Gala à New-York, ce 31 août : plat complet de l’indécence et de l’indignité!

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Madame Sarah Poisson a été, on ne peut plus, logique, persuasive et convaincante dans ses revendications et ses réclamations.

Une image vaut mille mots ; une vidéo vaut un million de mots. En une courte vidéo de moins que 5 minutes, s’imposaient simultanément dans cette soirée de la honte, indignité, indécence, déchéance, anomie, impudeur, dégénérescence, déclin, agonie, flagornerie, hypocrisie, flatterie, dévergondage, obscénité. 

A cette cérémonie de gala d’honneur à des « légendes haïtiennes », organisée par une certaine « Venus Production », n’étaient l’indignation, la sainte colère, l’énervement et le farouche mécontentement exprimés par Sarah Poisson, cette femme à la posture et au caractère fiers, les bêtises accouchées par ces multiples têtes irresponsables auraient été avalées et passées comme une lettre à la poste. Il n’empêche, la nation haïtienne a été avilie par ces multiples minables, incapables de mettre les vertus et les valeurs au premier plan.

Primo, madame Sarah Poisson a été, on ne peut plus, logique, persuasive et convaincante dans ses revendications et ses réclamations ; car comme tous les citoyens avisés du terroir et de la diaspora, elle connaît les douleurs des enfants qui ne peuvent pas se nourrir, se divertir et se rendre à l’école ; elle est sensible aux souffrances des malades oubliés devant les barrières de l’Hôpital Général, elle porte en son cœur les blessures des parents, des élèves, des étudiants, des jeunes, des commerçants putréfiés par ce régime politique champion de la corruption; elle est consciente de la triste situation invivable des enfants des rues qui essuient les vitres de véhicules en contrepartie de quelques adokens et qui dorment à la belle étoile ; elle est nostalgique par rapport à l’exil forcé que la diaspora subit en terre étrangère.

Ce sont les cris perçant que poussait cette belle femme, en sillonnant la salle, avec cette pancarte rouge brandie, au prix inestimable comme un tableau de Picasso, « Kote Kob PetroCaribe a ? ». Courageuse comme l’immortelle Rosa Park qui refusait de céder son siège à un blanc, madame Poisson tenait tête avec tous les « indignes » présents à cet évènement pour secouer la salle et la conscience haïtienne sur ce crime financier qui a détruit les rêves et les espoirs des 11.5 millions d’âmes en quête d’un bonheur illusoire sur notre espace de 27 750 km carrés. De telles revendications, contestations, protestations incisives et cohérentes ne peuvent échouer au moule de la justification et de la justice. Madame Poisson a juste été la légende et l’héroïne de cette soirée réunissant beaucoup de sous-hommes et de femmes hypocrites.

Secundo, un bandit hautement recherché par la justice, depuis des mois, s’installait confortablement à ce festin. La justice haïtienne est à la poursuite d’un bandit. Lequel bandit se désaltère constamment dans le même verre que Jovenel Moise et mange dans la même assiette que Michel Martelly. A la de Salmanaza papa ! Figurant, deuxième rôle ou coréalisateur de la série 100%, 200%, …, 800%, Roro Nelson a lancé, devant les caméras, une série de propos obscènes et misogynes à l’endroit de cette « Rosa Park » Haïtiano-Newyorkaise. Sur cette même table occupée par le bandit Roro Nelson, des femmes y étaient assises ; pourtant elles étaient sans réactions, sans émotions, ne montrant aucune solidarité face aux invectives encaissées par une sœur qui leur ressemble comme des gouttes d’eau.

Roro Nelson l’a menacée, l’a traitée de pute et a exigé qu’on lui foute à la porte ; pourtant, madame Poisson a été extraordinaire en gardant son calme, dans la sainte colère, pour rappeler à ce frère jumeau de Sonson La Familia que la justice Haïtienne est à sa recherche et que « Bandi pa konn legal ». La cerise sur le gâteau, à côté de Roro Nelson, on était étonné de constater la présence de monsieur Gamal Augustin, en bon serviteur de ces bandits, ses frères siamois, une lourde caméra sur l’épaule, pour filmer la soirée. C’est un affront de trop ! Un directeur général de la Télévision Nationale, institution prestigieuse, doit avoir une posture, une personnalité, un minimum de de quorum. Un directeur général ne doit pas avoir une caméra sur son dos, pour se comporter comme un petit esclave au service de l’équipe 800%.

Roro Nelson (à gauche) et Michel Martelly

Tertio, le champion de la bêtise s’est rappelé, à ses profits, qu’il n’était pas en Haïti, que le 911 aurait pu être composé ; il a eu l’intelligence de lâcher à madame Poisson « Je regrette, j’aurais servi avec vous, madame ! ». Un autre coup dur pour la décence, pour la gente féminine, pour les citoyens honnêtes, intègres, décents. L’assistance, composée évidemment de fanatiques de Sweet Micky, mais aussi du député de Tabarre, d’animateurs, de journalistes et d’autres musiciens, a eu le culot d’applaudir Michel Martelly qui, croyait la foule indigne, avait remporté une victoire parce que madame Poisson a été mise hors de la salle. Un député qui rate l’occasion, pendant et après, pour condamner cet acte odieux n’est pas digne de représenter le peuple haïtien.

Des musiciens, des animateurs, des journalistes dépourvus du sens critique pour censurer la marginalisation, la ségrégation, les menaces reçues par une compatriote, ne comprennent pas les œuvres des immortels Rosa Park et de Martin Luther King. Mesdames, messieurs les présentateurs et présentatrices, incapables de prononcer un mot de justice pour prohiber les exploitations, les indécences et les menaces, vous n’êtes pas à la hauteur et à la dimension de vos tâches. Après cette preuve de colonnes vertébrales frappées par la scoliose et la cyphose, vous osez espérer que le public vous prêtera ses oreilles dans vos palabres et vos émissions commanditées par des animaux politiques. Vous devez des excuses à la nation ; vous devez demander pardon à madame Poisson qui était la porte-parole des millions d’Haïtiens en Haïti, aux Etats-Unis, au Canada, en Europe, au Chili, au Brésil et en République Dominicaine qui vivent les mêmes frustrations, les mêmes douleurs et les mêmes humiliations.

Pourquoi tant de gens sont si entêtés à salir leurs images, leurs personnalités et leurs prestiges, rien que pour des billets rouges, des billets verts et des postes officiels ? Oublient-ils que la richesse déloyale et les titres honorifiques sont très éphémères et ne procurent pas le bonheur. Juste un regard sur les anciens chefs de l’histoire récente du pays,  sans vergogne, sans de quorum, sans respect, sans repère, sans vertus et sans valeurs; vous devez vous rendre à l’évidence que le jeu ne vaut pas la chandelle.

A quoi donc sert-il à des humains de courir derrière des postes officiels et d’amasser des billets dans l’indignité, s’ils doivent vivre dans la misère, la phobie, la paranoïa, la schizophrénie, l’anxiété et des crises graves. Serait-ce la fin que vous auriez visualisée pour vous-mêmes ? Nous sommes certains que la réponse est, absolument pas ! Alors ressaisissez-vous ; faites comme madame Poisson ; défendez les causes nobles ; vivez dans la dignité, dites non à l’imposture, à l’indécence et à la cupidité.

Carly Dollin
carlydollin@gmai.com

Rezo Nodwès, 3 septembre 2019

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