Jocelyne Gay, une femme tout-terrain

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1929
Jocelyne Gay

Originaire de Port-au-Prince, Jocelyne Gay a émigré aux Etats-Unis en 1972 après avoir terminé ses études secondaires. Elle y entamé ses études universitaires jusqu’à obtenir un diplôme de maîtrise en thérapie de loisirs et un diplôme en éducation spécialisée comme matière secondaire.

Faisant partie des équipes de football et de volleyball à l’Université, elle était devenue tellement passionnée de foot qu’elle avait rejoint le Super F Soccer Club, le club haïtien de football féminin.

Dans la foulée, elle a rejoint le groupe culturel Voix et Tambours d’Haïti en 1973 ; tout comme au fil des ans, on la retrouve influente au point qu’elle a fini par devenir la présidente de ce groupe a-cappella composé d’hommes et de femmes qui, depuis plus de trois décennies, apporte la joie dans les cœurs, à travers des danses et des chansons folkloriques ainsi que des interprétations théâtrales.

Dès qu’il s’agit d’une affaire concernant la collectivité, il n’est point besoin de faire appel à Jocelyne pour qu’elle réponde présente. Sa passion pour aider et travailler avec les autres l’a prédisposée à rejoindre n’importe quel mouvement dont le but est, soit de contribuer à l’avancement du pays, soit d’œuvrer pour le bien-être des déshérités du sort. Et encore beaucoup plus, elle est dotée d’un esprit d’équipe très remarquable ce qui lui a valu le profond respect de ceux ou celles avec qui elle s’associe dans la communauté.

Une femme qui veut toucher à tout pour apporter sa part de contribution de sorte que la vie ne reste pas statique. C’est le moins qu’on puisse dire d’elle. A cause de son attitude et de sa passion pour le changement social, Jocelyne manifeste une énergie positive dans tout ce qu’elle entreprend. Membre de Konbit Ayisyen pou Kore Lakay (Kakola) une organisation de compatriotes progressistes, elle animait avec ses camarades de Kakola l’émission Boukan chaque mercredi soir, d’abord sur Radio Lakay et Optimum, ensuite à Radio Pa Nou. Sans oublier un programme communautaire avec Florence Comeau et Maud Jean-Michel (Sanite Belair) chaque samedi sur Radio Soleil pendant un certain temps, puis à Radio Pa nou ultérieurement. Deux programmes communautaires à haute portée politique qui éventuellement allaient réellement manquer à la communauté. Mais, quand même,  Jocelyne n’est pas à la retraite pour autant, de sorte qu’à présent, on peut l’écouter à  l’émission de radio radiotayino.com sur Internet, chaque mardi entre 20 heures et 21 heures. Elle entretient les auditeurs de son thème de prédilection, celui-là qui lui tient à cœur : les droits de la femme.

La jovialité est une des caractéristiques de Jocelyne, n’empêche qu’à l’occasion elle puisse être stricte, catégorique, voire même exigeante, si l’occasion se présente. Ainsi, ce laisser-aller inconscient, trop fréquent, de la part d’un homme à saluer, dans une salle, seulement les présences masculines sans faire attention aux femmes. Vite, elle rappellera le fautif à l’ordre en lui enjoignant de s’adresser convenablement à une audience : Messieurs et dames, au lieu de : Messieurs.

Outre qu’elle a été enseignante à l’Académie Haïtienne à Brooklyn, comme volontaire, Jocelyne a enseigné l’anglais à l’école St François d’Assise pour les immigrants Haïtiens fraîchement arrivés. L’amour qu’elle éprouve pour son pays et pour son peuple haïtien, aujourd’hui affligé d’un haut taux d’analphabétisme, l’avait forcée en tant que membre d’un groupe appelé Programme de Leadership des Educateurs Haïtiens (HELP), à se rendre en Haïti, à Fort Liberté et Côte-Plage. Ses services furent remarquables au point de mériter l’attention et les compliments de tout un chacun. Elle y donnait gratuitement  une formation académique même à des enseignants.

Cependant, l’engagement de Jocelyne ne se limite pas seulement aux domaines mentionnés ci-dessus. Elle est une activiste communautaire complète, une femme tout- terrain,  combinant judicieusement sa vie de mère et d’épouse à la lutte du peuple haïtien.  Et comment oublier qu’elle est toujours présente dans toutes les manifestations pour dénoncer les ennemis internes et externes du peuple haïtien ? Il est difficile et même rare de ne pas la voir dans une manif. Jocelyne  porte souvent sa propre pancarte avec des slogans bien précis, tout comme sa robe de combat faite de siam, de couleur bleu et rouge.

Jocelyne attribue son activisme à l’environnement dans lequel elle a grandi ;   en effet, elle a été très influencée par son père, le regretté pasteur épiscopal Previus Dumervile. Elle est l’une des femmes les plus dynamiques de notre communauté, d’autant qu’elle est polyvalente : footballeuse, chanteuse, danseuse, actrice, maitresse de cérémonie, pour ne citer que celles-là. Ce qui nous plaît davantage en elle, c’est  la profondeur de son engagement pour le bien-être et le progrès de ses compatriotes, tant ici qu’en Haïti : un engagement non seulement rare mais surtout incomparable.

 

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