Il nous faut sortir de cette impasse !

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La violence répressive dirigée à travers la misère, la pauvreté et l’exploitation à outrance des masses populaires dans le pays ne peut pas être réformée, elle doit être détruite! Cette donnée ne devrait-elle pas être à la base de toutes nos actions si nous étions réellement conscients que la population défavorisée est affamée et assoiffée de justice, de paix et de pain ?

Les régimes de temps en temps ont changé de noms et de visages sans pour autant avoir la moindre intention de modifier les conceptions du pouvoir, la manière de l’exercer et la doctrine politique telles qu’elles sont imposées si ce n’est qu’à être une poule aux œufs d’or aux puissances capitalistes. La crise nationale persiste tout en continuant d’hypothéquer lourdement toute possibilité de progrès et de développement réels. Plus de deux siècles depuis que nous sommes les victimes et la risée de cette classe qui n’a jamais révélé aucun souci patriotique ; comment pouvons-nous encore accepter à croire que nous pourrons toujours négocier ou collaborer avec elle pour bâtir ou construire quelque édifice national que ce soit !

On ne peut ni dans le passé, ni à l’heure actuelle voire dans le futur parler de progrès politique, ni de progrès économique et social puisque nous sommes dûment enchainés, et même emprisonnés aux geôles des puissances exploitantes parce que tous ceux là qu’ils ont acceptés au pouvoir ne sont autres pour eux que des geôliers, des valets au service de l’impérialisme et du néo-colonialisme.

Ces mobilisations se répètent à chaque gouvernement sans songer à évaluer qu’on est en train de faire face à la même crise

Dépasser cette étape revêt de tout temps et particulièrement aujourd’hui une importance primordiale ; mais pourtant nous n’avons jamais voulu proposer une alternative, un objectif national, si ce n’est plutôt de continuer à prendre langue avec les vassaux de la classe dominante dont la seule évocation est de heurter notre sentiment national.

Il nous faut mettre une fin à l’infamante pratique de ces satrapes, à ces stratégies fantaisistes et défaitistes  qui consistent à mener la lutte seulement et simplement sur une base conjoncturelle; une telle approche caractérise bien la situation, et elle ne pourra  jamais arriver à modifier les structures socio-économiques. De nos jours, les grandes mobilisations des syndicats de sous-traitance sont tout à fait justes et légitimes, des revendications qui sont devenues constantes, permanentes, puisqu’elles sont de tous les temps. Ces mobilisations se répètent à chaque gouvernement sans songer à évaluer qu’on est en train de faire face à la même crise qui parait temporaire mais qui pour autant demeure entière et devient même une hantise. Les récents événements montrent encore que nous sommes toujours en réaction permanente justement à  la décision de l’administration Moïse-Lafontant d’augmenter les prix du carburant.

Certes, la lutte conjoncturelle reste une constante réaction de résistance active,  mais insuffisante surtout et à cause de la complicité des forces obscures du système d’exploitation, le pouvoir trouvera moyen de  toujours se tirer d’affaires  pour en sortir sain et sauf. Dans la mesure où le conjoncturel est résolu, le silence et le calme prennent toujours siège et cela jusqu’à la prochaine occasion. Les syndicats des professeurs ont négocié, ceux des transports ont eux-aussi vendu la mèche, et déjà les cris des ouvriers occupant les rues ne font qu’appeler à l’entente avec l’adversaire. De quoi disposons-nous pour négocier avec un ennemi aussi puissant inféodé aux pouvoirs impériaux qui bien organisés ont non seulement l’armée de la MINUSTAH et les forces de police pour les défendre,  mais disposent  également d’autant de palliatifs pour nous détourner, nous désorienter par des promesses fallacieuses et tendancieuses.

Chaque négociation est signe de faiblesse. Comment allons-nous sortir de cette impasse ?  A chaque mobilisation populaire, lorsqu’on arrive à un carrefour, si ce ne sont pas les candidats opportunistes qui l’utilisent comme plateforme pour se rendre aux élections, une quelconque entente prend place  sur le dos du peuple et dès lors tout est détruit comme un château de cartes et le piège de se refermer. Voilà l’aboutissement classique et logique de toute une politique, de tout un système corrompu qui a des clients le servant tant à gauche qu’à droite et dans tous les compartiments de la lutte.

A ce stade là, nous devons coûte que coûte sortir de cette impasse. Les masses populaires, les militants, les travailleurs, les exploités, les paysans, les opprimés, eux tous n’ont rien à craindre ni à perdre ; au contraire, ils ont tout à gagner. Ils ne devraient en aucune circonstance s’exprimer dans des positions de faiblesse s’ils étaient organisés.

Notre unique et inique handicap reste l’absence d’un Parti, d’un vrai parti révolutionnaire socialiste ayant pour mission et tâche concrètes d’organiser les militants des masses populaires, les encadrer, les discipliner de façon à mettre fin sciemment aux scandaleuses pratiques politiciennes traditionnelles, à réagir avec émotion sans jamais agir avec ambition, mais plutôt avec détermination et conviction  pour la prise réelle du pouvoir.

C’est le prix que toute véritable révolution devra payer si elle veut être crédible, si elle veut s’assurer le soutien concret et efficace des peuples progressistes et révolutionnaires.

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