La solution haïtienne passera-t-elle par Washington ?

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Le répétera-t-on assez ? Ne voit-on pas, comment tout s’enchaine en fin de compte pour atteindre des objectifs tracés d’avance dans le seul but de paralyser davantage le pays et de  l’enfoncer de plus en plus dans une démarche illusionniste de changement ?

En effet, la démission de Daniel Foote devrait servir de catalyseur à la classe politique haïtienne de sorte qu’elle prenne en main sa destinée, et profiter de cette contradiction interne au sein de l’administration Biden/Harris  pour déclarer  haut et fort Non à l’ingérence américaine. Puisque nous ne sommes pas une colonie ni même un Protectorat des Etats-Unis. Tout en affirmant que cette affaire d’émissaires pour un pays souverain ne nous convient pas, et que cette expérience coloniale nous ne voulons pas la revivre. Ce serait aussi de replacer notre pays dans son contexte initial de résistance, ce n’est qu’ainsi que nous serions respectés, pris au sérieux tant par nos ennemis que par nos amis.

La démission de Foote a été plutôt récupérée par les nouveaux envoyés de Washington. Le diplomate américain Brian A. Nichols n’a-t-il pas indiqué que « le vœu de la Maison blanche, est de soutenir les haïtiens dans  leurs efforts pour implémenter  leurs propres solutions. Aucune solution efficace pour Haïti ne sera une solution imposée de l’extérieur. La solution aux problèmes réside dans les Haïtiens eux-mêmes et dans leur vision »

A ce compte, la démission de Daniel Foote n’a aucune signification pour les protagonistes haïtiens. L’ambassadeur a prêché dans le désert. Sa démission n’aura aucun impact positif dans la poursuite de la crise, puisque les valets de la classe politique ne l’ont pas embrassés voire  l’utilisés pour défendre la souveraineté nationale.

L’ironie de l’histoire, ils déclarent tous qu’ils œuvrent pour une solution haïtienne. Voilà le faux message, c’est une affaire haïtienne, alors que le ver est déjà dans le fruit.  Que viennent chercher les Etats-Unis dans ce projet, jusqu’à ce qu’ils se présentent non seulement en modérateurs, mais aussi en donneurs de leçons de patriotisme? Comment expliquer notre inclination à accepter n’importe quoi tout en agissant au détriment même de nous-mêmes, en affichant notre pleine et entière soumission au nom d’un peuple en quête de liberté ?

Nous ne sommes même pas capables de prendre en considération le fait que leur présence dans les affaires internes du pays constitue déjà un affront. Tellement ces politiciens, handicapés du bon sens sont attelés au char de leur système destructeur, réfractaire au changement.

Comment peut-on croire que c’est avec ces hommes et ces femmes de paille que nous allons réussir à élaborer un projet susceptible de servir les aspirations de changement et de transformations sociales auxquelles ne peuvent plus attendre les masses défavorisées ? N’est-il pas évident que si les Etats-Unis se retrouvent sans hésitations, sans aucune inquiétude aux solutions proposées, c’est parce que l’issue leur soit tout à fait favorable pour ne pas dire sous leur ombrelle de domination pour continuer à basculer sans arrêt le pays dans une ère de bourrasques aux conséquences incalculables.

C’était le moment propice d’initier le slogan de transition de rupture ; mais ils ont laissé à Washington la responsabilité de gérer les destinées du pays de Dessalines, au gré de leurs considérations. En fait, la classe dirigeante haïtienne à la solde des puissances capitalistes ne fait que conduire la nation en convalescence à sa perte.

L’apparente et funeste compétition existant entre les différents secteurs ne fait que l’entrainer le plus vite vers une fin prévisible et inéluctable.

La comédie a assez duré. C’est l’échec de la domination impériale des Etats-Unis que la démission de l’Envoyé spécial illustre. Evidemment, ce n’est pas que Foote, en tant que démarcheur authentique de l’empire du mal, n’a pas la capacité et les moyens nécessaires pour effectuer  le sale boulot, mais la faillite impérialiste n’est qu’une entrave absolue. Il arrive à un stade où l’impérialisme ne peut plus se remédier, sinon vendre ce même produit de domination sous un nouvel emballage après plus d’un siècle de domination.

Alors, quelle serait donc la solution haïtienne quand nous dépendons toujours d’un arbitre tel que les Etats-Unis pour la valider. Ces propos du chef de la délégation américaine, l’Ambassadeur Brian A. Nichols, assistant du  Secrétaire d’Etat pour l’hémisphère Occidental sont très significatifs « Vous avez fait du beau travail chacun, mais ce qui est important pour Haïti, et ce que Washington attend de vous, c’est de trouver une solution inclusive pour le destin de la nation »

Le plan sous-entendu, la solution haïtienne à la crise passera par Washington. Mais fonctionnerat-il, quand l’ennemi héréditaire du peuple haïtien n’a pas abandonné ses armes ni mis fin à son dessein macabre de déstabilisation ? C’est là que réside le problème. Tant qu’on ne sera pas conscient de ce facteur, toute forme de solution sera cosmétique et vouée irrémédiablement à l’échec. Aussi longtemps que les Etats-Unis seront présents sur la scène politique haïtienne, notre pays ne connaitra jamais la paix. Aucune solution ne sera possible… !

L’alternative qui finira par triompher et que souhaite les masses laborieuses en quête d’un changement fondamental ne passera pas par Washington. Elle sera formulée pour le peuple et par le peuple afin de maintenir bien haut l’étendard de sa dignité et de la liberté humaine en général.

 

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