Il y a dans l’histoire des peuples des moments clés sans lesquels il est impossible de comprendre la réalité, de savoir pourquoi les choses sont comme elles sont et pas autrement. Il n’y a rien d’étonnant à ce qui se passe actuellement dans le pays, non plus si les notions d’Etat, nation, biens et intérêts publics, indépendance, éthique politique ont perdu toute signification.
Le désarroi total prend place officiellement ainsi que l’aggravation, plus qu’à l’ordinaire, de la misère et de la détresse des classes opprimées. Le pays est ingouvernable, nombre de problèmes sociaux et économiques sont restés sans solution claire, tout cela peut se résumer en la faillite d’une classe politique bien déterminée.
Toutefois consciente de leur échec, cette classe essaie par tous les moyens de se régénérer en pondant des accords par-ci par-là pour remédier à leur nullité. Leurs conflits s’étalant sur la place publique ne sont guère le feu du hasard, puisqu’ils font partie de la grande contradiction interne au sein de cette classe dirigeante, ces imbéciles corrompus, ces lâches individualistes, ces agents les plus déterminants sinon des valets attitrés de l’impérialisme manœuvrant contre le peuple.
Plus que jamais le fossé creusé entre les chômeurs, les travailleurs, les paysans pauvres, les ouvriers et les bourgeois exploiteurs devient beaucoup plus profond.
Alors que des milliers d’innocents haïtiens dans l’indifférence générale gémissent dans les départements du Sud, des Nippes et de la Grande Anse ; dans les autres villes, la situation n’est guère meilleure et les problèmes aussi ardus qu’ils soient ne sont en voie d’aucune solution ; on n’assiste qu’à des manœuvres dilatoires simplement pour le contrôle du pouvoir et ce qui est à l’horizon est sombre et révoltant. Il s’agit en réalité d’une véritable machine de destruction et de déstabilisation.
C’est la politique du pire de façon à tourner le peuple en dérision, à l’humilier pour finalement l’abandonner à son sort. Plus que jamais, le clivage s’accroit entre les appauvris et les exploiteurs. Plus que jamais le fossé creusé entre les chômeurs, les travailleurs, les paysans pauvres, les ouvriers et les bourgeois exploiteurs devient beaucoup plus profond. Devons-nous encore rappeler, une fois de plus, certains aspects sinistres de cette politique qui a fait faillite puisqu’elle a trahi toutes les aspirations légitimes du peuple haïtien.
Le but précis de ces alliances de circonstance est pour recourir à diverses ruses, car ces acteurs ont plus d’une corde à leur arc. L’option la plus souhaitable dans cette conjoncture serait d’aiguiser davantage les contradictions au sein des classes bourgeoises de sorte que les masses organisées en profitent.
Cette division au sommet de la société n’est pas sans importance. Elle explique une classe dirigeante fissurée, nettement incapable de faire avancer la société. Voilà pourquoi, elle est à la recherche de solutions contradictoires pour noyer davantage les masses populaires, tout en cherchant à créer la confusion autour de sa participation à l’assassinat du 7 juillet dernier.
Que les signes d’une prise de conscience continuent à fleurir chez les masses défavorisées vivant dans des ghettos de manière à chasser cette politique d’inégalités sociales répugnantes et bloquer à jamais cette machine à tout détruire qui ruine le pays. Les forces opprimées et exploitées, les jeunes vivant dans des conditions déplorables, dans un état de révolte intérieur, qui n’ont rien à perdre mais tout à gagner doivent exprimer leur rage puisqu’ils sont déjà rejetés par la société. Toutes les couches sociales, y compris des travailleurs, des chômeurs, qui n’ont aucune confiance dans une classe politique rejetée, inepte, c’est à eux que revient la tâche d’offrir coûte que coûte une perspective de résistance révolutionnaire à cette anomalie que représentent les laquais locaux de ce système.
La résistance populaire ne doit pas capituler face à cette ambiance de honte dans laquelle la classe politique dans sa majorité entend enfermer les masses haïtiennes pour les empêcher de revendiquer leurs droits à la vie, pour ne plus être capables de réclamer du pain et un abri décent auxquels tout être humain a droit. La lutte doit être poursuivie de sorte qu’elle s’amplifie plus forte, plus déterminée et plus radicale pour épargner le peuple et le pays des plus pénibles épreuves.
Voilà donc une raison de plus pour les opprimés et les exploités en état de révolte intérieure, de manifester leur désaccord avec cette classe politique opportuniste. Il ne faut pas rester spectateur devant l’exercice abusif des ennemis du peuple qui dans un passé récent ont été nos oppresseurs et pensent pouvoir nous faire croire qu’ils sont à présent nos bienfaiteurs. Extériorisons notre révolte face aux assauts répétés et concertés de l’impérialisme et de ses valets locaux sans aucune distinction.
Tous les ingrédients sont donc réunis pour le grand coup de balai populaire de cette classe politique faillie. Malgré les manœuvres, les coups bas, les intrigues et autres mesquineries tous azimuts, l’avenir reste irrévocablement aux combattants pour la vérité, la justice, la liberté, juste le temps qu’il faut à l’organisation révolutionnaire anti-impérialiste pour cristalliser la grande aspiration des masses laborieuses en lutte vers un minimum de bonheur.