Haïti : En solidarité avec les ouvriers et ouvrières du textile!

Face aux ouvriers et ouvrières revendiquant leurs droits d’un salaire décent et leur dignité humaine, elle fait appel à la force répressive de l’État

Par le Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’Occupation d’Haïti (REHMONCO)

Nous soutenons sans réserve les droits des ouvriers et ouvrières des usines de textile à manifester, à s’organiser et à revendiquer un salaire décent.

La bourgeoisie sous-traitante ne voit dans la main-d’œuvre haïtienne qu’une bête de somme taillable et corvéable à volonté.

Pour elle, ces gens qui s’échinent à faire tourner, jour et nuit, les machines à vêtements ne méritent aucune augmentation de leur paye crève-la-faim, aucune amélioration de leur condition de travail esclavagiste. Dire le contraire est une logique qu’elle ne comprend pas et dont elle ne veut pas entendre parler.

À ses yeux, ces travailleurs ne représentent que de pauvres misérables qui devraient être trop contents d’avoir trouvé un emploi. Ces ouvriers, n’étaient-ils pas avant des chômeurs sans avenir, des paysans sans terre, des individus pataugeant dans la misère abjecte? Ne sont-ils pas aujourd’hui une minorité dont le sort est envié par des centaines de milliers de jeunes chômeurs?

La bourgeoisie sous-traitante a ceci de particulier : sa vision s’arrête au bout de son nez. Sa pensée est imprégnée de nombrilisme. Elle n’a pas de plan et ne se conçoit pas comme faisant partie de la nation. Son existence se justifie par la voracité du gain immédiat et sans partage.

Pour cette bourgeoisie, le concept de «développement économique» n’est que coquille vide puisqu’elle a besoin de la misère pour prospérer. C’est dans la sueur, le sang, la violence, l’extrême exploitation de l’ouvrier, qu’elle tire sa richesse, qu’elle se reproduit, qu’elle existe.

Elle est sous-traitante parce que toute son existence dépend de puissances extérieures à elle, et qui la dominent. Sa grande peur est de ne pas pouvoir concurrencer d’autres bourgeoisies sous-traitantes qui peuvent disposer d’une main-d’œuvre plus misérable que la sienne.

Ses intérêts objectifs sont donc antagoniques à toute forme de développement économique, à tous projets ayant pour but de combattre le chômage et la misère.

Face aux ouvriers et ouvrières revendiquant leurs droits d’un salaire décent et leur dignité humaine, elle fait appel à la force répressive de l’État. Elle demande la protection de la propriété privée, la continuation du fonctionnement de ces usines de misère.

Elle sait que cette force de répression est consubstantielle à son existence. L’exploitation outrancière nécessite la violence quotidienne et multiformes : verbale, physique, sexuelle. L’ouvrier doit être soumis dans son corps et dans sa conscience. C’est l’unique moyen de tirer le maximum de profit.

Tout cela explique pourquoi cette bourgeoisie sous-traitante est l’incarnation des courants les plus réactionnaires et obscurantistes. Elle a émergé sous le régime sanguinaire des Duvalier, elle a prospéré, multiplié et est devenue le secteur dominant, au détriment des industries nationales, dont l’impérialisme exigeait la mise au rancart.

Sa domination n’est pas seulement économique. Elle est également politique : l’État doit se transformer en un État croupion, desservant uniquement ses intérêts. Elle s’assure que tout mouvement de revendication, aussi minime soit-il, est écrasé sans retenue. C’est la seule condition de perpétuer l’exploitation outrancière.

Parce qu’elle perçoit le peuple uniquement comme une main-d’œuvre à bon marché, cette bourgeoisie pousse au paroxysme l’idée centenaire de l’oligarchie traditionnelle qui veut que le peuple haïtien ne jouisse d’aucun droit civique, d’aucune dignité. En elle est enfouie l’idéologie raciste coloniale qui considère le fait de donner du travail à un «peuple affamé», plongé dans des coutumes «barbares», comme un «acte noble», qui exige en contrepartie la soumission de ce peuple, son silence, quelles que soient les conditions dans lesquelles ce travail se réalise.

C’est pourquoi cette bourgeoisie sous-traitante, de par sa nature, est antinationale. Elle ne peut participer à aucun projet de construire une Haïti nouvelle, à aucun projet de développement économique réel, bénéficiant la majorité de la population.

Voilà pourquoi également la lutte que mènent les ouvriers et ouvrières des usines de la sous-traitance est une lutte fondamentale qui, au-delà des revendications légitimes d’augmentation de salaire et d’amélioration des conditions de travail, fait partie de ces luttes pour construire un nouveau pays, où le peuple haïtien finalement émancipé puisse jouir pleinement de ses droits de citoyen.

Voilà pourquoi toutes les consciences patriotiques et progressistes doivent être interpellées par les cris de révolte de ces travailleurs et travailleuses, qui ne demandent rien d’autre que de vivre dignement dans leur propre pays!

Pour authentification,
Renel Exentus
Ricardo Gustave
Contact : rehmoncohaiti1915@gmail.com

 

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