Juillet à Paris, juillet à Pétion-Ville

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1959
« Le président a parlé. Point barre ! » Madame suivra son mari, tètkale. Point barre!

« La pauvreté ne prendra fin que lorsque les lois seront faites par les pauvres»
Idée révolutionnaire citée par Ignacio Ramonet
(El País: Madrid, 28 juin 2009)

Paris, 14 juillet 2017.

Mon propos n’est certainement pas de faire un compte-rendu, un résumé de tout ce qui s’est passé à Paris au mois de Juillet dernier, comment pourrais-je? Cependant, un événement saillant a retenu l’attention du monde entier, à Paris, le 14 juillet dernier: la France du “centriste” Emmanuel Macron commémorait l’anniversaire de la prise de la Bastille. En même temps, cette France tricolore célébrait sa fête nationale, avec le traditionnel défilé militaire sur les Champs-Élysées où s’étaient déployés quelque 3 720 militaires à pied, 211 véhicules dont 62 motos, 241 chevaux, 63 avions et 29 hélicoptères.

Allons enfants de la patrie! Le jour de plus grande gloire était arrivé pour Emmanuel Macron puisque le président américain Donald Trump, l’homme “le plus grand”, le plus puissant mais aussi le plus indéfinissable, sinon le plus insignifiant de la planète, était son hôte à l’occasion du centenaire de l’entrée en guerre des États-Unis en 1917, lors de la première guerre mondiale. Grand symbolisme et grosse affaire.

Deux cent vingt-huit ans auparavant, le 14 juillet 1789, sur fond de vide gouvernemental, de crise économique et de tensions politiques, le peuple parisien maître sur le macadam avait pris  d’assaut la Bastille, forteresse-prison symbole de l’arbitraire royal. Ô dérision, ô ironie! Il n’ y avait dans cette prison que sept prisonniers: quatre faussaires, dont le procès était en cours d’instruction; deux fous et un comte, un noble, criminel, enfermé à la demande de sa famille, probablement pour inceste.

Donald Trump: “Make America Great Again” (restaurer la grandeur de l’Amérique). Emmanuel Macron: “Make our planet great again !” (restaurer la grandeur de notre planète). Slogans de larrons en foire qui s’entendent bien sur le dos des peuples de la planète.

C’est à partir du 14 juillet que date la fin de l’«Ancien Régime» et le début de la Révolution française. La Fête nationale du 14 juillet perpétue le souvenir de cet événement. Lors de l’assaut contre la prison, celle-ci était gardée par une garnison composée de 82 vétérans, les invalides, et d’un détachement de 32 soldats suisses. Face à cette garnison, les émeutiers ne faisaient pas le poids, puisque même s’ils étaient un millier, ils étaient sans commandement et, surtout, sans armes lourdes. Le gouverneur de la Bastille, René Jourdan de Launay, sans expérience militaire, donna l’ordre de tirer. La troupe suisse fit des ravages chez les assaillants: une centaine de morts.

Le vent tourna soudainement en faveur des émeutiers avec l’arrivée de deux détachements de gardes françaises qui prirent le parti de la foule émeutière dont la victoire fut dès lors assurée. Les invalides  imposèrent à de Launay de brandir un mouchoir pour parlementer. Le feu cessa. Les ponts-levis furent abaissés et la foule se rua dans la forteresse. Quelle déception mêlée de surprise! Le peuple souverain, au sens le plus haïtien du terme, non seulement découvrit que dans la prison il n’y avait que sept mecs de minable envergure, mais encore “des chambres spacieuses et d’un grand confort, à l’opposé des cellules de torture que décrivaient complaisamment dans leurs brochures les intellectuels poudrés qui avaient eu, comme Voltaire ou le marquis de Sade, l’occasion de séjourner à la Bastille” (hérodote.net).

