Tu as semé le vent, tu récolteras la tempête…
Sa gen pou l fini
Lannwit la gen pou l bout
Vle pa vle
Sole pral leve…
Interdire à un Premier Sinistre incapable, laquais de l’impérialisme, de rentrer dans “son” pays (deyò, deyò nèt!) est probablement une première dans l’histoire mondiale. Le peuple Ayisyen n’a pas fini d’étonner…
Naturellement, les princes qui nous gouvernent (par Tweet, incroyable mais vrai!) en ont profité pour tomber à bras raccourcis sur Barbecue, l’accusant même de cannibalisme! Tout le monde sait que Le Nègre Cannibale est une insulte récurrente de la propagande coloniale… et que Barbecue tient son surnom du fait que sa maman vendait de la viande grillée. Mais tous les moyens sont bons pour salir un homme qui a compris que seule une révolution, une vraie, sauverait Ayiti.
Il n’a qu’un seul tort: celui d’avoir raison.
La violence des opprimés est la conséquence directe, ou mieux le produit, de celle des oppresseurs. La rage des pauvres provient de la richesse indécente et insolente des sacs à dollars. Et si les révolutions sont toujours violentes, c’est parce que les puissants de ce monde veulent toujours tout avoir, et ne laisser au peuple que la faim et le désespoir.
Et qu’ils recourent toujours, en dernière analyse, aux armes, pour défendre leurs meurtres, leurs vols et leurs viols séculaires, leurs dénis de justice, leurs transgressions et leurs oppressions, sous prétexte que les opprimés, ayant enfin identifié les auteurs de leur misère, recourent au seul argument que ces sourds entendent: le sifflement sinistre et meurtrier des balles.
La rage des pauvres provient de la richesse indécente et insolente des sacs à dollars.
La guerre est cruauté et vous ne pouvez pas la raffiner, a dit le général américain William Tecumseh Sherman, un homme qui savait de quoi il parlait, ayant éviscéré le Sud esclavagiste. Et notre père fondateur Jean-Jacques Dessalines, avant lui, n’avait pas affirmé autre chose dans son laconique Koupe tèt boule Kay… La guerre ne se fait pas dans la dentelle, et les guerres civiles sont toujours les plus impitoyables, les plus féroces, les plus cruelles.
Que les opprimés, lorsqu’ils se soulèvent, commettent des crimes et des exactions, provient de tous les crimes, de toutes les exactions que des oppresseurs insensibles et inhumains leur ont fait subir depuis des générations. Dont la pire: la faim.
Essayez de passer une semaine sans manger, et vous comprendrez ce que je veux dire.
André Charlier