La religion a pour objectif de contrôler les esprits
Elle vise avant tout à briser la capacité des faibles à se révolter
Mbog Bassong*
Point n’est besoin de mener une guerre avec des armes à haute capacité de destruction massive contre ces pays où les masses populaires opprimées se débattent quotidiennement pour subsister. Il suffit d’y introduire ces religions qui les contraignent à la zombification et à la résignation, et le tour est joué. Comme l’a si bien avancé cet auteur, la religion représente la pire des catastrophes sociales que l’humanité ait pu vivre. Au nom de ce Dieu passif, combien de crimes odieux les défenseurs du système n’ont-ils pas commis en Europe au moyen âge ?
Au nom de ce Dieu indifférent, combien de millions de noirs les impitoyables conquérants de l’occident, en quête constante de matières sonnantes n’ont-ils pas broyés dans le crématoire de l’esclavage infrahumain? En dépit de ces inénarrables génocides organisés au nom de Jésus aujourd’hui encore, les naïfs et les aliénés n’ont de cesse de penser que le bon missionnaire blanc va les conduire jusqu’aux portes du paradis où le miel coule à flot et ce gratis ti cheri.
Le capitalisme en état d’exécration a toujours misé sur cette pandémie incurable qu’est la religion pour enfoncer encore les tyrannisés dans les méandres du sous-développement aussi ignominieux que révoltant. Et, ce n’est par pur hasard que dans chaque recoin d’Haïti même s’il n’existe aucun service social, les élites ont pensé à y implanter une structure d’aliénation baptisée église. Comme nous venons de l’affirmer, c’est la stratégie la mieux appropriée pour atteindre leur objectif inavoué consistant à contrôler les esprits tout en profitant pour briser la capacité des faibles à revendiquer leurs droits à une vie digne.
Muscadin l’escroc
Seuls ceux qui s’amusent à assimiler les masses populaires à des hordes de makak croient pouvoir mentir à tout le monde simultanément. Et, cette décision de justice adoptée sous les auspices du juge Maudelair Barthélus rendue le 27 avril 2017, en présence de Jean Abner Emile, substitut du commissaire du gouvernement, représentant du ministère public, suffit amplement pour étayer la thèse selon laquelle ceux qui se font passer pour les lieutenants du Christ ne sont que des experts en escroquerie et en supercherie. Yo pi ipokrit pase sèpan nan sen. Je yo chèche ko ke pen Sentantwàn.
Reprenons que ce jugement condamnant un certain André Muscadin dissimulé sous un costume de « pasteur » à dédommager l’avocat de l’église Chalom ainsi que l’avocat de cet avocat restera gravé dans les annales de ceux qui se font passer pour les fervents serviteurs de Dieu ou même les disciples de Jésus. C’est ainsi que jeudi 27 avril 2017, une ordonnance du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince (TPI) a fait injonction formelle à un certain Muscadin de dédommager l’une des millions de victimes de sa tricherie pourtant notoire.
Logé à l’enseigne Tabernacle de Gloire pour exploiter à fond l’ignorance des naïfs, ce bandit de grand chemin expert en manipulation de l’opinion, rien qu’avec les versets apocalyptiques de sa bible, profite pour s’enrichir copieusement aux dépends de millions d’ingénus. Suite à ce jugement déroulé au TPI, le juge exige du propriétaire de cette caverne d’Ali Baba que la justice a mis trop de temps pour démasquer, à verser au demandeur ses honoraires.
Trois cent soixante et un mille six cents (361,600.00) dollars en devises étasuniennes doivent être versés à l’avocat du demandeur. Ce montant, celui qui croit dur comme fer que son Jésus viendra ce soir chercher les pauvres comme Job pour les emmener au ciel avec lui, va s’ acquitter pour honorer ses dettes envers le défenseur de Me Jean Renaud Romélus. Ce dernier, lui, a vendu ses services au propriétaire de Chalom. Cette somme faramineuse représente une pitance pour un prétendu « croyant » ayant fait voeu de pauvreté et surtout d’honnêteté.
