De Michel Martelly à Jovenel Moise

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Il est regrettable, écœurant et même scandaleux à la fois de constater le niveau d’ambitions personnelles des dirigeants de partis politiques du pays ainsi que leur manque de vision et d’esprit patriotiques. Ceux-là qui surtout chantaient continuellement et à pleins poumons être toujours prêts à défendre les droits du peuple et prétendent pompeusement l’accompagner dans sa lutte pour le changement n’ont fait que le contraire. Plus grave encore, ils ont totalement échoué dans leur stratégie électoraliste de collaboration juste pour partager le gâteau du pouvoir avec les forces réactionnaires.

Il s’agit en clair d’une partie de la petite bourgeoisie qui a du mal à s’adapter aux réalités des masses populaires, puisque n’ayant jamais assimilé d’autre mode de vie, d’autre modèle de gouvernement, d’autre système social que celui produit par la société coloniale et capitaliste. Ainsi, ils ont pu trouver des alliés naturels auprès des marginaux, des opportunistes, des fantoches, des menteurs avec lesquels ils se sentent plus confortables et entretiennent des rapports étroits, des complicités notoires et voient tous d’un mauvais œil tout mouvement fort visant à consolider, organiser et unir les masses populaires. Ils sont prédisposés à préférer les formes humiliantes du mode de vie capitaliste à celui soudant l’homme à l’homme, bannissant toute exploitation de l’homme par l’homme.

Tout cela nous force à comprendre que la ligne des antagonismes ne passe pas seulement entre les patrons des compagnies de sous-traitance et les classes laborieuses ;  elle passe également entre les patrons des partis politiques traditionnels à la traine des puissances impérialistes et les masses populaires, seules capables par leurs caractéristiques propres de lutte d’assurer les conditions éventuelles de leur victoire.

Il n’en faut pas plus pour que ces patrons de partis s’abusent des rumeurs, des hypothèses, des tripotages, papotages les plus extravagants,  les plus pernicieux pour masquer parfois l’essentiel et détourner l’esprit des cadres populaires en manœuvrant à gauche ou à droite ;  persistant dans l’aveuglement en manipulant les uns ou les autres, en créant des  travailleurs politiques salariés pour leur petite cause, des serviteurs au lieu de militants conséquents.

Il est évident que ce sont les intérêts personnels de ces patrons politiques qui ont prévalu jusqu’à  faire régresser le mouvement des masses. Quand,  au lieu de bâtir ou de construire un mouvement autour des masses, ils le font autour de leur petite personne, le résultat ne peut être que celui auquel nous assistons aujourd’hui. Alors, que faire donc pour enrayer ce complot,  pour combler ce large vide créé par ces poltrons qui ont choisi l’indignité  dont l’indifférence et leurs silences les rendent complices de la tragédie du pays ? Ils  n’ont fait que créer un vide dans  lequel  n’arrêtent de s’engouffrer les Michel Martelly, les Lamothe, les Evans Paul, les Jovenel Moise et autres.

L’élection de Jovenel Moise à la présidence a tout bonnement déshabillé ces partis moribonds pour montrer clairement que ces collabos ne peuvent rien apporter comme changement dans le pays. Ils n‘ont même pas la capacité  de se transcender ou de se surpasser face à un ennemi commun. Le fait par l’occupant de choisir Jovenel à leur place est tout à fait significatif puisque ce dernier en bon serviteur ne fait pas du marronnage politique avec  les colons ; alors que les autres critiquent ouvertement puis collaborent en catimini, sous la table, poignardant le peuple dans le dos en complicité avec les forces réactionnaires.

De René Préval  à Jovenel Moise en passant par le quinquennat de Martelly, le pays est totalement inféodé au capitalisme, et est devenu une sorte d’appendice caricatural des puissances exploiteuses à travers des régimes liés par des accords de coopération aussi humiliants que dégradants qui assurent à la Métropole le maintien des forces d’occupation pour le pillage de nos ressources.

L’impérialisme américain a toujours encouragé et patronné directement la plus corruptrice des formes de pouvoir et d’exploitation des masses. De Michel Martelly à Jovenel Moise, les partis populaires Fanmi Lavalas et Pitit Desalin devraient honnêtement nous dire ce qu’ils ont apporté de concret à la lutte du peuple pour son avancement et son émancipation politique, de façon à mettre en déroute la politique impériale? Qu’est-ce qu’ils ont réalisé, si ce n’est autre que constituer des obstacles à la progression révolutionnaire du peuple ?

Il faut donc éviter que ne se développe dans l’esprit du peuple l’idée que nous pouvons continuer à survivre malgré l’occupation. L’assistance internationale avec laquelle nos dirigeants sont tout à fait confortables est celle qui nous humilie davantage en nous fabriquant des présidents à la mode de Préval, de Martelly et de Jovenel, tout comme des parlementaires à la mode de Guy Philippe, de Lambert et autres.

La pratique de faillite politique de Fanmi Lavalas et de Pitit Desalin, pour ne citer que ceux-là au lieu de nous aliéner ou de nous décourager, devrait plutôt nous  insuffler des énergies nouvelles, aiguiser la combativité et la conscience de classe et justement la nécessité de passer à l’action concrète. Le moment est plus que jamais venu, à l’occasion de cette année du Centenaire de la Révolution Russe et du cent-cinquantième anniversaire de la publication du premier livre de Das Kapital de Marx, de passer aux actes avec persévérance et acharnement, à commencer par la Construction d’un parti marxiste-léniniste, seul capable de nous aider à ne pas gaspiller nos énergies et à triompher du capitalisme.

Il n’y a pas d’autre voie si ce n’est d’agir vite pour remédier aux terribles problèmes qui viennent de surgir dans les dernières mascarades électorales assurant la continuité de Michel Martelly à Jovenel Moise.

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