Face au racisme à l’étranger et à l’intervention étrangère chez nous, le temps du réveil national d’Haïti est-il venu ?

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Donald Trump et Kamala Harris ont débattu l’un contre l’autre le 10 septembre 2024. Les deux candidats représentent deux ailes de la classe dirigeante américaine, l’une effrontée, l’autre insidieuse. Combattons-les tous les deux et organisons notre propre lutte.

(English)

Devant une audience télévisée de 67,1 millions de téléspectateurs, l’ancien président américain Donald Trump a proféré des mensonges racistes et éhontés contre les immigrants haïtiens vivant dans l’Ohio, les accusant de voler et de manger les chats et les chiens de leurs voisins, les qualifiant de « criminels » et de « terroristes ».

Le 12 septembre, deux jours après le débat présidentiel du 10 septembre entre Trump et sa rivale du Parti démocrate, la vice-présidente Kamala Harris, les menaces racistes à peine voilées ont déclenché des alertes à la bombe contre des entreprises de Springfield, dans l’Ohio, où les travailleurs sont majoritairement haïtiens. Le même jour, une alerte à la bombe a provoqué la fermeture de l’hôtel de ville de Springfield, où le maire a déclaré que les affirmations de la campagne Trump étaient sans fondement. Le 14 septembre, des alertes à la bombe ont également entraîné la fermeture de deux hôpitaux de Springfield.

Les Haïtiens organisent désormais leur réponse. Des organisations de défense des migrants comme la Haitian Bridge Alliance ont commencé à faire entendre leur voix. Les Haïtiens se sont rassemblés le 12 septembre dans la ville d’Elmont, à Long Island, à l’est de New York, à forte population haïtienne, pour protester contre les fausses allégations de Trump et celles du candidat républicain à la vice-présidence JD Vance.

Un rassemblement d’Haïtiens et de leurs partisans devant l’église Saint-Jérôme sur l’avenue Nostrand le 17 septembre 2024 pour dénoncer les fausses allégations et la campagne de boucs émissaires lancées contre les immigrants haïtiens. Photo : Kim Ives/Haïti Liberté

Le 17 septembre, une soixantaine d’Haïtiens et leurs partisans, ainsi que les conseillères municipales de New York Mercedes Narcisse et Farah Louis, se sont rassemblés devant l’église catholique Saint-Jérôme au coin des avenues Nostrand et Newkirk à Brooklyn, NY. Organisé par Children for Change International, le rassemblement était intitulé « Immigrants United Against Hate ».

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La plus grande mobilisation est prévue le 18 septembre au Nassau Coliseum au 1255 Hempstead Turnpike à Uniondale, NY sur Long Island, où Trump tiendra un rassemblement de campagne. Les Haïtiens, d’autres immigrants et leurs partisans organiseront une contre-manifestation qui se réunira à 15 heures.

Il nous faut nous unir aux autres travailleurs immigrés ainsi qu’aux travailleurs américains dans notre lutte de classe commune.

Pendant ce temps, en Haïti, les politiciens et la bourgeoisie corrompue font tout pour maintenir leurs privilèges de classe et maintenir les masses populaires dans la plus abjecte misère. C’est notre meilleure occasion de nous organiser pour mieux répondre à ces fausses allégations qui, une fois de plus, ternissent notre dignité et nous rabaissent comme de vieux vêtements usés par la misère. Ils tentent de nous faire oublier les glorieuses luttes anticolonialistes et antiesclavagistes de nos ancêtres.

Nous ne devons pas abandonner notre lutte à la moitié hypocrite et hypocrite du duopole capitaliste américain, les démocrates. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes !

Les nostalgiques du système esclavagiste veulent effacer de l’histoire de l’humanité l’exemple fort du peuple haïtien qui nous inspire à être résistants, humains, bons, libres, généreux, altruistes et socialistes.

Le temps est vraiment venu pour nous de nous organiser en Haïti et en Amérique du Nord pour faire respecter nos droits et cesser d’être traités comme des parias. Nous, Haïtiens, enfants de Dessalines, Capois La Mort, Christophe et Pétion, ne pouvons pas confier notre destin aux politiciens hypocrites du Parti démocrate américain. Nous devons construire nos propres organisations autonomes et indépendantes pour lutter contre les deux racismes : républicain et démocrate. Nous ne devons pas abandonner notre lutte à la moitié hypocrite et hypocrite du duopole capitaliste américain, les démocrates. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes !

Il existe un dicton : les États n’ont pas d’amis, seulement des intérêts, pour paraphraser Charles de Gaulle, entre autres. Heureusement, les peuples ont des amis, qui les aident à défendre leurs intérêts. Un arc-en-ciel de peuples à travers le monde a apporté sa solidarité active au peuple haïtien face au grand ennemi de l’humanité.

« Organisons-nous par nous-mêmes et pour nous-mêmes ! Ne nous laissons pas manipuler par les caciques de la politique américaine. Le temps de la révolte est venu, tant en Haïti qu’aux États-Unis. » Photo : Radyo Rezistans

Arrêtons d’avoir peur ! Organisons-nous pour mieux défendre nos intérêts et notre pays ! Nous sommes plus que ce que nous sommes devenus aujourd’hui. Nous sommes les vrais combattants de la liberté, nous avons été les premiers à abolir l’esclavage, continuons sur les traces de nos ancêtres, à lutter contre l’exploitation et la domination capitaliste. Ces actes et propos racistes dégradent ceux qui les accomplissent et les prononcent. Ne nous soumettons à aucun des deux partis qui ne représentent que les deux tactiques du système capitaliste américain. Les républicains sont ouvertement racistes, tandis que les démocrates le sont tout autant, mais cela ne se révèle dans leur pratique que par leur sournoiserie et leur hypocrisie.

Organisons-nous par nous-mêmes et pour nous-mêmes ! Ne nous laissons pas manipuler par les caciques de la politique américaine. Nos droits les plus élémentaires sont bafoués. Nous sommes les premières victimes du racisme américain, de l’hyperinflation économique, de toutes sortes de discriminations (raciales et sociales). Nous recevons les plus bas salaires en raison de notre origine sociale. Nous sommes victimes de brutalités policières. Nous payons des loyers très chers sans subventions. Le coût de la vie augmente à un rythme nettement supérieur à l’augmentation de notre salaire. Nous payons plus cher l’achat d’une voiture et les primes d’assurance automobile. Nos salaires sont inférieurs à ceux de toute autre catégorie d’immigrés, et nous payons plus qu’eux pour tous nos besoins.

Il nous faut néanmoins gagner et nous unir aux autres travailleurs immigrés ainsi qu’aux travailleurs américains dans notre lutte de classe commune.

Le temps de la révolte est venu tant en Haïti qu’aux USA. Après ces propos malveillants de Donald Trump et JD Vance, si nous ne nous soulevons pas, ce sera impardonnable. Nous devons nous élever contre l’intervention, la corruption et l’insécurité en Haïti et contre la discrimination raciale et sociale aux États-Unis.

Organisons nos forces partout pour mieux lutter contre le système capitaliste avec ses fléaux de racisme et de sexisme et le paquet de « politiques identitaires » que les libéraux et les démocrates utilisent pour cacher ce système monstrueux de guerre, d’oppression et d’exploitation.

Progressistes haïtiens, unissons-nous pour lutter pour la libération nationale d’Haïti.

La liberté ou la mort ! La patrie ou la mort !

 

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