Ce n’est que le début des châtiments bien mérités que doit subir ce Muscadin qui depuis sept longues années exploite à fond l’ignorance des déshérités du sort à qui il promet le paradis contre un versement de mille gourdes. Enfin, il est venu le temps pour que ce Muscadin et ses acolytes dont Jacques Maurice de subir les pires malédictions pour avoir passé le plus clair de leur temps à prêcher la résignation dans la pauvreté et la misère à des nécessiteux s’ils veulent avoir l’ultime privilège de bénéficier des faste du jardin d’Eden réhabilité dans leur arrière-cour.
Se pa de lajan nonm Miskaden sa a k ap flannen nan machin blende pa genyen nan bay malere ak malerèz manti l ap mennen yo nan paradi lè Jezi vini 21 me 2011. Une simple observation du train de vie de celui qui prétend prendre Jésus comme modèle permettra à quiconque de déceler le niveau de richesse dont dispose cet expert en filouterie qui exhorte le peuple à vivre dans la gêne pour avoir la chance d’hériter le paradis. Le juge en siège au Tribunal de Première Instance ne l’entend pourtant pas de cette oreille.
Ayant décidé cette fois-ci de rendre justice à qui justice serait due, le juge Maudelair Barthélus a condamné l’escroc connu sous le nom d’André Muscadin à verser à Me. Jean Renaud Romélus un million de gourdes. Cette somme représente les dommages-intérêts pour les nombreux services professionnels du demandeur. Sans aucune forme de caution le juge ayant rassemblé suffisamment de preuves n’a pas hésité à condamner la défenderesse aux frais et dépens et a accordé l’exécution provisoire du jugement.
Pierre Oussel Beauport, au titre de greffier de siège, et Jean Gardy Joseph, jouant le rôle de huissier, ont, en cette occasion assisté le juge. Toute personne lucide doit se poser cette question. Si l’une des missions de l’église consiste à combattre l’injustice d’où qu’elle vienne, en quoi cette institution devait-elle avoir besoin des services d’un cabinet d’avocat ? C’est la preuve que nous vivons dans un mode de paradoxes grossiers.
Etablissons les faits
Jean Renaud Romélus, membre du barreau de Port-au-Prince, a été engagé comme avocat de l’entreprise de ce diable connu sous le nom d’André Muscadin. Ce dernier ayant l’unique mission d’amasser beaucoup de pognons a élu domicile à l’église Shalom Tabernacle de gloire un centre d’aliénation. Ce Muscadin, sachant qu’il était prêt à porter les coups les plus bas à ses concitoyens avait jugé stratégique d’engager les services du cabinet de Jean Renaud Romélus.
L’homme de loi était chargé de traiter les différents conflits dans lesquels le propriétaire de cette caverne d’Ali Baba allait être à coup sûr impliqué. Pendant près de 7 années soit de 2010 à 2017, Me. Romélus, sur la base de ses hautes capacités à soudoyer les juges corrompus, a réussi à blanchir le nommé André Muscadin des dossiers les plus louches qui lui auraient valu plusieurs années d’emprisonnement sans sursis. Se croyant expert en ruse, li konprann se li ki pi fò nan bay mato, ce pasteur escroc n’a jamais versé un sou à Me Romélus pour ses services professionnels.
Toutes les pièces justificatives attestant l’ensemble de services fournis par Me Jean Renaud Romélus sont irréfutables.
A chaque fois que le professionnel du droit tente de faire valoir ses droits à son client coquin, il le passe en dérision en lui faisant croire qu’en versant son sang sur la croix Jésus a payé toutes ses dettes. En tout état de cause, le demandeur ayant remarqué que Shalom, représentée par le pasteur André Muscadin, n’avait pas respecté ses engagements, il l’a assigné après l’avoir sommé pour obtenir ses honoraires.
