Les tuteurs internationaux donnent et ordonnent en Haïti !

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Ce bâtiment de Washington a accueilli la réunion de printemps des institutions financières de Bretton Woods, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).

Pas d’aide internationale sans au moins un plan de sécurité !

 

Comme à l’accoutumée, les institutions financières de Bretton Woods, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont tenu leur réunion de printemps à Washington. Cette réunion a eu lieu le 22 avril 2025. Une délégation haïtienne, conduite par le ministre de l’Économie et des Finances (MEF), Alfred Fils Métellus, y a participé. Selon un communiqué de presse du ministère de l’Économie et des Finances publié sur les réseaux sociaux le lundi 21 avril 2025, le MEF a expliqué que « cette réunion vise à renforcer le dialogue avec les partenaires internationaux autour des priorités programmatiques du pays, non seulement pour soutenir la stabilisation sociale et politique et la relance économique dans le contexte de crise que traverse le pays, mais aussi pour préparer le terrain à l’organisation d’élections et à l’investiture d’un président élu le 7 février 2026, ainsi qu’au fonctionnement régulier des institutions démocratiques, dont le Parlement.»

Le siège où a eu lieu la réunion économique de printemps à Washington

Les dirigeants financiers haïtiens ont ainsi franchi le pas avec leur proposition. Cependant, les tuteurs leur ont refusé catégoriquement toute aide financière jusqu’à ce que les autorités haïtiennes présentent un plan de sécurité crédible. Alors que le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le gouvernement d’Alix Didier Fils-Aimé avaient demandé 1,3 milliard de dollars pour la relance économique d’Haïti pour l’exercice 2025-2026, les gardiens ont eux-mêmes ordonné à leurs domestiques de réduire cette demande de moitié, à 600 millions de dollars. Et cela a été effectivement confirmé par le ministre des Finances Alfred Fils Métellus le mardi 29 avril 2025 sur les ondes de Magik9.

Le ministre de l’Économie et des Finances (MEF), Alfred Fils Métellus

En effet, la corruption généralisée en Haïti a entravé toute aide financière internationale, y compris les demandes d’indemnisation auprès de la MINUSTAH pour les victimes du choléra. Les 8 milliards de dollars d’aide financière accordée à Haïti après le séisme du 12 janvier 2012 pour la reconstruction de la zone métropolitaine ont été gaspillés par la Commission intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) de Bill Clinton et Jean-Max Bellerive.

La Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) de Bill Clinton et Jean-Max Bellerive.

Des contrats juteux ont été attribués à des entreprises alliées à la Clinton Global Foundation, les fonds ont été intégralement débloqués et les travaux n’ont pas été achevés. En 2016, seul le Venezuela a fourni une aide adéquate à Haïti après le passage de l’ouragan Matthew dans le sud et les Nippes.

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La corruption généralisée a entraîné une lassitude des donateurs, et sous ce prétexte, Haïti doit présenter son plan de sécurité d’ici juin, condition sine qua non à toute aide financière internationale de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, de la Banque interaméricaine de développement, de l’Union européenne, etc.

La cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti, Maria Isabel Salvador

Les Nations Unies sont bien conscientes qu’aucun plan de sécurité capitaliste ne stabilisera la situation sécuritaire en Haïti tant que les États-Unis laisseront se poursuivre le trafic illégal d’armes à feu vers Haïti. La cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti, Maria Isabel Salvador, a déclaré au Conseil de sécurité des Nations Unies (BINUH) le lundi 21 avril 2025 : « Haïti pourrait sombrer dans le chaos total.» Face à ces conditions, le pays doit désormais choisir entre l’aide internationale des donateurs traditionnels ou la coopération Sud-Sud (technique, financière, commerciale et militaire) avec les pays BRICS pour relancer l’économie grâce à de grands projets d’infrastructures et à forte intensité de main-d’œuvre. La République dominicaine est loin devant nous dans l’établissement de relations diplomatiques avec la Chine et, plus récemment, avec la Russie, tandis que notre pays est à la solde de Taïwan, ce qui n’offre aucun avantage diplomatique ou commercial à Haïti.

Seul un pouvoir révolutionnaire en Haïti peut entreprendre une  démarche contraire, insoumise à la domination impérialiste. Seule la mobilisation des masses populaires conscientes et conséquentes peut donner naissance à un pouvoir révolutionnaire. Seule l’organisation politique autonome des masses peut mener la lutte de libération nationale d’Haïti.

 

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