Pleins Feux sur Georgy Métellus

« Une sorte de barde pionnière » | (Haïti – 1971)

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Georgy Métellus

Comme un éclair, elle a fait son apparition dans l’euphorie de la nouvelle vague musicale new-yorkaise. Presqu’à la fin des années 1980 au sein du groupe « Zin » ; en faisant l’offrande de la plus singulière voix féminine d’un groupe musical. Après avoir appris les fondements de ses vocalises dans le climat de la musique évangélique. Où elle s’est tissée un timbre personnel, entre l’expérimentation du gospel et l’influence du pop, du rnb etc, qui lui ont octroyé une marque cross-over. A cette étape, elle traîne dans l’entourage du groupe « Partners » ci-devant « Phantoms ». Et est patronnée par Jensen Desrosiers et ‘’Sexy Frantzy’’ en charge des manifestations culturelles à Erasmus H.S ; et qui l’ont introduite au maestro du « Zin » Alex Abellard. Lequel a eu assez d’intuition pour s’en accaparer et l’engager dans son groupe. En la faisant flamboyer de mille étincelles. Dans un concept musical qui va lui permettre de trouver son envol.

En effet, avec le « Zin », Georgy va allègrement s’imposer dans un ensemble qui a tenu à valoriser la vocalisation féminine ; que ce soit en ‘’lead’’ ou en ‘’background’’. De ce fait, elle a trouvé une approche dépouillée qui lui a permis de mettre en évidence ses ruées, ses trémolos et son high pitch qui ont mis le milieu de la musique ambiante à la renverse. Faisant d’elle l’une des chantres pionnières de la musique collective. Et la plus en vue à s’établir comme lead-vocaliste (en tandem avec Alan) d’un groupe masculin. Ce dont on peut créditer les responsables de l’ensemble pour leur vision d’aller au-delà de la misogynie environnante. En tout cas, elle s’est bien annoncée dans le second opus du groupe :’’ Opa…’’. En gratifiant le hit de l’album : Ayiti, au gré d’un tempo pénétrant, fleuri de salvo et de musicalité.

A cette phase, elle est encore une adolescente qui sait peu ou rien des aléas du show-business et de ses implications. Et les productions successives n’ont fait que confirmer ses potentialités. A travers : kòk, pale pale w, se ou (en duo avec Alan), koyo, m’damou w, pran san w etc. Devenant entre temps l’attraction du groupe. En mettant en état d’émeute des nanas et des mecs en effervescence, à chaque prestation du « Zin ». Appliquant le grappin sur des vocalises enflammées et des déhanchements sexuels pour les mordus de sensations fortes. Ce qui n’était pas toujours de bon augure pour la jeune vedette qui se laissait aller à tant d’indulgence. Laissant le soin à la vindicte publique de la décrire comme appât érotique. Au lieu d’une artiste, vocaliste, de diverses prestances.

Au milieu d’un groupe de jeunots qui apprenaient chacun le métier de la vie et du show-biz en même temps. Pour Georgy, l’apprentissage ne fut pas sans heurts, comme étant la plus débonnaire. Spécialement lorsque les plaisirs de la scène se confondent avec ébauches concupiscentes. Et par le temps qu’on s’en rende compte, il est toujours un peu tard de se rattraper. Résultat ! Des réactions sur fond de frustrations et de rebellions qui lui ont valu d’être écartée du groupe. Lequel n’a pas su s’élever durant son absence. Ce qui a causé les fans authentiques à crier au scandale et demander sa réintégration. Ce pour quoi la bande n’a eu d’autre choix que d’abdiquer. En la faisant revenir pour un encore’’. De retour à sa base, elle a encore fait scintiller l’avant-poste du groupe « Zin ».

Forte de sa flamboyance et de son organe fleuri qui ont redonné le sourire aux fans de l’ensemble. Avec une prépondérance toujours accrue dans l’arène de la musique commerciale. Et, comme fatalement l’environnement du music-hall est pavé de drames et de mélodrames, alors, les vieux réflexes ont refait surface. C’est dans cette vallée dramatique que la carrière prometteuse de Georgy Métellus s’est avachie. Et qui l’a emmenée à changer de quartier en ralliant le groupe rival « Phantoms »; où elle fut découverte une décade auparavant. En manigançant à sa façon son feuilleton musical dans l’album ‘’10 ans déjà’’ des ‘’zombis méchants’’. Dans lequel elle ne lui a été donné qu’un seul morceau à chanter :’’respè/w’ayan’’. Le temps d’envoyer des flèches empoisonnées chargées de rancœur contre ses anciens partenaires.

