Lorsque les armes tirent, que les maisons brûlent, que les commerces sont pillés, les rues et les routes coupées, les pasteurs, les bonnes sœurs et les prêtres kidnappés. Lorsque des femmes, des jeunes filles et des enfants sont violés, tués, d’innocentes étudiantes, l’Avenir de la Nanchon, et des policiers, Garants de la sécurité du Peuple, sont “disparus” et qu’on retrouve – et dans quel état ! Leurs cadavres sur les montagnes d’ordures…
Lorsque le Peuple ne peut plus vivre, le Gouvernement, plus gouverner, lorsque les Affaires ne marchent plus, que des citoyennes et citoyens qui n’ont jamais fait de mal à personne sont agressés, pillés, battus, tués en plein centre de notre capitale et en plein jour…
Lorsque le seul espoir de chacun est un visa pour l’exil, un mariage-bizniss, ou quelqu’autre moyen de fuir au plus vite l’Enfer…
La guerre est Violence. La violence n’est jamais belle.
Alors nous sommes en Guerre, et la guerre, il n’existe aucun moyen de ne pas la faire. Car « la guerre est cruauté, et vous ne pouvez pas la raffiner… »
L’assassinat, le vol, le viol, le pillage, l’incendie, la peine, les pleurs, les corps des êtres aimés qu’on ne peut retrouver ou, si on les retrouve, n’a pas les moyens d’ôter de la morgue pour enterrer, les veuves larguées à la rue avec cinq enfants et une tribu de parents sans ressources sur les bras…
C’est cela, la guerre. Toutes les saloperies possibles, imaginables ou inimaginables, et cela 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 sur 365.
La guerre est Violence. La violence n’est jamais belle. Elle ne sent jamais bon. