Dans le cadre de l’accord de Montana signé le 30 août 2021 par des partis politiques et regroupements de partis et des organisations de la société civile, le dimanche 12 décembre 2021, les signataires ont procédé, sous la direction du bureau de suivi de l’accord (BSA), à la salle Acajou de l’hôtel Karibe Convention Center, l’installation des membres du Conseil national de transition (CNT).
Ils sont au total 43 membres au lieu de 52 préalablement prévus. Cette structure sera contrôlée par une instance portant le nom de « Organe de contrôle de la transition » (OCT). Comme l’a indiqué Michel Péan « Ce conseil aura la responsabilité d’établir la gouvernance bicéphale en conformité à la constitution de 1987 », c’est-à-dire, il choisira un Président provisoire et un premier ministre, formera le nouveau cabinet ministériel et enfin validera la feuille de route du prochain gouvernement provisoire qui durera 24 mois. Mais, rien n’est dit à quelle date le nouveau gouvernement issu du CNT entrera en fonction.
Selon les protagonistes, l’application de l’accord de Montana doit déboucher sur la mise en place d’un gouvernement de transition ayant pour mission de restaurer le fonctionnement régulier de l’État, de renforcer l’administration publique, de garantir le fonctionnement des institutions juridictionnelles et d’établir un climat de paix sociale propice à la tenue de la conférence nationale et à l’organisation des élections générales.
Les secteurs politiques qui ont contribué à la formation du CNT sont : le Mouvement Patriotique Populaire Dessalines (MOPOD) représenté par Raphael André ; Fanmi Lavalas par Joël Edouard Vorbe, et Jodson C. Dirogène ; l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) par Franck Lauture ; Matris Liberasyon/Konakom du renouveau par Armand Joseph Jules ; le Rassemblement Social Démocrate pour le Progrès d’Haïti (RSD) par Evens Isaac, Inisyativ Patriyot Maryen (IPAM): Saul Aneston Gauthier ; pour le Rassemblement des Patriotes Haïtiens (RPH) : Ronald Michel.
Les secteurs sociaux : le Collectif des Syndicats Haïtiens pour le Respect de la Constitution de 1987 (COSHARCO-1987) est représenté par Jean Robert Alexandre Nobert et Duclos Bénissoit ; 4G kontre Rosnel Jean-Baptiste et Jean Claude Chérubin pour les organisations paysannes.
Les organisations vodouisantes KVNER et Alovi Dahomey sont représentés par le hougan Garnier Séjour et la mambo Carol de Lynch.
Les Organisations de défense des droits humains sont représentées par la plateforme des Organisations Haïtiennes de Défense des droits Humains et leurs délégués sont Katia Bonté Pierre-Louis et Enorsch Pierre.
Pour le Secteur privé institutionnel, J. Pierre François Chavenet et Naed Jasmin ;
Fednel Zidor et André Lafontant Joseph représentent les Organisations socioprofessionnels ;
James Beltis de Nou Pap Dòmi; Kebert Bastien, Organisations du secteur culturel ;
Armand Louis et Père McDonald Jean, représentent respectivement la Fédération Protestante d’Haïti (FPH) et Eglise Episcopale d’Haïti.
Pour les Organisations d’Haïtiens et Haïtiennes vivant à l’étranger : Samuel Colin, Roger Jean-Charles et Roger Petit-frère ; Cadestin Dieurime, Gary Lindor et Guy Robert Gourdet représentent les Organisations populaires.
Tous les conseillers ont prêté serment de respecter la constitution haïtienne et les prescrits de l’accord de Montana.
Les pays amis d’Haïti dont les États-Unis, la France, le Canada, le Mexique, la République Dominicaine et le Taiwan (une pseudo-nation) n’ont pas manqué à ce grand rendez-vous de l’équipe de Montana.
Pour sa part, le congressman Andy Levin, Représentant du 9ème district de Michigan au Congrès américain a tweeté « En Haïti, le Conseil national de transition, institué par l’historique #MontanaAccord , vient de prêter serment. Cet organe membre est à quoi ressemble la vraie démocratie. »….
« J’exhorte l’administrateur de Biden à écouter le Conseil – les Haïtiens s’organisent pour leur avenir et ils doivent être entendus. », a indiqué le congressman.
Fait à constater, Fanmi Lavalas est présent dans les deux principaux accords puisque l’ancien sénateur Nènèl Cassy est membre influent du SDP et de l’accord du 11 septembre du Premier Ministre Ariel Henry.
Quel sera le dénouement de ce film, c’est le grand suspense qui règne, tout le monde attend. Mais, si l’on prend en compte les dernières déclarations de non-ingérence du chargé d’affaires de l’Ambassade américaine à Port-au-Prince, l’ancien ambassadeur Kenneth H. Merten le film vient à peine de commencer : « Dans notre analyse,[…] Nous encourageons tout le monde à se mettre d’accord dans un accord pour faire avancer le pays. C’est la seule façon, selon notre logique, de débloquer la situation politique », a t-il annoncé.