Ce qui n’a semblé avoir aucune retombée positive pour son nouveau camp, au contraire. Subséquemment, elle doit faire volte-face dans un ’’ je vais, je tire et je reviens’’, qui l’a contrainte de renouer avec le « Zin », le groupe qui l’a rendue célèbre et fait d’elle la ‘’princesse Georgy’’. Et auquel elle a mis sa marque distinctive dès le début. Bien qu’à ce tournant, les clignotants semblaient se refroidir pour elle dans l’entourage du groupe. Après avoir croqué Régine Thadal et Florence ‘‘Szhéa’’ Caze, fait des vagues avec Maggy Foreste, baladé avec Shirley Desgrottes, pour enfin naviguer avec Daphné Dary ; avant d’être en fin de compte mise au rancart par la merveilleuse Virginia Mahotière. Laquelle avec son talent et sa classe a jeté son dévolu dans le cœur des irréductibles du « Zin » dont elle est devenue la nouvelle coqueluche.

Quant à la princesse Georgy, elle continue de se mouvoir. En faisant l’objet de multiples sollicitations. Après avoir préalablement fait montre de sa versatilité dans d’autres productions audibles telles : ‘’Super Mario IV’’ de Mario de Volcy et prendre part à ‘’La nuit des divas’’ en compagnie de grosses pointures féminines. Et mettre son timbre à contribution dans: ’’Twoubadou au féminin’’ entre autres projets. Enfin, c’est à coups de publicité qu’elle a retrouvé la Floride. Où elle devait casser la baraque dans le nouvellement formé « Hangout ». Au sein duquel elle devait faire corps avec des sommités comme : Richie Hérard (qui a désisté avant le décollage), Tinès Vincent, Pipo parmi d’autres. Mais, l’œuvre introductive, ’’kote ‘w kanpe’’, suivie d’une trajectoire en dents de scie, l’initiative n’a pu atteindre sa vitesse de croisière. Et Georgy s’en est allée à d’autres escapades.

En ballotage, elle s’enlise dans des excursions en solitaire. Que même son timbre clairsemé n’a pu éviter les sentiers de la stagnation et, le cas échéant, lui octroyer un nouveau souffle. Bien qu’elle ait essayé de se réinventer comme: modèle, actrice et ‘’entrepreneur’’, ou agente de produits cosmétiques, elle n’a encore jamais renoncé à son destin de diva innée, il est vrai, de règne succinct, mais dominant. La preuve, ses apparitions même ‘’karioke’’ devant une audience quelconque fait toujours vibrer les ardeurs. Même ses tournées de vedette dans les Antilles démontrent qu’elle a aussi des nostalgiques en dehors des frontières locales. Et tout récemment, dans des retrouvailles au cours du dernier ‘’Thanksgiving ‘’ avec le « Zin », son groupe fétiche et qui l’a révélée. Mais, malheureusement à cause du manque de fair-play de Arly Larivière du groupe « Nu Look » ; ‘’Princesse Georgy’’ n’a pu faire son numéro.

Au grand dam du public qui a demandé son hit ‘’kòk’’ ; que le « Nu look » n’a pas eu la sagesse  de concéder pour quelques minutes. Quelle confrérie ! En tout cas, elle a eu le temps d’haranguer ses fans. Montrant qu’elle avait encore du jus à revendre comme cheffe de file du dadaïsme. Mais surtout comme pionnière contemporaine d’un genre qui a libéré la voix féminine locale des barrières du music-hall ambiant. On parle aussi de celle qui a ouvert la voie à cette nouvelle race de femelle lead-vocaliste d’un groupe masculin de konpa. Et qui a réussi à décomplexer toute une filiation en prenant l’avant-poste à la manière d’un rocker pour délivrer des tics et des tacs qui vont caractériser le biotope contigu. Dont même ses émules se sont inspirées.

Que ce soit les Sharon avec sa singularité, Cassandra avec sa spécialité, ou plus près, Shirley avec sa similarité. Et ensuite, la gracieuse Nia avec ses coups d’éclat et son falsetto. Menant à Annie Alerte avec son timbre vertigineux, mélodieux en plus captivant, et aussi Cadelouse lead-vocaliste actuelle du groupe « Klass » qui se montre avec un gosier référentiel, puis : Jessie Woo  entre autres avec sa particularité. Et pourquoi pas les Darline, LaRuth, Phyllisia qui aiment bien bouger leur dada. N’est-ce pas là du ‘’georgysme’’ d’aujourd’hui ? Alors, il faut toujours faire une fière chandelle à ‘’Princesse’’. Pour avoir certifié son empreinte indélébile dans la musique ambiante au féminin.

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