Dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 décembre 2021, aux environs de minuit, un grand incendie a éclaté à Lafossette au Cap-Haïtien, juste avant le pont Hyppolite (Pont neuf) dans la zone de Carrefour Samarie.
Ce bouleversement désastreux est arrivé après qu’un camion-citerne transportant du carburant ait été chaviré pendant que le chauffeur manœuvrait pour épargner une motocyclette.
La population pour sa part, constatant le renversement du camion d’essence, au lieu d’appeler la police ou les forces de pompiers, n’a fait que recourir sur les lieux avec leurs récipients de fortune pour récupérer de la gazoline.
C’est une calamité dérivant des conditions de misère dans lesquelles vivent les gens qui les force à exposer leur vie dans n’importe quelles situations même dans des cas les plus dangereux.
Signalons que, le 10 décembre dernier, le gouvernement a augmenté les prix à la pompe du carburant qui étant actuellement rare sur le territoire. Les riverains donc profitaient de cette aubaine, qui malheureusement s’est transformée en catastrophe.
Au moment où la foule s’approvisionnait gratuitement du précieux liquide, soudain le camion a explosé et calciné sur le champ tout ce qui était aux environs. Les maisons ne sont pas épargnées, plus d’une trentaine ont été brûlées, pendant que les gens sommeillaient. Rares sont ceux qui ont eu le temps de s’échapper. Le feu s’est propagé dans la ville jusqu’à l’entrée même de la route Nationale.
Tôt dans la matinée, les hôpitaux Justinien et de la Convention Baptiste d’Haïti (HCBH) ont été bondés de blessés et de brûlés dont beaucoup dans un état critique. Et les morts gisaient encore au milieu de la rue. Certains cadavres ont été recouverts d’un drap jusqu’avant qu’on les enlève sous le regard triste de la foule.
Selon un bilan partiel, on comptait déjà plus de 70 morts et 48 brûlés dans les rues sans tenir compte de ceux qui sont calcinés chez eux dans leur sommeil. « On n’est pas encore en mesure de donner de détails sur le nombre de victimes à l’intérieur des maisons » a indiqué le maire adjoint, de Cap-Haïtien, Patrick Almonor.
L’Organisation des Nations Unies (ONU), par le truchement d’un tweet du représentant spécial adjoint du secrétaire général Antonio Guterres, M. Bruno Lemarquis, envoie ses condoléances et sa solidarité au gouvernement en ces termes « J’ai appris avec amertume le drame survenu au Cap-Haïtien dans la nuit du 13 décembre. Je partage mes condoléances aux familles des victimes. L’ONU est déjà mobilisée pour appuyer le gouvernement dans ses actions en réponse à ce qui s’est passé »
Le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh) n’est pas resté indifférent « La famille des Nations unies en Haïti présente ses condoléances et exprime sa solidarité avec le peuple haïtien, après l’effroyable explosion de cette nuit au Cap-Haïtien. Nous devons tous soutenir les autorités dans leurs efforts de porter secours aux victimes et à leurs familles » a twitté le Binuh.
Pour toute réponse à ce drame le Premier ministre Ariel Henry annonce également sur son compte Twitter « J’ai appris, avec désolation et émoi, la triste nouvelle de l’explosion, hier soir, au Cap-Haïtien, d’un camion-citerne qui transportait de l’essence et qui a causé, selon un bilan partiel, une quarantaine de morts, des dizaines de blessés, ainsi que d’importants dégâts matériels. Au nom de mon gouvernement et en celui de toute la population haïtienne, y compris la diaspora, je présente mes condoléances émues aux parents des victimes, ainsi qu’à toutes celles et à tous ceux qui sont directement ou indirectement affectés par ce drame »
Le Premier ministre Ariel Henry a annoncé également trois journées de deuil national sur toute l’étendue du territoire, en la mémoire des victimes. «Après le drame, le gouvernement et les pouvoirs publics ont été mobilisés. Des fonds d’urgence ont été débloqués. Des mesures seront par ailleurs prises pour l’organisation de funérailles nationales en faveur des victimes », a tweeté le Premier ministre Ariel Henry mais cela ne va rien changer.
Cette réaction du gouvernement n’est qu’une échappatoire pour cacher sa responsabilité pour n’avoir pas mis en place des moyens adéquats pouvant garantir le bien-être de la population en les laissant à la dérive et à la merci des circonstances.