De qui les États-Unis veulent-ils se moquer ?

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Le président des Etats-Unis Barack Obama et son homologue haïtien Michel Martelly, en visite à Washington au mois de Février 2014

Le département du Trésor américain a annoncé, le mardi 20 août 2024, que l’ancien président Michel Joseph Martelly est sanctionné pour trafic de drogue. Mais cette anecdote n’est ni une nouvelle ni une information pour nous autres haïtiens, car qui dans le pays ne savait pas que Michel Martelly était un trafiquant ?

L’annoncer maintenant, c’est pour faire dormir les enfants. N’y a-t-il pas autre chose qui se cache derrière cette étonnante annonce. De qui les dirigeants Etats-uniens pensent-ils pouvoir se moquer ?

En vérité cette déclaration n’a fait ni chaud ni froid à la majorité de la population haïtienne.  Surtout quand Bradley T. Smith, sous-secrétaire d’État par intérim au Terrorisme et au Renseignement financier a déclaré dans son communiqué que « L’action menée aujourd’hui contre Martelly souligne le rôle important et déstabilisant que lui et d’autres membres des élites politiques corrompues ont joué dans la perpétuation de la crise actuelle en Haïti ».

Hillary et Bill Clinton aux anges avec leur instrument Michel Martelly

Il y a une certaine  hypocrisie dans cette affaire, pourquoi attendre tout ce temps-là pour le démasquer ? Quelle bête les a exigés de déclassifier un tel dossier si sensible pour eux ? C’est comme une découverte que vient de faire les Etats-Unis si l’on prend en considération Bradley T. Smith  qui indique que « Les États-Unis, en collaboration avec leurs partenaires internationaux, sont déterminés à déstabiliser ceux qui facilitent le trafic de drogue, la corruption et d’autres activités illicites qui alimentent l’horrible violence des gangs et l’instabilité politique »

On ne peut pas dire que les experts de Washington ont la mémoire courte pour oublier déjà que ce sont eux qui ont imposé Michel Martelly comme président de notre pays pour nous humilier davantage. Et maintenant, ils viennent nous dire que : « Martelly a abusé de son influence pour faciliter le trafic de drogues dangereuses, dont la cocaïne, à destination des États-Unis. En outre, Martelly s’est engagé dans le blanchiment des produits illicites de la drogue, a travaillé avec des trafiquants de drogue haïtiens et a parrainé de nombreux gangs basés en Haïti »

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Barack Obama et Joe Biden ne savaient-ils pas cela quand ils le choisissaient comme leur poulain en Haïti ? Hillary et Bill Clinton ne savaient pas l’itinéraire de celui qu’ils ont chéri, dorloté à la présidence en Haïti? Pour honorer Martelly, Bill Clinton n’avait-il pas un jour déclaré que Michel Martelly serait le plus grand chef d’Etat qu’Haïti ait connu ?

Michel Martelly et la secrétaire d’état américain Hillary Clinton Photo copyright Kendra Helmer/USAID

Evidemment, Washington l’a voulu en ce moment précis au pouvoir en Haïti, de sorte qu’il puisse exécuter leur ordre de façon à sauvegarder leur intérêt et de plus déstabiliser le pays. A commencer par le projet PetroCaribe du gouvernement chaviste, ce programme d’aide au peuple haïtien a été tout bonnement pillé et gaspillé de sorte que  le pays ne sorte jamais de son enfer. Les Etats-Unis ne voulaient pas que l’histoire retienne que la Révolution Bolivarienne du Venezuela a aidé Haïti à sortir de son calvaire de sous-développement chronique. Et le régime de Martelly a été utilisé en tant qu’instrument des Etats-Unis contre le peuple haïtien.

L’impérialisme ne joue jamais perdant, il veut toujours gagner. Hier Martelly était leur chouchou contre le peuple haïtien, avec qui il badigeonnait notre visage avec de la boue. Aujourd’hui l’impérialisme le maltraite, du seul fait, qu’il a réalisé que partout dans le monde où émigrent des haïtiens, l’ancien président Michel Martelly est déclaré persona non grata, le peuple l’empêche de dormir. Maintenant, pour nous bafouer, l’impérialisme prétend s’arranger sur une position allant à l’encontre de son ancienne marionnette.

De gauche à droite Laurent Lamothe, Hillary Clinton et Michel Martelly

Le trafiquant travaillait pour eux, il était leur salaud, ils n’ont pas besoin de le relâcher. Ils peuvent continuer à fonctionner avec lui et tout leur arsenal humain travaillant pour eux en Haïti, à commencer par ceux-là qui font partir du Conseil Présidentiel qu’ils ont installé pour continuer leur œuvre là où Martelly l’avait laissée.

Par cette dénonciation ouverte, est-ce que cela signifie leur fin de son utilisation ?  Les États-Unis ne comprennent pas non plus qu’ils ternissent leur visage en salissant celui de leur homme de confiance en Haïti. Cela montre, une fois de plus, que l’impérialisme américain ne s’oppose à rien, dans la mesure où ses intérêts ne sont pas lésés, mais la défense d’un quelconque intérêt ne peut se faire en utilisant des mercenaires de l’acabit de Martelly, de Juan Guiado et tant d’autres.

Bill Clinton et Michel Martelly

Cette annonce sans doute a également l’air d’un tract pour créer une certaine diversion dans le monde haïtien pour alléger le climat de révolte en gestation contre  le Conseil Présidentiel de corruption que Washington a mis en place qui ne fait que semer les mêmes cochonneries que leur prédécesseur Michel Martelly.

Washington, Martelly est votre salaud ! Restez avec …C’est votre laboratoire criminel qui a construit un tel instrument !

Non à Michel Martelly ! Non à la domination de l’impérialisme américain en Haïti !

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