La mémoire au service des luttes : Johnny Clegg

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Il y a deux ans, le 16 juillet 2019, le chanteur Johnny Clegg décédait. 

Né le 7 juin 1953 celui qui fut surnommé le Zoulou blanc est né dans une famille juive et aisée blanche, il connaît une enfance complétement isolée de la culture africaine qui l’entoure. Il se lie d’amitié avec le fils du chauffeur de la famille qui l’initie à la fois à la culture zouloue et à la réalité d’oppression subie par les noirs. 

A l’âge de 13 ans il est déjà en révolte contre l’apartheid. Il refuse ainsi de faire sa bar-mitsva (rite initiatique de la religion juive marquant l’entrée dans la majorité du garçon) car il juge la communauté juive trop passive face à l’apartheid. 

À quatorze ans il fugue pendant trois semaines et se réfugie en territoire zoulou avant d’être retrouvé par la police. S’initiant à la guitare c’est dans la rue qu’il rencontre un musicien zoulou Mntonganazo Mzila. Il l’accompagne alors partout et découvre ainsi les aspects multiformes de l’apartheid. 

Il s’associe ensuite avec un autre musicien zoulou Sipho Mchunu. Le duo se fait rapidement remarquer et décroche des contrats. En 1976 sort leur premier album qui les rendra internationalement célèbre. 

En 1985 forme un nouveau groupe nommé Savuka. Le premier album du groupe « Enfant du Tiers-Monde » annonce la volonté de lutte contre l’apartheid. 

Une chanson « Asimbonanga » y est dédiée à Nelson Mandela, alors prisonnier sur l’île de Robben Island. Il compte à son répertoire de très nombreuses chansons dénonçant l’apartheid comme Ibhola Lethu traitant de la ségrégation dans les stades. 

Lors d’une de ses tournées en Allemagne en 1997, il a la surprise de voir Nelson Mandela monter sur scène pour danser au rythme de la chanson que Clegg lui a consacré 11 ans plus tôt : Asimbonanga. 

Repose en paix frère et camarade !

 

Texte : FUIQP et Alain Saint-Victor

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