Pourquoi les manifestations annoncées le vendredi 22 et 23 septembre pour aller recevoir à l’aéroport le président inculpé Jovenel Moise à son retour de NY où il a participé à la 72e session de l’assemblée des Nations-Unies n’ont-elles pas eu lieu ? Pourquoi l’ancien candidat à la présidence Moise Jean-Charles a-t-il annoncé l’annulation et le report de ces deux derniers jours de manifestations contre la loi de Finances 2017-2018 pour le jeudi 28 et vendredi 29 septembre pour ajouter ensuite « Après ces deux journées de mobilisation, si Jovenel Moïse ne démissionne pas, je vous donne la garantie que ce ne sera pas que de la grève et des manifestations qu’il y aura […] » et dans la même veine, les grèves annoncées des syndicats de chauffeurs pour les 25 et 26 septembre ont été tout bonnement annulées et reportées pour les 2 et 3 octobre 2017.
Pourtant les militants de l’opposition ont laissé le pavé seul aux membres et sympathisants du PHTK. C’est ainsi que des centaines de militants du PHTK étaient venus accueillir Moïse l’inculpé à l’aéroport international Toussaint Louverture.
Rappelons qu’à New York, Jovenel bien avant son discours à l’ONU le jeudi 21 septembre a rencontré deux éminences grises de la politique économique de l’international réactionnaire. Il s’agit du président de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) Luis Alberto Moreno le mardi 19 septembre 2017, dans une rencontre bilatérale et Christine Lagarde, directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI) qui a tweeté juste après la réunion que « il y a environ deux heures, j’ai rencontré le président Jovenel Moïse pour discuter des défis économiques auxquels Haïti est confrontée et de l’aide que peut apporter le FMI ».
Les hommes du régime ont marché depuis l’aéroport international Toussaint Louverture pour se rendre au Palais National. Jovenel était accompagné outre des policiers et des agents de sécurité, des partisans du PHTK ; mais aussi et bien sûr des militaires démobilisés. Cependant arrivés au carrefour de l’aéroport, ils ont été bien accueillis par une pluie de pierres et de bouteilles venant de part et d’autre de la rue. Aussi, les protecteurs de Jovenel ont vite fait de courir s’abriter avec lui dans une voiture.
Pas satisfait de la provocation du Vendredi, le lendemain, Jovenel a pris les rues pour marcher de la rue du Champ de Mars, jusqu’au centreville de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince et par la suite, il a profité pour se rendre au Wharf Jérémie à Cité Soleil où il a pris la parole devant un groupe de sympathisants du PHTK. « Je vais construire des logements sociaux, je vais demander à l’EPPLS, qui est l’entreprise de promotion pour les logements sociaux dans le pays, de même que cela se fait dans le Sud, dans la Grand’Anse et dans les Nippes, de construire deux mille maisons ».
Entretemps une conférence de presse a été donnée par la coalition des organisations démocratiques de l’opposition pour annoncer deux nouvelles journées de mobilisation dans les rues, les jeudi 28 et samedi 30 septembre 2017, contre le budget 2017 selon un des porte-parole l’avocat Me Michel André.