La lutte contre l’insécurité est aussi celle des classes ennemies

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La réalité que nous vivons aujourd’hui en Haïti reflète le rôle des élites intellectuelles, politiques et économiques réactionnaires qui n’ont qu’une seule option : détruire le peuple haïtien. Sous prétexte de le protéger et de protéger le pays, l’oligarchie a créé une crise qui n’est pas un accident historique, mais plutôt un projet planifié. Et elle entend la mener jusqu’au bout.

Comment comprendre le jeu alors que cette classe aisée persiste sur la voie de la destruction totale ? Le gouvernement au service de cette classe dirigeante ne voit et n’entend que le discours des élites possédantes, alliées naturelles des grandes puissances impérialistes et capitalistes.

Il n’a qu’un seul programme pour le pays, bien qu’il l’ait essayé à maintes reprises et qu’il aboutisse toujours au même fiasco. Malgré cela, il reste inébranlable, refusant toute autre alternative, car la seule voie qu’il emprunte est celle qui mène à un pays de plus grande pauvreté et de misère et à un paradis pour le capital transnational.

En réalité, ce n’est guère le pays que le Conseil présidentiel de transition, authentique représentant de la bourgeoisie, souhaite aider ou protéger, mais ses propres intérêts. Il tente désespérément, par tous les moyens, de défendre les positions menacées des capitalistes. C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre cette unité naissante au sein de la classe des affaires, comme elle l’a fait pour financer certains coups d’État contre le pays par le passé.

Leur récente action d’engager Erik Prince, fondateur de la société militaire privée Blackwater, est une manifestation malhonnête de la lutte de classe.

En effet, c’est le laboratoire impérial qui décide de l’orientation du pays et impose sa volonté. Il en va de même pour la bourgeoisie, qui s’enrichit tout en imposant ses vérités par des canaux impérialistes. La consigne de cette bourgeoisie antinationale est de faire éclater une guerre civile dans le pays. Et pour cela, il lui faut créer une atmosphère appropriée : l’armement des individus dans les ghettos constitue l’un des moyens pour y parvenir.

Ces riches hommes et femmes sont des traitres de la pire espèce qui ont causé de grands torts au pays.  Leur récente action d’engager Erik Prince, fondateur de la société militaire privée Blackwater, est une manifestation malhonnête de la lutte de classe. Ce contrat a été escroqué pour masquer la situation en lançant des opérations meurtrières, non pas spécifiquement contre des groupes armés, mais pour terroriser la population rebelle afin que rien ne change et que le statu quo moribond demeure tel quel.

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Cet acte prouve une fois de plus que la bourgeoisie haïtienne, tout comme les impérialistes, n’ont nul besoin d’unité populaire. Ils ne veulent ni la paix ni aucun accord de solidarité populaire. Leur seule préoccupation est de se lancer dans de faux projets de référendum pour imposer un mode de vie à la société, de fausses élections interminables au lieu d’engager l’ensemble de la population dans un projet national où chacun pourrait contribuer à la construction de la nation debout sur un nouveau piédestal. Ils préfèrent exacerber les contradictions sociales au point que, selon eux, dialoguer ce serait armer leur ennemi de classe contre eux.

Le dialogue, selon la classe politique, est néfaste et nuira aux intérêts de la classe dominante pro-capitaliste. Ainsi, le gouvernement ne s’engagera dans aucune forme de dialogue, sous aucun prétexte, car cela forcerait le prolétariat, les travailleurs, les jeunes et les paysans pauvres à négocier leur propre avenir. Le dialogue est le projet de ceux qui veulent trouver des solutions, qui aspirent au changement. C’est sortir les masses populaires, opprimées d’une détresse abyssale. C’est l’espoir.

Pourtant, cette classe, ce cartel occidental qui continue de mener la danse comme bon lui semble, n’est pas prête à ce que les cartes soient redistribuées cette fois selon des critères progressistes. Ces oligarques corrompus rejettent tout simplement le dialogue national pour entretenir les inégalités croissantes et mortelles qui alimentent l’exaspération et la contestation sociale.

Le contrat signé entre la classe dirigeante des affaires, que représentent le Premier ministre de facto Alix Didier Fils-Aimé, et Laurent Saint Cyr, le prochain Président du CPT, avec les mercenaires professionnels de Blackwater, ne mènera nulle part, si ce n’est que pour rassurer la mainmise de la bourgeoisie compradore sur l’appareil d’État, de sorte que rien ne change pour les pauvres, comme cela a toujours été le cas. Ce serait un nouveau pas dans la mauvaise direction. Cela pourrait atténuer le problème pendant un certain temps, mais il rebondira sûrement encore plus fort et plus déterminé que jamais.

Cette classe de gens, si ignorante, prétend défendre ses intérêts, mais ce sont ses propres intérêts qu’elle détruit en s’accrochant à la corde raide, et elle ne cédera rien pour que le peuple, moteur du changement, puisse enfin respirer. Cette classe d’affaires n’a jamais rien construit, rien entrepris dans l’intérêt de la collectivité nationale. Si elle gère aujourd’hui sous le faux prétexte de l’insécurité, c’est pour tout écraser sur son passage au nom des intérêts des multinationales américaines. Cette réaction de la bourgeoisie démontre clairement que le système est bloqué ; il ne peut et ne pourra plus progresser ni fonctionner normalement sans un redémarrage complet. Et pour relancer cette machine et sortir le peuple de son anémie structurelle, il faut mettre un terme à la politique criminelle d’asphyxie.

Plus que jamais, le peuple, force irrésistible, est le seul moteur politique et social capable de susciter en profondeur le changement. Tout ce qui est entrepris à ses dépens, ou contre lui, est vain sans sa participation. Et jusqu’à présent, toutes les tentatives du gouvernement, depuis Washington, d’utiliser la démagogie populiste pour paralyser la lutte pour un véritable changement, toutes ont échoué. Tout cela a alimenté la crise actuelle au lieu de l’apaiser.

En réalité, les groupes armés ne sont pas la maladie qui afflige le pays, mais un symptôme de cette maladie, qui n’est autre que le système capitaliste corrompu, qui consomme d’énormes ressources pour le pillage et l’exploitation croissante de la classe ouvrière. Tout comme les forces étrangères et locales, les mercenaires internationaux ne peuvent pas être un moyen de mettre fin à l’insécurité.

Quel que soit l’écho que suscite cette initiative apparemment peu convaincante, c’est par la lutte des classes que le peuple mettra fin au phénomène de l’insécurité. Cela signifiera mettre fin à la misère, au chômage, à la pauvreté, et au trafic d’armes et d’organes contrôlés par  la bourgeoisie.

Bref, à toutes ses politiques criminelles et à ses réformes antipopulaires. Pour ceux qui se rangent du côté de la classe ouvrière, rien n’est plus urgent que de se préparer à un affrontement frontal avec la classe ennemie, qui n’est autre que le secteur privé des affaires, le gouvernement et leurs soutiens occidentaux.

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