A qui profitent ces crimes à Cité Soleil ?

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le plus vasteLe climat d’insécurité récurrente qui sévit depuis un certain temps à travers le pays, notamment dans le plus vaste bidonville du pays, Cité Soleil, continue de semer le deuil au sein de la famille haïtienne. Dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 mars, au cours d’une festivité pour la paix organisée par la mairie et patronnée par le ministère de l’Intérieur; des bandits armés ont ouvert le feu sur la population qui était venue se distraire. Le sénateur Francisco De Lacruz qui est intervenu sur les ondes d’une station de radio de la capitale tôt ce matin a fait état de 27 morts. Des témoins ont constaté 25 morts et des dizaines de blessés. Tandis que les sources policières ont indiqué que les morts varient entre une à trois personnes et une dizaine de blessés.

De toute façon, il y a des morts et des blessés. C’est un carnage au moment où des groupes musicaux dont ROCFAM mettaient l’animation dans un milieu rongé par l’insécurité et le banditisme. Des quartiers à Cité Soleil où les gangs armés à la solde du pouvoir tètkale-GNBiste de Michel Martelly et d’Evans Paul, s’affrontent régulièrement pour essayer de jeter de la poudre aux yeux de la population bouleversée par le phénomène de l’insécurité ; le gouvernement de facto Martelly-Paul offre à la population de l’ambiance à la place de l’emploi, de la baisse des prix des produits pétroliers. Le problème de la population du plus grand bidonville est d’ordre économique et social. La population veut que les conditions de vie soient améliorées. Pourtant, au lieu de travailler dans le sens de l’amélioration des conditions de vie de la population, le gouvernement réactionnaire Martelly-Paul a préféré effectuer des distributions massives d’armes à des prisonniers très dangereux fraichement libérés pour avoir le contrôle de Cité Soleil. La violence d’Etat, selon plus d’un à Cité Soleil, a des objectifs bien déterminés : créer une situation de terreur dans un bidonville de plus de 400 milles habitants pour empêcher la participation de cette population qui végète dans la misère atroce, dans des manifestations contre le pouvoir et avoir le contrôle de ce grand électorat dans la perspective des prochaines élections entre autres.

Il y a également des secteurs mafieux qui contrôlent le pouvoir et qui distribuent armes et argents à des groupes de bandits légaux pour protéger leurs intérêts économiques. On dénonce aussi l’implication de certaines ONG dans la violence qui fait rage à Cité Soleil. On se rappelle en février 2014, des bandits légaux avaient ouvert le feu sur le char d’un groupe musical qui mettait l’animation la veille du carnaval, plusieurs personnes ont trouvé la mort. Selon certaine estimation plus de 200 personnes sont mortes au cours de l’année 2014 sous des balles des bandits légaux tètkale. Récemment, à la fin du mois de février, une vingtaine de personnes sont tombées sous des balles des individus lourdement armés. La population dénonce Gabriel Jean Pierre, ancien prisonnier fraichement libéré pour cette fin. Selon Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), c’est une violence d’Etat qui s’installe, c’est-à-dire, des individus armés travaillant pour le pouvoir et se réseaux mafieux.

De plus, le phénomène de l’insécurité et du banditisme gagne du terrain à travers le pays puisque même l’église catholique n’est pas épargnée. Au total 29 résidences des responsables de l’église ont été saccagées et pillées et des femmes violées. Les cas les plus récents se trouvent à Saint-Michel de l’Attalaye, à Verrette et à Kenscoff. C’est du jamais vu. Des individus armés violent autant de fois des lieux réputés sacrés. Les religieux, à travers la Conférence Haïtienne des Religieux (CHR), sont obligés d’organiser une marche contre l’insécurité à Fort-Liberté ce lundi 9 mars avec la participation de milliers de personnes. A Port-au-Prince, on prévoit de faire la même. Pour continuer de protéger le pouvoir, la plus haute hiérarchie de l’église n’a pas encore pipé mot. Pourquoi la Conférence Episcopale d’Haïti ne se prononce-t-elle pas sur les actes d’insécurité qui frappent les chrétiens catholiques et les habitants du plus grand bidonville du pays ?

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