Le premier anniversaire de la prise de la Bastille donna lieu à une grande réconciliation nationale connue sous le nom de Fête de la Fédération. De façon presque comique, c’est Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, le “diable diplomate”, l’évêque agnostique, celui qui soutint la Révolution sans état d’âme, qui installa Bonaparte au pouvoir puis complota contre l’Empereur, c’est bien lui qui célébra la messe sur l’autel de la patrie, entouré de 300 prêtres en surplis de cérémonie. Plus tard, en 1880, la IIIème République, en faisant du 14 juillet la Fête nationale, consacrera la réconciliation de la France de l’Ancien Régime et de celle de la Révolution.

Cette année, le 14 juillet a revêtu un “éclat” particulier avec la présence de l’imprévisibilissime Donald Trump, l’homme de la “grande muraille des États-Unis”. Je peux vous garantir que les Chinois en seront jaloux, parce qu’elle sera big! Big! Big! Bigre! L’“éclat” a été d’autant plus percutant que la puissance militaire des États-Unis était au rendez-vous avec un défilé terrestre de quelque 200 militaires des trois armées américaines aux côtés des soldats français, tandis que six F16 de la patrouille acrobatique de l’US Air force et deux avions de chasse furtifs, les F22 Raptor, fleurons de l’aviation militaire américaine, participaient pour leur part au défilé aérien. Vive l’Amérique! Vive la France! Vive la liberté encore embastillée un peu partout dans le monde!

Cadavre du bouquiniste Auril Dérilus froidement exécuté sur ordre de madame Dominique Saint-Rock, version 2017 de madame Max Adolphe.

Pétion-Ville, 14 juillet 2017.

Ici encore, ce n’est pas mon propos de vous détailler Pétion-Ville au mois de juillet dernier. Je sais seulement que tout semblait se reposer le 14 juillet dans cette banlieue de Port-au-Prince. Pourtant, la veille, il y avait eu un terrible incident qui aurait dû réveiller la population, l’intelligentsia du pays, les farouches défenseurs des droits humains, la paresseuse société civile, et surtout cet intraitable “Collectif du NON”, ramassis d’«artistes, écrivains-nes, intellectuels-elles, éducateurs-trices», comploteurs-euses, fèzè-zèz, magouyè-èz, profiteurs-euses, soutenus par des étudiants déclassés, saisis d’être à tu et à toi avec les Apaid, Boulos et autres gros bourgeois, tous unis dans un même élan conzéen de saboter la célébration du bi-centenaire de notre indépendance.

Pétion-Ville qui s’est bidonvilisée, clochardisée, clopinardisés au cours de ces dernières années a été le théâtre d’un incident majeur, le jeudi 13 juillet. Alors qu’à Paris, le 14 juillet c’était célébration, fête, feux d’artifice, bals populaires, chez nous, à Pétion-Ville, la veille, un crime ignoble, révoltant, choquant, crapuleux, affreux, odieux, hideux, honteux, ignominieux, scandaleux avait été commis en plein jour et dont l’auteur indirect n’était autre que l’épouse du maire de la commune, nouvelle madame Max Adolphe dont le mari  Dominique Saint-Rock, version 2017 de Ti Bobo et autres charognards du duvaliérisme, est un délinquant récidiviste patenté.

Il vaut la peine de planter le décor dans lequel a eu lieu cet incident. Les cinq années au pouvoir de Michel Joseph Martelly ont stimulé l’appétit anti-démocratique des anciens partisans de Papa Doc et de Baby Doc, des produvaliéristes, des néo-duvaliéristes, paraduvaliéristes, périduvaliéristes, panduvaliéristes et divers roulibeurs-euses, jouisseurs-euses, bambocheurs-euses, détrousseurs-euses, profiteurs-esuses, malfrats-ates, avadra-ates, scélérats-ates, sacripants-antes, chenapans-antes, malfektè-èz, rastakwè-èz, malandrins-ines, aigrefins-ines, coquins-ines,  gredins-ines, requins-ines, fripons-onnes, fripouillons-onnes, vauriens-iennes.

