On s’attendait qu’on le veuille ou non à un quelconque dénouement de ce malaise existant entre le président doublement inculpé Jovenel Moise dont son pouvoir est menacé par son propre Premier ministre, le dirigeant de Renmen Ayiti Jean-Henry Céant.
Ce dernier a été justement interpellé par le Sénat pour le 20 mars de façon à venir clarifier pour les Sénateurs la question des mercenaires étrangers arrêtés et qui ont laissé le pays sans autorisation de la justice haïtienne, et dans laquelle le ministre de la Justice et de la Sécurité Publique Jean Roudy Aly lui a collaboré amplement. Selon le sénateur Youri Latortue, c’est le président de la République, Jovenel Moise, qui avait donné l’ordre au ministre de la Justice de libérer ces derniers.
C’est la raison pour laquelle, Jean Henry Céant, le Premier Ministre et Président du CSPN s’était accompagner du ministre de la justice ainsi que de Jean Marie Reynaldo BRUNET, Ministre de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales.
Ainsi pour des raisons politiques, les Sénateurs Interpellateurs ont changé leur date. Dans une autre lettre à la Primature, ils demandent que le Premier ministre se présente plutôt à la chambre haute le lundi 18 mars entre 0h00 am et 9h00 am, sinon, le mardi 19 mars, ou le mercredi 20 mars, ou le jeudi 21 mars entre 0h00 am et 6h00 pm. De façon sans doute à barrer les rumeurs d’une interpellation du PM par la chambre des députés.
Chose dite, chose faite, le 15 mars 2019, la Chambre des députés a elle-même envoyé une correspondance au Premier ministre pour l’informer que son gouvernement et lui sont attendus urgemment, interpellés pour le lundi 18 mars à 10h du matin.
Cependant, pour des raisons personnelles ou de stratégie politiques planifié le Premier ministre rentré de Maroc où il a écourté sa visite et a préféré se rendre très tôt au Sénat même avant les employés de cette boite, tellement il y avait urgence.
Malheureusement pour lui, il n’a pas pu trouver quorum au Sénat et n’a pas pu non plus se déplacer pour se rendre de l’autre côté où l’attendait les députés. Le premier ministre ne s’est même présenté au bureau diplomatique pour attendre qu’on l’invite à se présenter, il s’est rendu tout bonnement au Sénat montrant clairement que quelque chose se concoctait.
Il n’y avait que 9 sénateurs présents dans la salle, pourtant la chambre basse était pleine à craquer. Tous les joueurs se présentèrent, selon certains observateurs, c’est la première fois que les députés étaient aussi mobilisés au Parlement.
Ainsi vers les 10hrs du matin, le député Gary Bodeau président de la chambre basse donna le signal du départ de la séance en commençant par l’appel nominal puis la délégation pour aller chercher l’invité, le Premier ministre, au salon d’honneur. Infortunément, il n’y était pas, puisqu’il attendait toujours le quorum au Sénat comme un malade qui attendait un médicament pouvant le remédier.
Finalement, les parlementaires de la chambre basse ont mis fin à la séance en votant en l’absence du Premier ministre. 93 députés ont voté pour le renvoi de Céant et de son gouvernement 6 ont voté contre et 3 se sont abstenus.
Ainsi prit fin le théâtre gratuit qui s’est déroulé au Parlement le lundi 18 mars. Au Sénat on annonce un petit prolongement pour la forme le mercredi 20 mars. Ce fut un jeu politique coriace qui se déroulait au Parlement entre ces sénateurs et ces députés à travers des manœuvres politiciennes traditionnelles pour continuer à tenir le pays dans un sous-développement politique et économique programmé.