Au nom de tous les habitants des ghettos

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Depuis quelque temps, un drame fait l’objet d’un vif débat, celui de la tragédie des gens vivant dans des endroits semblables à des camps de concentration. Ils n’ont été expulsés d’aucun territoire étranger, ils n’en sont pas moins comme des réfugiés dans leur propre pays.

Comme frappés d’un châtiment collectif, ils sont des millions d’innocentes familles, de pauvres enfants, adultes, femmes et  hommes contraints au chômage, vivant dans ces zones de non-droit. C’est un fait et cela est dû à la montée d’un sabotage planifié, d’une politique de démembrement et de délabrement, à travers les âges et les régimes, de sorte qu’un constant affaiblissement disloque le pays jusqu’à en faire une république de ghettos facilitant ainsi une minorité aisée au détriment d’une majorité déprimée, humiliée.

La domination impériale sur Haïti a, dans tous les domaines, alimenté une politique qui enrichit les riches et appauvrit les pauvres, puisque tout ce qui a été fait jusqu’ici n’a abouti qu’à déplacer des milliers de misérables paysans de leurs terres agricoles confisquées par des malveillants de  la classe possédante qui les ont convertis en déplacés à la capitale, à Cité Soleil, Grand-Ravine, Fort-National, La Saline et au Wharf de Jérémie pour tenter de survivre. 

Cette domination plus que centenaire a également favorisé la destruction de certaines infrastructures et cela a conduit à une bombe démographique qui force certains habitants à risquer leurs vies en haute mer à bord d’embarcations surchargées pour essayer de se forger un autre moyen de vivre. 

Le point le plus marquant réside toutefois dans la destruction de l’emploi et cela a provoqué un grand émoi chez la majorité de la population, elle qui n’a que sa force de travail à vendre pour vivre.

Le point le plus marquant réside toutefois dans la destruction de l’emploi et cela a provoqué un grand émoi chez la majorité de la population, elle qui n’a que sa force de travail à vendre pour vivre.  On nie l’existence de la classe travailleuse et on se souvient d’elle sauf quand les entreprises de sous-traitance, investissements de la classe capitaliste américaine ont besoin d’une main-d’œuvre servile, à bon marché.

C’est un pays où la richesse d’une minorité croit au même rythme que la pauvreté. Plus la richesse privée augmente, plus le secteur public s’appauvrit, si bien qu’il y a de moins en moins de ressources disponibles, pour ne pas dire aucune,  afin de venir en aide aux sans-emplois, aux handicapés, aux démunis et autres.

Pourtant, l’Etat s’adonne depuis un certain temps à subventionner des parlementaires et autres cadres, des individus des classes moyennes relativement aisés au lieu de se concentrer sur ceux qui vivent dans les ghettos, dans des conditions déplorables. Mépriser les droits élémentaires de l’homme est un crime, une violation que l’on doit absolument condamner. 

Il est évident que les élites et le monde des politiciens s’inquiètent de moins en moins des programmes sociaux mais de plus en plus se sentent menacés par la prise de conscience qui s’élargit au sein des classes défavorisées qui cherchent à comprendre cette controverse à savoir les raisons pour lesquelles elles vivent dans la pauvreté alors qu’une petite minorité vit sans mesure dans l’opulence d’un luxe insolent.

On devrait considérer comme une heureuse évolution le fait que les laissés pour compte s’organisent non seulement pour se défendre mais pour mettre l’accent de sorte que les yeux ne soient pas davantage fermés sur ces victimes. On aurait pu en profiter pour ouvrir un dialogue sur ces crimes ; mais ce n’est pas le cas. Ce que l’on préfère, ce serait de les laisser périr sinon les bombarder jusqu’à leur extermination. Comme ce serait une page glorieuse pour certains!

On devrait considérer comme une heureuse évolution le fait que les laissés pour compte s’organisent non seulement pour se défendre mais pour mettre l’accent de sorte que les yeux ne soient pas davantage fermés sur ces victimes.

Pour nous autres, qui n’attendons pas mieux de cette classe politique et de ses consorts des classes dominantes alliées naturelles de puissances capitalistes, nous ne voulons pas nous tromper de champ de bataille; il doit être clair sur quel terrain le combat des masses laborieuses doit se poursuivre de sorte que le droit des travailleurs à s’organiser pour la défense de leurs intérêts de classe, pour balayer la politique en cours, une façon d’ouvrir la voie à un gouvernement populaire, socialiste respectueux de la volonté majoritaire. 

Pour ceux-là qui feignent de l’ignorer encore, c’est ce combat de classe dans lequel est engagé le journal Haïti Liberté et auquel il entend participer, déployer le plus largement possible d’efforts de sorte qu’une conscience de classe naisse au sein des masses et au nom de tous ceux-là qui périssent dans les ghettos ! 

Nous, les masses travailleuses haïtiennes, face à la terrible histoire qui nous lie, sommes condamnés à faire un grand pas en avant vers notre avenir commun, seul moyen de parvenir à écrire ensemble cette nouvelle page historique, ce qui est notre plus grand devoir.

Tout révolutionnaire qui s’engage vraiment à accompagner les masses dans leur lutte pour un changement fondamental doit savoir supporter l’isolement. C’est un des risques du métier ! 

Au nom de tous les habitants des ghettos nous réclamons et exigeons leur droit à la dignité !

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