À la faveur de ce bouillon de canailles, valetailles, macoutailles et tikouloutailles ont poussé comme des champignons sur leur propre fumier: les Roro Nelson, Me Ferna Jude Paul qui libéra illégalement l’assassin Calixte Valentin accusé d’avoir occis le commerçant Octanol Dérissaint, à Fond Parisien, dans la foulée d’une vive altercation qui avait opposé les deux hommes à la frontière haïtiano-dominicaine; l’ignoble Clifford Brandt et sa clique de kidnappeurs; Jojo Lorquet, “promoteur”, organisateur de bals et proche de Martelly; un ami de Lorquet, Ernst Laventure Edouard, alias Mòlòskòt, ex-journaliste, accusé d’usurpation de titre, d’usage de faux et d’association de malfaiteurs, en juillet 2013; le drôlement disparu Evinx Daniel, sans oublier l’Al Capone à la tête d’une meute de voleurs, kidnappeurs, tueurs, sicaires, mercenaires, l’infâme Sonson la Familia.

Le décor serait incomplet sans inscrire au palmarès de cette remontée à la surface d’éléments aux tendances macoutisantes le comportement gwoponyettard du président mal élu et inculpé, Jovenel Moïse.  On peut se rappeler comment, avant même de prêter serment, il avait décidé que le carnaval national se tiendrait aux Cayes. De façon péremptoire, autoritaire, dictatoriale, impérieuse, catégorique, tranchante, il s’était laissé aller à ordonner: « Le président a parlé. Point barre ! ».

Dans un élan de cacher les feuilles pour couvrir ses malversations financières, Jovenel a limogé sans crier gare, tètkalément, carrément, Me Sonel Jean-François, directeur général de l’Unité centrale des renseignements financiers (UCREF), Immédiatement après, monsieur se débarassait de l’ancien chef du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), Lionel Constant Bourgoin, responsable de l’Unité Anti-Corruption (ULCC) pour le remplacer par le major David Bazile, qui, lui, siège au conseil d’administration du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK). En procédant à ces révocations arbitraires suivies de nominations d’hommes à lui, n’est-ce pas là une façon bien claire pour Jovenel de noyer le poisson de sa présumée culpabilité pour  blanchiment d’argent dans l’eau des combines les plus sordides ?

Il n’y a pas que monsieur à ouvrir ses ailes aux battements dictatoriaux: il y a aussi madame Jovenel qui se veut sans doute une héritière de Mme Max Adolphe, la cruelle et sanguinaire Rosalia Bosquet. Un sénateur de la république,  Antonio Cheramy, le vendredi 21 mai dernier, en a été pour ses frais, violenté, saccagé par les gardes du corps, les chiens enragés de madame qui n’y sont pas allés avec le dos de la cuiller et ont menacé le parlementaire en pointant leurs armes à fendre le foie humain vers lui. Nous en arrivons finalement au tragique incident du jeudi 13 août 2017.

Stimulé, aiguillonné, enhardi par les macoutisarderies, les effronteries, les Roronelsonneries, les Mòlòskòtteries, les Jojolorquetteries en cours, le maire de Pétion-Ville, le haut en couleur Dominique Saint-Rock, un délinquant récidiviste patenté, s’est mis à terroriser les étalagistes de la commune. Et son épouse n’est pas en reste. Leur passe-temps favori consiste à superviser le déguerpissement par la force la plus brutale de ti malere et ti malerèz, commerçants informels  des trottoirs de la ”«banlieue désembourgeoisée», couverte de fatras et de mouches” (merci Robert Lodimus).

Le jeudi 13 juillet, alors que la France se préparait à célébrer, le 14 juillet, un glorieux anniversaire dans la joie, l’allégresse, les feux d’artifice et les bals populaires, à Pétion-Ville, deux énergumènes, mari et femme, se livraient à un acte de la plus atroce barbarie. L’un, le maire de Pétion-Ville, le mal nommé Dominique Saint Rock est connu pour être accusé par la clameur publique d’implication dans la libération du chef de gang Henri Ladouceur, alias «Lélé», qui se trouvait au commissariat de Pétion-Ville, ainsi que d’autres «bandits légaux» appréhendés par la police puis libérés sur ordre de Saint Rock. L’autre, l’épouse du maire est une chienne enragée dont le cynisme, la cruauté et la méchanceté feraient même pâlir la sanguinaire Rosalia Bosquet. C’est tout dire.

Ce jeudi 13 juillet, «Rosalia II» faisait sa ronde max-adolphante, pourchassant commerçants-es, piliers de l’économie informelle, en attente d’acheteurs, sur les trottoirs. Auril Dérilus, bouquiniste connu du coin, attendait que d’éventuels preneurs viennent lui acheter pour quelques gourdes un livre rare à trouver, un ouvrage utile aux aspirants d’examens du baccalauréat, une Grammaire latine de Petitmangin, un ouvrage de Milo Rigaud sur Le Vodou haïtien, une ancienne édition Gallimard de Romancero aux étoiles de Jacques Stéphen Alexis, un Coup d’oeil sur la politique de Toussaint Louverture par Gérard M. Laurent, Le drapeau en berne de Alix Mathon, Un chant nouveau de Langston Hughes paré d’un avant-propos de René Piquion, Les Cacos de Jean Métellus, voire même les deux tomes de feu le premier secrétaire du Parti du travail d’Albanie, Enver Hoxha, livrant ses très dures Réflexions sur la Chine.

              Mais madame l’épouse du maire n’aime pas les livres, les reliures et pages jaunies par le temps. Elle ne sait ni ce que coûte un livre ni ce que vaut le contenu d’un livre. Elle est non seulement analphabète, au sens propre comme au sens figuré du terme, mais elle hait tout ce qui ressemble à un livre, à l’écriture, à la culture. Elle vit à des années-lumière de ce qu’est un poète, un romancier, un éditeur, un dramaturge, un historien, un critique d’art. En ce sens, elle a hérité, sans le savoir, de Goering qui tirait son revolver  quand on citait devant lui le mot culture.  Si un homme du pays des Niebelungen pouvait se laisser aller à de telles pulsions revolverantes, que dire alors de «Rosalia II» ?

Et c’est justement ce que fit l’épouse-fiyèt lalo du maire Saint Rock. Alors que Dérilus essayait de soustraire à la vampirie de la macoutarde tout un trésor contenu dans son sac à dos, la chienne enragée arrêta le bouquiniste dans sa course pour sa survie et celle de ses livres. Le fait qu’un pitit Sò Yèt, comme elle, pouvait lire et vendre à lire l’agaçait, la tourmentait, l’importunait, la turlupinait, l’exaspérait, l’enrageait, l’endiablait, la faisait écumer. Froidement, infernalement, diablement, impassiblement, implacablement, cruellement, foufurieusement,  elle ordonna à l’un des ses barbouzes d’abattre Dérilus, tout en utilisant des propos orduriers d’une violence décapante à la Michel Martelly: « Fout tire salopri a non. Tire l m fout di w ». Ordre donné, chose faite.

Réflexions et questions

Dérilus n’était peut-être pas un intellectuel au sens traditionnel, étriqué du terme, mais il aimait les livres, il aimait leur proximité. Leur seule présence sur l’étal où il les vendait ou dans son sac à dos lui procurait une joie intérieure forte. Autrement, il aurait choisi de gagner sa vie différemment, d’autant que vendre des livres usagés ou jaunis par le temps ne fait pas vivre un homme. Il a peut-être laissé femme et enfant(s) qui ne liront peut-être pas, ou certainement pas ce texte. Mais les alizés de fin d’après-midi du pays leur porteront mon message de solidarité et d’amour.

