De tout temps les motivations des grandes puissances occidentales sont toujours restées les mêmes. Il faut une fois encore se rendre à l’évidence que la pratique de la conquête et de la domination coloniales est loin d’être morte puisque les puissances impérialistes ne renonceront jamais à leur volonté de façonner à leur gré et selon leurs intérêts et leurs critères quant à certains pays du continent. D’ailleurs, la politique extérieure des Etats-Unis a toujours été bâtie autour de l’idée de s’assurer une place centrale dans le monde, un statut de leadership pour ne pas dire de commandeur.
Une fois de plus, leurs mains criminelles se sont jointes particulièrement à celles des pays de l’Union Européenne pour essayer d’écraser ou d’empêcher l’émergence de tout régime progressiste tendant à changer ou à améliorer les conditions de vie de son peuple. Tous ceux qui refusent de céder à leur domination, toux ceux qui, à l’instar de Cuba, du Venezuela, ont choisi de dire « Non » aux pressions politiques qui s’exercent sur eux de sorte qu’ils s’alignent comme notre pays, Haïti sur les diktats impérialistes, sont persécutés à n’en plus finir. Pour vous barrer la route à l’autodétermination, ils porteront si nécessaires, la désolation, le deuil chez vous-même, en vous déstabilisant pour neutraliser vos rêves avant même qu’ils n’émergent.
Qui a déjà oublié les grandes mobilisations soi-disant populaires de la bourgeoisie haïtienne contre le régime Lavalas sous la direction du groupe 184 de Charles Henri Baker, d’ André Apaid, flanqués de sinistres opportunistes tels que Evans Paul, Turneb Delpé, Claire Lydie Parent, des professeurs et un grand nombre d’étudiants lumpen qui avaient adhéré à ce mouvement ? Ce dernier a produit entre autres le démantèlement total du mouvement d’émancipation des masses né juste après le 7 février 1986 , l’occupation de la Minustah et l’émergence de dirigeants laquais tels que Gérard Latortue, René Préval, Michel Martelly et sa continuité, Jovenel Moise.
Tout cela est à quelles fins ? Le pillage de nos ressources qui s’accroit, la corruption qui s’étend, de sorte que le peuple accablé, se démobilise sans point de repères en continuant à être opprimé par cette même bourgeoisie antinationale, contremaître du néo-colonialisme.
Il est tout à fait évident que les puissances impérialistes ne dominent pas chaque pays de la même façon. A chaque mal son remède ! Au Venezuela, par exemple, elles arrivent à créer une crise de la faim totale : crise de farine, crise de pain, crise des produits de première nécessité etc; les banques elles mêmes sont dépourvues de monnaies, les cartes de débit ne fonctionnent guère. La bourgeoisie a finalement créé sa propre crise avec le dessein cynique de démanteler le secteur populaire pour conduire la classe ouvrière, la paysannerie misérable au désespoir pour les obliger à renoncer à leurs propres intérêts essentiels.
Aujourd’hui, c’est à ce carrefour que le gouvernement du Venezuela se trouve, faisant face actuellement et justement à une guerre non seulement économique mais politique, quand les classes dominantes et les politiciens de droite avec grand renfort de propagandes et de confort financier se servent de la naïveté d’un secteur manipulable au sein des masses populaires pour les anéantir davantage.
C’est une ironie du sort : alors que les forces impériales organisent la rébellion au Venezuela, pourtant en Haïti ce sont elles qui nous enseignent la réconciliation, à vivre ensembles, nous invitant même à la paix sociale tellement notre niveau de vie est supérieur à celui du peuple frère du Venezuela ! La grande conspiration n’est hélas pas un mythe. L’Agritrans de Jovenel Moise qui n’existe presque plus, c’est du fait que les Etats-Unis l’ont forcé à détruire sa banane pour ne pas léser les intérêts économiques de la République Dominicaine. Condition sine qua non pour l’imposer à la tête du pays !
En réalité, les derniers événements qui viennent de se produire dans notre pays sont amplement significatifs de la politique du pire des secteurs syndicaux qui ne luttent que pour satisfaire leurs poches. Qu’ils soient le fait des professeurs ou des syndicalistes du transport, c’est qu’ils n’ont pas conscience de ce qu’impliquent actuellement les intérêts populaires et patriotiques. Ils ne font que compromettre la lutte populaire et agissent même contre le peuple quand ces syndicats admettent de rentrer en conciliabule avec un tel gouvernement. En d’autres termes, c’est qu’ils n’ont aucune notion de lutte autre que celle qui rime avec leur attitude individuelle opposée à toute remise en cause du système.
Nos syndicalistes ne regardent que l’arbre dans la forêt. Ils n’ont pas vu que le chômage et la misère sévissent alors que les dirigeants vivent dans un luxe insolent. Ils ne remarquent point que les salaires des travailleurs les plus défavorisés stagnent. Nous aussi, nous sommes à la recherche d’un avenir meilleur, n’avons-nous aucune raison de manifester de sorte que notre lutte soit menée sur tous les fronts ?
Au Venezuela, malgré l’appel de paix et de dialogue lancé par le gouvernement bolivarien, l’impérialisme intransigeant ne permet aucune négociation ; sauf le démantèlement du régime progressiste du président Nicolas Maduro. Pourtant chez nous, nos acteurs n’en demandent pas plus. C’est révoltant d’entendre le président du syndicat de transport FIDEL, le citoyen Duclos Benissoit, proche de Fanmi Lavalas défendre et légitimer l’administration Moise-Lafontant en confirmant que : « la hausse des prix de l’essence a été proposée par les responsables des syndicats de transport lors des dernières discussions » et que « ces ajustements sont le résultat d’une entente entre le gouvernement et les syndicats » pour ajouter ensuite « qu’ils (les responsables des syndicats de transport) étaient contraints de prendre en compte la nécessité pour l’état d’obtenir plus de recettes » Quelle aberration !
Le comportement de ces syndicats transports et professeurs ne manquera pas à contribuer au renforcement du sinistre complot contre le peuple haïtien, tout comme les manifestations qui pleuvent quotidiennement avec de larges foules sur le sol Vénézuélien, ils sont tous deux frappés du même sceau : celui des forces impérialistes et des mercenaires à leur solde qui s’efforcent par tous les moyens d’enrayer le cours de l’histoire pour satisfaire leur propre projet et les stratégies des forces réactionnaires internationales.