Jovenel Moïse et Jean-Henry Céant réconciliés!

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Une sorte de réconciliation de façon à ce que le processus de dialogue engagé auprès de différents acteurs, notamment ceux de l’opposition et de la société civile, continue sa course... REUTERS/Andres Martinez Casares

Il semblerait que c’est juste après que Jovenel Moise ait mandaté son Premier ministre Jean-Henry Céant, dans son adresse à la nation le 21 novembre 2018 dernier, de négocier en son nom avec l’opposition récalcitrante pour essayer de résoudre la crise politique dans la perspective de jeter les bases d’une entente nationale, qu’il réalisa sans doute, qu’il avait donné feu vert à un ancien rival, un ancien candidat qui rêvait également le fauteuil présidentiel.

Tout d’abord, le premier cas de figure, Céant tout comme Jovenel sont des instruments au service de la bourgeoisie compradore et sous traitante. Cependant vue la tournure de la crise, la bourgeoisie n’aurait aucun problème à sacrifier l’un des deux mais surtout celui le plus fragilisé, le plus affaibli  dans cette conjoncture, le président Jovenel Moise.

De gauche à droite le président de l’Assemblée nationale Joseph Lambert, Le président de la république Jovenel Moïse et le Premier ministre Jean-Henry Céant, le 10 décembre 2018 à l’ancien local du Ciné Triomphe, pour la commémoration du 70e anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme

Un deuxième cas, le premier ministre Céant même quand il est proche du courant PHTK et n’a pas de bonne note politique au sein de la population ; cependant dans toute discussion avec l’opposition réclamant le départ de Jovenel Moise, il se pourrait qu’il arrive à un quelconque compromis avec les forces de l’opposition pour une transition sans Jovenel. D’autant plus, Céant n’est pas un Premier ministre de facto, si le président de la République pour des raisons quelconques est empêché de répondre à ses fonctions, il pourrait tout bonnement et constitutionnellement le remplacer. Dès lors, il représente non seulement un médiateur mais également un alternatif à la solution de la crise, une solution que l’opposition pourrait bien s’y accommoder pour l’instant.

C’est dans cette perspective que Jovenel, pour essayer de barrer un mauvais coup contre lui de la part de l’opposition, de peur que cette dernière arrive dans une certaine mesure à accaparer Céant sur sa position, a mis en marche une autre machine de négociation parallèle à celle du Premier ministre. Ce tache a été confié à un ami du président, le controversé magistrat des Cayes, Jean Gabriel Fortuné.

Jean Gabriel Fortuné.

D’entrée de jeu, sans cloche de bois, Fortuné se jeta dans  la presse comme s’il prenait déjà l’odeur d’un coup « Le mandat du président de la République et la lumière sur l’utilisation du fonds PetroCaribe sont les deux seules choses qui ne sont pas négociables » a t-il déclaré. Cela signifie-t-il que le mandat du président était négociable dans les dialogues engagées par le Premier ministre Jean-Henry Céant auprès des différents acteurs au sein de l’opposition ? En fait pourquoi cette mise en garde se demande plus d’un ?

Le troisième cas de figure, quand Céant a appris cette décision du président sans l’en avoir contacté, il s’est mis en colère. Est-ce que cette colère signifie qu’on a déjoué quelque chose qui était en cours ? Un jour, la vérité s’éclatera !

Le président Jovenel Moïse qui court par tous les chemins possibles et imaginables pour conserver son  pouvoir a finalement attendu la cérémonie de la commémoration du 70e anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme, célébré le 10 décembre 2018 à l’ancien local du Ciné Triomphe, pour rectifier le tir en renouvelant le mandat qu’il avait donné au Premier ministre Jean-Henry Céant. « Il est temps de mettre les différences de coté et de s’asseoir ensemble pour développer le pays », déclara-t-il.

En somme, une sorte de réconciliation de façon à ce que le processus de dialogue engagé auprès de différents acteurs, notamment ceux de l’opposition et de la société civile, continue sa course sous la direction du locataire de la Primature.

Signalons que ce dernier vient de rendre publique une « Proposition de pacte de gouvernabilité » dans laquelle il souligne un ensemble de points capable de calmer la tension, seulement si l’opposition arrive à accepter de collaborer pour la continuité de cette aventure politique avec le président du PHTK Jovenel Moïse, inculpé dans un dossier de blanchiment d’argent ; maintenant un document circule qu’à travers sa compagnie Agritrans,  plus de 50 millions de gourdes provenant des fonds de PetroCaribe ont été dilapidées.

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