N’ayons pas peur de le dire, un grand danger guette le pays, et ce, depuis bien longtemps. Aujourd’hui, le principal responsable n’est autre que la classe politique traditionnelle qui est au pouvoir à travers du groupe des 9 ou G9 du Conseil Présidentiel de Transition. Et pour cause. La politique qu’il essaie d’appliquer dans le pays est une provocation. Le seul but de ces individus est de neutraliser et de désarmer, par tous les moyens possibles, ceux qui se rebellent contre le malheur que représente ce régime de corrompus.
Cette provocation s’illustre par le partage des postes que ces artisans les plus convaincus de la stratégie de déstabilisation effectuent actuellement dans les administrations publiques. Ils décident de designer à certaines fonctions clefs de l’Etat, de tristes personnages de leur clientélisme politique comme responsables.
Bradé pendant des années, le pays continue à être pillé au détriment des intérêts du peuple par un petit noyau de dilapidateurs sous la couverture de dirigeants mais au fond ce ne sont que des flibustiers, des mercenaires, des hors la loi, bref, des criminels. Tous ce qu’ils disent ne correspondent guère à ce qu’ils font. En vérité, ils sont plus préoccupés par les menaces de sanctions brandies par les Etats-Unis ou d’autres puissances tutrices.
Les paysans ne cessent de s’appauvrir davantage. Les travailleurs, les chômeurs, les jeunes, toute une population assujettie. La détérioration de la situation sociopolitique et la dégradation des conditions de vie n’ont laissé d’autre choix que l’augmentation de la violence tout en favorisant une campagne de résistance exhortant à combattre ce système injuste.
L’attitude officielle du gouvernement pour autant est de plaire aux classes dirigeantes étrangères comme dans le cas de la République Dominicaine. Position de classe oblige, ce positionnement crée un climat de mécontentement au sein de la population compte tenu les tribulations de nos ressortissants de l’autre côté de la frontière plus précisément les pauvres travailleurs immigrés. Toutefois, ce comportement qui consiste à maintenir une position neutre, une allure de plus en plus ambigüe et compromettante, a soulevé et continue d’indigner les masses populaires en Haïti en solidarité avec leurs compatriotes maltraités. L’un des points forts de ce régime est d’escamoter le problème de fond. En effet, en dépit de bien des événements allant dans le même sens, ces valets gardent un silence honteux.
Face aux provocations et à toutes les manœuvres de ce pouvoir, ce qui est certain dans ce cas, si nous voulons réellement la liberté et l’indépendance, c’est toute cette oligarchie corrompue que nous devons combattre. Cette classe politico-économique, l’une des pièces maîtresses du capitalisme exploitant qu’on doit justement éliminer. En tant que peuple, d’un pays en voie de développement, mais aspirant à la prospérité, il serait utopique, suicidaire même de vouloir croire le contraire. On ne peut combattre et encore moins défaire la politique d’insécurité, si l’on refuse de rompre avec les bandits au sein du Conseil Présidentiel de Transition. Si la rupture avec ce gouvernement et sa politique n’est pas à l’ordre du jour, il faudra beaucoup de temps pour sortir là où nous en sommes.
Dans un pays fracturé, disloqué, profondément malade, victime de la politique d’une classe d’affairistes qui n’hésite devant aucune destruction, aucun démantèlement social pour satisfaire son appétit de profit, il faut se mettre debout et dire çà suffit.
À tous ceux qui veulent mettre un terme à la barbarie capitaliste, à ses interventions impérialistes et à ses oppressions, unissons-nous pour balayer ce système criminel désuet et pourri qui n’apporte du bonheur et de la prospérité seulement qu’à une poignée de profiteurs et de traites à la nation.
Nous accusons le Conseil Présidentiel de Transition et ses amis du gouvernement d’Alix Didier Fils-Aimé qui veulent démanteler jusqu’au bout le peuple haïtien. Nous accusons cette société capitaliste en décomposition qui, pour survivre, a besoin de nous réduire en esclavage ! Nous accusons les bras armés de ce régime illégitime et anticonstitutionnel, la police et les militaires qui sont deux instruments au service de la classe capitaliste pour défendre ses intérêts et la volonté des puissances étrangères.
Ce n’est pas avec Edgard Leblanc Fils, ni Leslie Voltaire et consorts que des solutions seront trouvées aux drames qui frappent le pays. Ce ne sont que des individus gagnés à la cause des oligarques locaux, de l’hégémonie et de la domination américaine. Ils sont prêts à se vendre, et naturellement à saboter et combattre tous ceux qui sont déterminés à lutter pour la libération nationale du pays. Ils sont des exécutants d’une stratégie bien conçue pour des expériences impérialistes. En somme des Conze d’un genre nouveau.
La manœuvre imposée par les puissances impérialistes se révèle impossible, elle ne fait que brouiller les cartes. L’exigence de la rupture avec le Conseil Présidentiel est au centre de toute réponse nationaliste à la situation. Car, aucune solution étrangère ne résoudra le problème.
La seule solution est que le prolétariat, en accord avec le lumpenprolétariat, forme un front commun uni et solidaire pour combattre et renverser les bourgeoisies antinationales, antipatriotiques, antipopulaires, en particulier, afin que le pays puisse se développer de manière libre et souveraine et cesser de faire des courbettes à l’impérialisme.
Nous nous adressons à vous toutes et à tous, prenons donc la parole ! Faites entendre votre voix ! Mobilisez-vous et dites non au chaos ! Organisons-nous contre cette situation chaotique que connaît le pays et contre ce gouvernement, afin de mettre un terme à la barbarie capitaliste et transformer nos conditions d’existence.
Que la lutte populaire se développe et s’amplifie pour qu’enfin se concrétise la prise de conscience nationale visant à un changement en profondeur des structures néocoloniales. Que tout soit mis en œuvre pour faire triompher la juste cause du peuple haïtien aux fins de la liquidation de l’indignité, de l’irresponsabilité et de la décomposition sociale et politique de l’appareil d’État haïtien. Que le peuple prenne lui-même le pouvoir !