La loi de Finances 2017-2018 continue à faire couler beaucoup d’encre. Ainsi quarante neuf municipalités des 140 du pays viennent de prendre une position ferme à savoir rentrer en grève en fermant les portes de leurs mairies pendant trois jours, allant du lundi 25 au mercredi 27 septembre 2017, en signe de protestation contre la loi de Finances que le gouvernement Moise/Lafontant vient de publier dans le Moniteur du mardi 19 septembre dernier malgré les protestations de la population.
Comme chaque secteur défend sa part dans le budget, les Mairies de Limbé, Pilate, Caracol, Arcahaie, de la Victoire, de Petit-Goâve, de Grand-Goâve, de Milot, de Pointe-à Raquette, de Sainte-Suzanne, des Perches et de Pignon pour ne citer que ceux-là accusent le gouvernement que les enveloppes allouées aux différentes collectivités ne représentent absolument rien tenant compte de leurs besoins. Ils accusent le gouvernement d’exclure l’ensemble des municipalités de la machine étatique comme si elles ne sont d’aucune utilité dans le processus du développement économique du pays.
L’objectif principal de cette grève consiste à exiger des autorités le retrait de cette décision inopportune et désastreuse pour la République. Le président de la Fédération Nationale des Maires (FENAM) Jude Édouard Pierre soutient les revendications de ses collègues et exige le gouvernement central à verser aux municipalités l’enveloppe de 3.5 millions de gourdes provisionnées pour chacune d’elle, dans le budget rectificatif.
Dans la même veine, rappelons depuis un laps de temps, que des greffiers et des huissiers ont abandonné leur poste de travail pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail. Depuis le 13 septembre dernier, l’Association professionnelle des magistrats les rejoint dans une grève de deux semaines qui avait pris fin le 22 septembre dernier. Toutefois le Président de l’Association Professionnelle des Magistrats Wando St-Vilier annonce que la grève pourrait reprendre à la rentrée judiciaire (le premier lundi du mois d’octobre), si le Gouvernement ne satisfait pas leurs revendications à savoir, entre autres, l’octroi d’une couverture d’assurance maladie fonctionnelle au bénéfice de tous les magistrats, la dotation d’une allocation budgétaire adéquate au pouvoir judiciaire, la dotation des tribunaux et cours des moyens logistiques et matériels de travail suffisant, la construction de bâtiments adéquats pour loger les tribunaux et les cours ainsi que la réhabilitation des bâtiments en mauvais état.
Pour sa part, l’exécutif soit pour amadouer la population de façon à saboter les mobilisations veut faire signe de faiblesse. Selon des rumeurs le président Moise aurait déclaré vendredi dernier à son retour de new-York : « Si une loi est votée par les parlementaires, j’ai le devoir de la publier. Si la société a un problème avec cette loi, l’Exécutif peut travailler avec le Parlement pour apporter des améliorations ». Cependant pour le Sénateur Latortue « […] il peut toujours y avoir un budget rectificatif […] »