L’effervescence et le redoutable foyer de tension de violence et d’insécurité qui règnent dans le pays ne sont pas un accident. Dans les colonnes de ce journal, nous n’avons jamais manqué de souligner que les forces impérialistes et ses laquais locaux font feu de tout bois pour provoquer l’irréparable et plonger le pays dans un profond chaos.
Il ne peut s’agir là d’un simple malentendu ou d’une erreur politique. Ce complot ourdi contre les intérêts du peuple haïtien et du pays en général est évident aujourd’hui et ne fait guère de doute. Il y a longtemps que ce malheur organisé avait étendu ses longues ailes étoilées sur le pays de manière à nous amener inéluctablement vers une certaine dislocation et à un quelconque effondrement. Le glas qui est en train de sonner maintenant n’est que la justification nette d’une intense dégradation de toutes les structures administratives de l’appareil d’Etat haïtien.
Qu’on ne se trompe donc pas ! Ce n’est pas une surprise, cette tragédie est le résultat d’un projet néolibéral imposé par les puissances économiques exploiteuses, permettant l’enrichissement des riches et l’appauvrissement des plus pauvres. C’est le triomphe de l’exploitation des classes dominantes, véritable supercherie classique de l’oligarchie financière. Et rien n’a été fait pour prévenir voire contrecarrer cette catastrophe annoncée, programmée, orchestrée pour entraver le développement haïtien.
Cet ouragan de déstabilisation sociale n’attend point la saison cyclonique pour nous faire des dommages extraordinaires, inestimables. C’est une guerre quotidienne, une campagne systématique à détruire notre agriculture, de façon à nous neutraliser, piller nos ressources naturelles, empêcher toutes productions nationales, toutes les structures pouvant faire progresser notre société vers le développement.
Pour mesurer la gravité de cette hémorragie, on a fait l’expérience du gaspillage des donations destinées à la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH). A cela s’ajoute la dilapidation des fonds Petro Caribe. Ce ne sont pas des accidents de l’histoire, mais des tractations nécessaires pour nous conduire directement vers un monumental échec. Il y a longtemps déjà qu’on parle de nous en tant qu’un pays échoué !
Quelle issue à ce dilemme ? Il faut le dire clairement sans désemparer. Ils sont tous complices, tous les gouvernements successifs, tous ceux qui ont mis en œuvre la politique de privatisation des industries nationales pour les détruire ensuite l’une après l’autre en sont responsables. Aussi, tous ceux qui permettent aux banques internationales de s’engraisser sans relâche tandis qu’ils coupent les budgets publics pour semer la panique économique, le désespoir, la misère et la pauvreté.
C’est un combat de classe, accélérons-le contre le véritable ennemi. Ce ne sont que les forces hostiles aux intérêts des travailleurs, des damnés du pays qui sont au pouvoir. Elles prennent en otage l’appareil d’Etat en rendant notre économie totalement dépendante des puissances capitalistes de sorte que nous sommes condamnés à rester un pays pauvre et sous développé.
N’est-ce pas une pure illusion que de demander à tel gouvernement pourri et corrompu qui instaure l’exploitation de la classe ouvrière au bénéfice des riches de lutter contre cette corruption ? Ce gouvernement de la classe capitaliste, ce gouvernement des Abdalah, Acra, Apaid, Bigio, Boulos, Brandt, Mevz et tant d’autres parasites de la bourgeoisie compradore, import-export ne sauraient lutter contre les exactions des nantis !
Cet afflux de la violence dans les rues est en effet un signe de défaillance sociale, une nouvelle manifestation de la volonté impérialiste de nous affaiblir davantage pour perpétrer les mécanismes du pillage national.
Il nous faut rompre avec cette dictature de la classe capitaliste et ses instruments au pouvoir et dans la dite opposition. Les policiers du pays ont toujours été une force armée au service des classes dominantes. Si les circonstances dans lesquelles ils fonctionnent obligent un bon nombre d’entre eux à prendre conscience et confronter leurs patrons sur le terrain de la lutte de classe, les travailleurs ont toute raison d’appuyer ce mouvement des masses populaires de façon à l’orienter au renforcement de la confiance de la classe ouvrière en sa propre force.
Si nous restons inactifs en assistant tristement comme des spectateurs non concernés à ce qui se passe actuellement, demain nous serons comme l’impérialisme et ses laquais responsables ou complices des malheurs du pays.
L’histoire nous apprend que quand les opprimés et les exploités commencent à abattre les symboles de l’oppression, démanteler les institutions d’oppression, les militants des masses populaires et paysannes dans leur grande majorité ne doivent pas rester indifférents puisque nous sommes tous des victimes des chiens de garde de l’impérialisme.
Dans le cadre de la lutte de classe, Haïti Liberté s’inscrit dans ce combat des policiers contre l’exploitation pour une vie meilleure des masses populaires et pour la transformation sociale de cette société.