La diplomatie impérialiste a toujours été basée sur le mensonge, le chantage, les menaces et la provocation. Invariablement, c’est ce même scenario, usé jusqu’à la corde qui se répète actuellement avec l’idée trompeuse d’une illusoire désoccupation d’Haïti de façon à leurrer l’opinion nationale et internationale.
Cette démarche machiavélique et politicienne s’acharne dans la désinvolture à se cacher derrière une certaine cérémonie de clôture des activités de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) sortie le jeudi 5 octobre dernier par une porte, tout en prenant grand soin de déployer pourtant par une autre porte le même arsenal répressif et meurtrier ancré dans une nouvelle épreuve de force de police internationale de la Mission des Nations unies pour l’appui à la justice en Haïti (Minujust) qui entrera en vigueur le 16 octobre prochain dans la plus amère indifférence.
Quelle que soit l’issue de ce nouvel épisode, il devient plus clair que les motivations des forces des Nations-Unies qu’elles soient militaires ou policières ne font que s’amplifier dans la dégradation de sorte que la situation économique et sociale du pays ne change d’un iota. Alors, personne n’est dupe. Minujust et Minustah ? Blanc bonnet et bonnet blanc. Qu’on ne s’y trompe pas ! Le remplacement de la Minustah par la Minujust est nullement le triomphe de la démocratie, ni même une solution prétendument idéale. Ce n’est au contraire qu’une supercherie classique de l’oligarchie financière internationale et de son système anachronique aux Nations-Unies qui nous tient la dragée haute.
Quelle que soit l’issue de ce nouvel épisode, il devient plus clair que les motivations des forces des Nations-Unies qu’elles soient militaires ou policières ne font que s’amplifier dans la dégradation de sorte que la situation économique et sociale du pays ne change d’un iota.
En effet, l’évolution de cette situation aussi dégradée suscite bien évidemment un large et profond mécontentement populaire ; puisqu’elle nous démontre une fois de plus qu’aucun terme ne sera mis à l’amiable à cette impitoyable domination dont est victime le valeureux peuple haïtien. C’est toujours le même affront qui va se perpétuer pour étouffer le combat libérateur du peuple et de plus briser sa résistance héroïque.
Voilà bien par delà les prétextes qu’au moment où les masses populaires sont en train de dénoncer le gouvernement à travers sa Caravane de changement et sa loi de Finances 2017-2018 anti-peuple, le Core Group composé des ambassadeurs du Brésil, du Canada, de l’Espagne, des Etats-Unis d’Amérique, de la France, des représentants de la Minustah, de l’Organisation des Etats américains et de l’Union européenne est venu lui prêter main forte de façon à consolider la position de ses valets défendant les intérêts des capitalistes.
Cette action s’inscrit dans un cadre plus vaste quand encore le cynisme est venu s’ajouter à la barbarie du crime. Il s’agit pour eux d’entériner une fois pour toutes comme une chose irréversible, leur hégémonie qui ne vise à rien d’autre qu’au renforcement du système de pillage, d’exploitation, de la domination, de la dépendance et de l’assujettissement.
Ce qu’on doit comprendre c’est que la bourgeoisie, dans une alliance de classe avec la haute sphère dirigeante de certains partis politiques pour ne pas dire la majorité d’entr’eux, ne voit aucun obstacle à la domination impériale encore moins à l’occupation. Au contraire, ceux-ci préfèrent s’accommoder de celle-là pour se gaver de privilèges et de pouvoirs au détriment des aspirations populaires.
Les masses populaires qui revendiquent le droit à une vie libre et à une égalité sociale doivent elles-mêmes sortir de ce paradoxe pour combattre l’envahisseur. Ce dernier, agresseur par nature, a sans doute fait ses valises, mais sa démarche reste fondamentalement la même. Ses tentacules demeurent intacts et il continue de montrer ses dents! C’est là la manifestation de ses visées tactiques afin de mieux détruire l’organisation du peuple. Ce n’est pas le fait du hasard si le commandeur de service, Jovenel Moise, en signe d’allégeance a déclaré à la soi-disant cérémonie de départ de la Minustah : « En tant que chef de l’État, je consacrerai toute mon énergie à la stabilisation du pays. Le programme du gouvernement se focalise tout particulièrement sur la concrétisation de cette nécessaire et noble tâche ». En vérité, de telles pratiques et pareils discours ne font que rappeler tristement les périodes coloniales de notre histoire. Il est clair que la Minustah est partie; mais les Nations-Unies restent afin de poursuivre leurs buts criminels!