Que faire? Libérons-nous de nos entraves!

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Actuellement sur le terrain politique haïtien, aucune issue ne semble être favorable aux travailleurs, à la jeunesse et aux masses opprimées du pays rêvant d’un lendemain meilleur. Ce constat préoccupe grandement de nombreux militants du fait qu’ils n’ont pas vu et senti aucune activité réelle, aucun théâtre pour orienter l’offensive populaire vers des perspectives concrètes. Dans le sens d’un processus pouvant même apporter une certaine amélioration des conditions sociales des masses qui ne cessent de dégrader.

Il y a divers secteurs sociaux et politiques qui se disent chercher une solution aux problèmes haïtiens. Certaines de ces organisations se réclament de la droite et même d’une certaine « gauche ». Cependant, leur formulation tout aussi bien que leur méthode de lutte se révèlent pernicieuses, car elles ne répondent jamais objectivement aux intérêts des masses populaires. Elles ne font en quelque sorte exploiter certaines revendications et aspirations populaires pour arriver à rien d’autre qu’à déséquilibrer, à briser la dynamique du mouvement des masses.

Leurs objectifs de lutte ne vont pas plus loin que celui d’une lutte anti-duvaliériste, anti-lavalas, et anti-phtk. Tout récemment, ces organisations prétendaient même que le renversement de Jovenel Moise était la condition sine qua non pour instaurer une transition de rupture. Ceux-là qui  gargarisaient cette option aujourd’hui sont pour la plupart au pouvoir et déjà on les considère comme des obstacles rendant impossibles la livraison de la marchandise de la Transition.

L’alternative est là, vivante puisque les masses laborieuses sont dans leur majorité d’essence patriotique et anti-impérialiste.

Le slogan trompeur est de trouver toujours une cible à abattre, quand ce n’est pas Duvalier, ce sont Aristide, Préval, Martelly, Moise ou Ariel etc. Une telle approche fait fi de la réalité et réduit le contrôle de l’Etat à un individu sans l’identifier en tant que représentant d’une classe sociale bien déterminée à la solde des puissances impérialistes. Cette façon de faire n’est pas innocente, elle n’est destinée, tout simplement, qu’à opérer qu’un piètre changement de visage tout en conservant la même politicaillerie traditionnelle au service de la classe dominante.

Il faut nous débarrasser de ces contradictions sociales et politiques irréductibles, d’un amas incohérent de déchets politiques inconciliables, d’un ramassis d’ambitions politiciennes, de petites manœuvres politicardes au service de l’oligarchie dirigeante.

Certes, il n’y a aucune formule magique au cours de la lutte pour la faire réussir. Mais toute politique émancipatrice doit partir de l’idée d’une véritable lutte idéologique. On ne saurait gagner la bataille politique contre la classe dirigeante capitaliste sans gagner le combat idéologique.

Vers quels horizons allons-nous quand l’idéologie dominante dans le pays consiste à ce que nous restons empêtrés dans le giron de l’impérialisme américain ? Tout le petit monde médiatique et politique haïtiens ne reflète-t-il pas cyniquement que les points de vue de l’Occident, qui, lui-même, a établi que sur le fond rien ne doit changer, rien ne peut changer ? Alors, les politiques mises en œuvre sont et seront toujours dictées par les idées capitalistes pour continuer à écraser la population en exploitant les ouvriers, pillant les paysans et livrant la jeunesse au désespoir.

La fièvre électorale également est partie prenante de cette propagande idéologique pour créer une illusion d’espoir, de façon à tenir le peuple dans une infinie attente. Ce qui constitue une tromperie laissant croire que quelque chose pourrait changer en élisant un « sauveur suprême ».

Une manœuvre tendant à permettre à la réaction corruptrice de continuer son cours. Une réalité toute nue de misère et de pauvreté, d’un sous-développement qu’on continue à maquiller, rien que pour brader la volonté et la vigilance du peuple.

Seulement l’organisation des masses défavorisées et la formation idéologique de la société nous permettront de faire sortir de la brume et de mettre en évidence les vraies contradictions existantes !

Il nous faut d’abord gagner la bataille idéologique. Ensuite, ce n’est qu’en encadrant le vaste mouvement populaire, seul porteur des changements fondamentaux sous le leadership d’un parti révolutionnaire que nous pourrons véritablement non seulement prendre le pouvoir, mais vaincre aussi les réactionnaires et ouvrir la voie à la transformation sociale de la société haïtienne. Ce grand mouvement ne peut se réaliser que si le peuple se rassemble, s’organise, s’unit et se structure au-delà d’un prétendu processus électoral.

Il s’agit de forger l’alliance patriotique, révolutionnaire entre travailleurs, paysans pauvres et jeunes militants qui peuvent ouvrir la voie à une véritable politique de rupture, de libération nationale conforme aux intérêts de la majorité populaire.

L’alternative est là, vivante puisque les masses laborieuses sont dans leur majorité d’essence patriotique et anti-impérialiste. Il s’agit de nous libérer de nos entraves. Les patriotes conséquents doivent avoir le courage de se libérer de l’emprise, de la dépendance économique et politique de certaines entreprises politiques de l’impérialisme dans le pays sous couverts de partis politiques, de droits humains, d’ONG-paysans-ouvriers et tant d’autres.

L’ennemi de la Nation et du peuple-travailleur n’est pas ailleurs, il vit dans nos seins, dans notre quotidien, prenant part à toutes nos manifestations. En clair, il est plus facile de combattre un ennemi déclaré et identifié qu’un « faux ami ».

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