La bourgeoisie patripoche a repris d’une manière ou d’une autre le contrôle politique du pouvoir Exécutif pour mieux rassurer les puissances dominantes. Elle partage le nouveau gouvernement avec entre autres: l’organisation politique Fanmi Lavalas de Jean Bertrand Aristide, Lespwa ou Inite de René Préval.
Cette nouvelle alliance construite autour du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, homme d’affaires, candidat au sénat aux dernières élections et également au poste de Premier ministre après la démission de Ariel Henry n’a pas partagé la totalité du pouvoir avec tous les vautours de la classe politique traditionnelle.
Doit-on aussi rappeler qu’au mois d’avril dernier quand le Conseil présidentiel avait fait choix de Conille au lieu de Fils-Aimé, il y avait eu des grincements de dents, comme quoi ce dernier avait acheté le poste. La classe des Affaires avait par des pots-de-vin soudoyé tous les membres du Conseil Présidentiel de sorte que Fils-Aimé soit choisi. Et on lui avait promis de patienter et que tout serait rectifié dans un bref délai.
C’est dans ce panorama que le jour même de la révocation de Garry Conille, une résolution en date du 8 novembre, publiée dans le journal officiel Le Moniteur a fait du sieur Alix Didier Fils-Aimé son successeur. Il a été installé le 11 novembre et le samedi 16 c’était le tour de son cabinet ministériel à la Villa d’Accueil.
Le Premier ministre très proche du camp Inite, Lespwa, ami personnel de l’oligarque Dimitri Vorbe, membre également du même courant politique, est flanqué de 18 ministres et un secrétaire d’État au sein de son nouveau gouvernement de transition. Huit anciens ministres ont été reconduits et 10 nouveaux.
Dans son discours de circonstance, Fils-Aimé en bon démagogue a bien joué le rôle en rappelant : « À ceux qui rejoignent cette nouvelle équipe, je vous invite à mesurer pleinement l’ampleur des responsabilités qui vous incombent » pour ajouter ensuite tout ce qu’aimerait entendre l’assistance et même la population « Nous n’avons pas de temps à perdre, mettons-nous au travail. Ce gouvernement entre en fonction avec un sentiment d’urgence et de gravité ».
« Notre mission est claire: nous devons redonner espoir à notre peuple en nous attaquant avec détermination au défi majeur auquel Haïti est confronté. L’insécurité sous toutes ses formes doit être combattue avec vigueur, notamment l’insécurité physique, économique et alimentaire », a-t-il fait remarquer.
Il est clair que ce nouveau cabinet ministériel est sous la coupe réglée du Secteur privé des Affaires. Certains ministres sont des gérontes qui retournent au chevet du malade pour finalement l’achever dans la mesure où ils ont été en maintes fois ministres avec un piètre bilan. Ce nouveau gouvernement fera l’affaire d’une élite économique plus soucieuse de ses propres intérêts que du bien de la majorité de la population. On n’en a rien à attendre; comme à l’accoutumée ce ne sont que des sangsues qui viennent pour sucer l’appareil d’Etat au profit des oligarques Bigio, Abdallah et autres.
Ils ont pour nom : Ketleen Florestal du Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE) ; Raphael Hosty des Travaux Publics, Transport et Communication (Lavalas); Vernet Joseph, Ministre de l’Agriculture (Pitit Desalin). James Monazard au Ministère du Commerce et de l’Industrie (Secteur Privé) Moise Jean Pierre Fils au Ministère de l’Environnement, Antoine Augustin, Ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (Montana). Paul Antoine Bien-aimé, Ministre de l’Intérieur et des Collectivités Territoriale (Lespwa, INITE) ; Alfred Metellus, Ministre de l’Économie et des Finances ; Patrick Pelissier, Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique ; Jean Harvel Jean Baptiste, Ministre des Affaires Étrangères et des Cultes (Lavalas) ; Dr Lorté Blema, Ministre de la Santé Publique et de la Population ; Erick Dessources, Ministre du Tourisme ; Jean Michel Moïse, Ministre de la Défense ; Pedrica St-Jean devient Ministre de la Condition Féminine et des Droits de la Femme ; Katia Verdier est nommée Ministre des Haïtiens Vivant à l’Étranger et Patrick Delatour (INITE) prend la tête du Ministère de la Culture et de la Communication. Avec de tels hommes et de telles femmes au timon de l’Etat que nous réserve l’avenir de ce pays ?
Le gâteau est bel et bien partagé entre les potentats de la bourgeoisie et ceux de la classe politique. C’est toujours ainsi et comme d’habitude ce sont les masses laborieuses qui n’en ont jamais eu aucune part. Un jour viendra où tout sera renversé !
[…] La bourgeoisie a repris la main ! Haiti Liberte […]
[…] Source link […]