Corée : Derrière les jeux Olympiques d’hiver

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Le drapeau de la Corée réunifiée aux jeux Olympiques d’hiver 2018 en Corée du Sud

Alors que se sont ouverts les jeux Olympiques d’hiver en Corée du Sud, le défilé commun des athlètes des deux pays derrière le drapeau de la Corée réunifiée – lors de la cérémonie d’ouverture – a provoqué une vague d’enthousiasme dans la population coréenne, au Nord comme au Sud. Nous publions la correspondance d’un militant syndical de l’industrie automobile.

« À l’occasion de l’ouverture des jeux Olympiques, une délégation officielle de Corée du Nord a participé à la cérémonie d’ouverture. C’est la première fois depuis quinze ans que des représentants des deux gouvernements se rencontrent. Un fait important pour la population coréenne qui n’a jamais abandonné ses espoirs de la réunification du pays. Pourtant, bien peu sont optimistes sur l’avenir des relations entre les deux pays lorsque les Jeux seront terminés, compte tenu de la pression militaire des États-Unis dans la péninsule.

“Le feu et la furie” promis par Trump

Nous, militants ouvriers, comprenons parfaitement que le véritable objectif de la politique américaine, ce n’est pas seulement la “dénucléarisation” de la Corée du Nord, mais que “le feu et la furie” promis par Trump visent aussi à faire pression sur la Chine.

Ces menaces provoquent une large hostilité de la population contre l’impérialisme américain, fortement ancrée depuis la guerre de Corée (1950-1953) et les massacres commis par les troupes américaines contre les populations civiles. Aujourd’hui, les menaces de Trump semblent pour beaucoup de militants viser à pousser le régime nord-coréen à s’épuiser dans l’augmentation de ses dépenses militaires, de la même façon que Ronald Reagan l’avait fait dans les années 1980 avec le régime au pouvoir en Union soviétique.

Légère augmentation du salaire minimum

En Corée du Sud, le gouvernement Moon a procédé à une légère augmentation du salaire minimum en début d’année, provoquant une offensive du Parti conservateur qui s’appuie sur le mécontentement que cela a provoqué chez les patrons des PME. Les patrons des grandes entreprises, pour leur part, ont réagi à cette augmentation par diverses mesures, y compris des licenciements.

Le syndicat des enseignants et le syndicat des fonctionnaires, affiliés à notre confédération Confédération coréenne des syndicats, Korean Confederation of Trade Unions (KCTU) , ont multiplié les initiatives pour exiger leur relégalisation(*). Tout en donnant des signaux dans ce sens, le gouvernement devrait pour cela amender la législation du travail, en sachant que les partis de droite au Parlement ont suffisamment de force pour s’y opposer.

Mobilisations ouvrières et « dialogue social »

Des grèves éclatent dans différents secteurs, qui mobilisent en particulier des travailleurs sans statut dans l’automobile, les écoles et le nettoiement, où les travailleurs, malgré leur statut précaire, se battent pour arracher une convention collective. C’est particulièrement le cas dans l’entreprise Hyundai où des efforts ont été faits par les organisateurs du syndicat ces derniers temps pour organiser les travailleurs précaires.

À la convention annuelle de la KCTU du 6 février, la direction confédérale a proposé une résolution sur le “dialogue social” en la justifiant par le fait que “ce ne serait pas le même type de “dialogue social” que celui que nous avons connu jusqu’à présent”. Ce n’est pas mon point de vue ni celui de nombreux camarades dans le syndicat, même si cette résolution a finalement été adoptée. Ce qui est dû en partie au fait que le nouveau gouvernement “progressiste” de Moon a intégré en son sein plusieurs anciens responsables de la KCTU (dont un ancien président, devenu président du comité tripartite, un autre qui siège au ministère du Travail, etc.).

Nous continuerons à vous informer des développements de la situation dans la péninsule coréenne.

Un militant syndical de l’industrie automobile  

(*) Le précédent gouvernement sud-coréen a procédé à une répression anti syndicale de masse, jetant en prison le principal dirigeant de la KCTU et remettant en cause le statut légal de certains syndicats (NDLR).

 

Lettre d’Information du Comité Ouvrier International (COI) No 74

23 Février 2018

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