Me Jean Renaud Romélus a eu recours à cet acte dans le but de voir le tribunal ordonner à l’église Shalom Tanernacle de gloire, à travers son représentant, de payer les honoraires de l’avocat s’élevant à 361 600 dollars américains, représentant 10/100 de la valeur principale des acquisitions faites. Me Romélus avait demandé au tribunal de dire que l’église Shalom Tabernacle de gloire ainsi que son représentant, André Muscadin, sont en faute.
Ceci dit, la justice doit les condamner conjointement et solidairement en raison de leur faute à quatre millions de gourdes à titre de dommages-intérêts pour les préjudices subis par le requérant. Ou kwè n tande kantite lajan nonm Miskaden an ap brase sou do mizè malere ak malerèz yo ??? Les conclusions adoptées par l’église Shalom Tabernacle de gloire, par le biais de ses avocats, prétend que la demande d’honoraires n’est pas justifiée, ou plutôt que le demandeur n’a jamais été l’avocat de l’assignée, encore moins engagé par l’église Shalom Tabernacle de gloire.
Toutes les pièces justificatives attestant l’ensemble de services fournis par Me Jean Renaud Romélus sont irréfutables. Selon Me Jacques Lochard, l’entreprise dénommée Chalòm serait prête à payer ce qu’elle doit. Mais il estime que les preuves ne suffisent pas pour permettre au tribunal d’ordonner le paiement des montants réclamés à titre d’honoraires d’avocat. L’homme de loi en a profité pour leur faire un cours de droit en leur faisant remarquer que les honoraires d’avocat tels que définis par Dalloz sont des rétributions pour des services professionnels rendus et non un acte de générosité du client kòm kwa dire se yon favè li fè l.
Me Jean Renaud Romélus a tenu à les informer que le suivi est engagé par un autre avocat constitué qui a droit aussi à des honoraires de dix pour cent s’il faut s’en tenir aux dispositions de l’article 58 du décret du 29 mars 1979 réglementant l’exercice de la profession d’avocat. Mèt la pa enbesil li konnen nonm Miskaden an fin milyadè nan benyen moun ak manti fò l fè yon jan pou l fè yon matchòpwèl li fè yon lajan sou misye. Epi se pa kòb li se lajan l fè sou mizè moun yo.
Bien entendu, selon l’avis des connaisseurs, la plaidoirie était satisfaisante. Ceci dit, il revient donc au Ministère des Cultes d’adopter les mesures adéquates pour empêcher à de telles crapules de continuer leurs forfaits en s’amusant à aliéner des milliers de nécessiteux en leur faisant croire que Jésus est à la porte. En conclusion, à combien de milliards de victimes cet escroc de profession devrait-il verser des milliards pour avoir profité de leur naïveté pour s’enrichir ?
Comme nous l’avions dit tantôt, c’est une criante injustice quand la police au nom de la justice pourchasse les violeurs, les kidnappeurs et autres types de zenglendo. Qu’en est-il de ces tartuffes à cravates, à bible, ou à voile auteurs de millions de mauvais tours pour se faire du fric aux dépens de la misère des masses populaires ? En l’absence des mesures drastiques de l’Etat manfouben contre ces malfaiteurs professionnels, ceux qui sont conscients du danger que représentent ces malfrats à bible doivent prendre leurs responsabilités en main.
En attendant la révolution pour les chasser définitivement, ayons assez de courage pour au moins les dénoncer. Autrement dit, nous devons nous arranger pour les juger par devant un tribunal populaire et les condamner pour avoir commis autant de forfaits, de crimes et de monstruosités contre les déshérités du sort. A part le cout de la vie, l’astuce des propriétaires de boutiques scolaires, nos compatriotes doivent aussi subir le cynisme et la méchanceté des zenglendo a bib.
* Mbog Bassong. Géologue, Egyptologue