De scénario en scénario démagogique!

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Les récents événements qui se sont déroulés sur la scène politique nationale illustrent davantage encore tous les aspects les plus édifiants mais certainement pas les moins surprenants de la crise à laquelle fait face le pays.

La scène des mercenaires arrêtés par la police, relâchés sans bruit ni compte puis livrés au « patron » américain, relève du pur surréalisme, puisque le président de la république aussi bien que le Premier ministre ont tous deux déclaré nettement leur pleine ignorance du départ pour leur pays d’origine de 7 des 8 détenus. C’est à laisser croire qu’une main invisible quelconque aurait, de façon magique, laissé partir les sept brigands. Il n’en est rien assurément, d’autant que le gouvernement américain lui-même est venu ridiculiser et humilier l’Exécutif  haïtien en indiquant, même à la cloche de bois, que « le retour des personnes aux États-Unis a été coordonné avec les autorités haïtiennes ». Les inculpés, de leur côté, affirment, insolemment, que ce n’est point une libération mais une opération de sauvetage de l’impérialisme américain à travers ses institutions : le Pentagone, la CIA, l’ambassade américaine.

Cette information n’a jamais été démentie. Au contraire, elle a poussé le ministre Haïtien de la justice, Jean Roody Aly à avouer avoir, lui-même, « autorisé une procédure de transfert de citoyens américains et de résidents permanents des États-Unis aux États-Unis d’Amérique, soit un total de sept personnes pour répondre aux accusations de transport d’armes illégales depuis les États-Unis ».

Une telle manœuvre cousue de fil blanc devrait faire l’affaire d’un mouvement d’opposition au régime, s’il en existait un, de façon non seulement à augmenter la flambée des mobilisations populaires mais aussi à prouver que le pays est sans gouvernail en pointant du doigt des liens de complot entre le gouvernement haïtien et celui des Etats-Unis au détriment de la Nation Haïtienne. On comprend aisément pourquoi l’opposition, sans doute, frappée de cécité politique par position de classe et d’alliance avec les puissances impériales, ne pouvait même pas profiter des faux pas de son adversaire.

Ce ne sont que des acteurs politiques, des comédiens qui ne font que présenter des scénarios droite et gauche sans aucune substance de changement, sans aucune participation à l’organisation ou à la construction d’un outil de changement révolutionnaire.  En somme, cette opposition droite et gauche  et le régime actuel ne sont pas deux forces opposées, mais elles sont de préférence complémentaires.

Ce qui nous apparait plus douloureux, c’est cette espèce de connivence entre la droite et une certaine gauche.  Cette collusion de cette gauche avec l’impérialisme est évidente. Elle se manifeste et se dévoile clairement dans la concordance des objectifs à atteindre qui continue à tenir la lutte du peuple sur un chemin traditionnel sans véritable démarcation pouvant faire raviver l’espoir et l’enthousiasme des travailleurs et des jeunes du mouvement populaire.

Il ne suffit pas d’énumérer ou de constater les dégâts. Ce que le peuple attend, ce ne sont pas des positions, des déclarations à n’en plus finir. C’est plutôt, comment l’accompagner dans son combat sans merci pour un lendemain meilleur en démasquant justement les ambitions individuelles, en débusquant l’opportunisme et la démagogie.

Une certaine gauche « droite et gauche » sans initiative, sauf des projets cosmétiques, réformistes empruntés de la droite va jusqu’à même proposer un Conseil d’Etat de gouvernement  sans doute sous la direction de la bourgeoisie. C’est de la politique du pire. Ce scénario ridicule, déjà vu,  ne vise qu’à renforcer les classes dominantes dans leur politique hypocrite erronée de sorte qu’elles continuent à donner d’autres armes nouvelles aux forces impérialistes de façon qu’elles puissent continuer sans obstacle majeur à perpétuer leur domination.

Agir de la sorte, c’est faire tourner l’histoire à l’envers. La gauche ne saurait emprunter la même solution de rechange que la droite. Des mouvements fantoches ne peuvent affranchir les masses populaires de la tutelle économique, politique et sociale. L’alternative populaire est la seule qui puisse sauver le pays.  Ce que le peuple demande ce sont des idées nouvelles, émancipatrices, éprises de justice, capables de dénoncer les conditions arbitraires injustes et inhumaines et justement capables de l’aider à se libérer du carcan du néo-colonialisme et du projet infernal néolibéral du capitalisme occidental.

Il est temps d’en finir avec ces phraséologies creuses, des mots vides de sens, du verbalisme démagogique de certains politiciens qui ne vivent que pour des élections sans pour autant tenir compte de l’appareil d’état pourri, fétide, qu’entretient la bourgeoisie corrompue.

La solution doit passer par un changement à caractère de classe de sorte que la classe ouvrière unie à celle des paysans pauvres balaie le système d’exploitation impérialiste pour transformer de manière lucide, cohérente et coordonnée, l’échec de cette classe dirigeante en des valeurs plus humaines et plus universelles.

Le pire ennemi du peuple haïtien est celui qui parle du changement tout en voulant rester à genoux aux pieds de l’impérialisme.

Il est clair, en tout cas, que tout est mis en œuvre grâce aux sacrifices consentis par les masses populaires pour créer les conditions propices ou du moins pour tenter d’entamer un tournant décisif qui incarneront ses aspirations. Telles sont les conditions claires et simples sur lesquelles tous les progressistes de gauche doivent s’aligner pour ne pas tomber dans les filets des projets démagogiques.

 

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