À ma connaissance, il ne s’est pas formé un “collectif du NON” composé de ces «artistes, écrivains-nes, intellectuels-elles, éducateurs-trices» qui ont profané la mémoire des va-nu-pieds à l’assaut de Vertières, pour protester contre l’homicide. On aurait pensé voir le député Tardieu de la commune de Pétion-Ville en colère, le poing levé contre la violence aveugle et insensée de deux occupants de la mairie assoiffés du sang  des petites gens prendre la tête d’une marche qui rameuterait toute la population de Pétion-Ville et irait réclamer justice pour Dérilus devant qui de droit. Mais ce représentant félon de la bourgeoisie a préféré présenter un honteux projet de loi de “solidarité” (sic) avec un parlement vénézuélien largement réactionnaire, anti-national, croupion, partisan justement des méthodes terroristes  pratiquées par les groupes fascistes à la solde de la bourgeoisie vénézuélienne  et dirigées contre les masses prochavistes.

Où sont-ils nos écrivains-nes gagnants de prix littéraires décernés par des institutions, des   académies de l’Hexagone? Où sont-ils ces intellectuels de grand renom qui, toute honte bue, ont accepté d’être l’objet de récompenses de la part d’un Michel Martelly obscène, grossier, vulgaire ex-président-poubelle? Que font les associations de journalistes, les faiseurs d’opinion, les présentateurs-vedettes de nos médias haïtiens? Que disent les porte-paroles (bourgeois et petits-bourgeois) de la société civile? Où se terrent-ils donc  les protectionneurs du citoyen? Où donc se cache-t-il ce beau monde politico-intellectuel, petit-bourgeois qui n’a pas voulu prendre fait et cause pour Dérilus? Dérilus le prolo qui n’était tout simplement pas digne d’une intervention des intellos.

Vous, Lyonel Trouillot, avec votre “pipe au papa du pape pie [qui] pue” pour vous donner un air de Jean-Paul Sartre, avez-vous pensé à écrire un texte de protestation contre l’arbitraire macoute en voie de développement (sans vouloir faire un jeu de mots) au pays. Dérilus n’était pas l’un de vos Fous de Saint-Antoine. Pourtant, avec lui, il y aurait matière à saisir l’homme, digne dans sa pauvreté, dans son   métier de vendeur de livres usagés, qui portait peut-être dans son sac à dos votre Dépalé qu’on ne doit plus trouver sur les étagères de librairie; matière à un récit qui serait la chronique de ce monde de bouquinistes méconnus parce que yo se malere.

Bien sûr, la mort de Dérilus dans des circonstances atroces n’est pas parvenue aux oreilles de Michaelle Jean, Madame Francophonie, trop occupée à conduire l’action politique de la Francophonie dont on sait les résultats avec ces présidents africains, enfants gâtés de la Françafrique qui font chwerav avec l’argent du contribuable africain et qui sont bien vus à Paris dès lors qu’ils peuvent contribuer à éliminer un Thomas Sankara trop intègre aux yeux d’un Blaise Compaoré que curieusement l’Élysée laissa tailler son banda au pouvoir pendant vingt-sept ans. Quant à Dany Laferrière on n’a même pas besoin d’en parler, puisqu’il est dans la tête de son jeu à l’Académie française. C’est un intellectuel qui assuré de l’immortalité, n’aura pas eu besoin d’écrire Comment faire l’amour avec une blanche tout en se fatiguant.

Au mois de juillet il a fait frais et bon en France, à Paris en particulier sur les Champs-Élysées. En Haïti il a fait très chaud et on s’est senti mal à l’aise, surtout à Pétion-Ville où le sang d’un innocent a coulé tragiquement. Trop de malheureux en Haïti, las de leur misère et n’ayant plus rien à perdre, finiront par déferler sur la Bastille d’un État corrompu et absent. Prenez note, M. Jovenel Moïse. Quant à Mme Saint Rock, quelqu’un devra lui faire un cours accéléré d’alphabétisation et de lecture appliquée, et lui passer – pour méditation – le roman poignant et douloureux de Marie Célie Agnant: Un alligator nommé Rosa. Elle pourrait s’y voir comme dans un miroir.

18 Août 2017

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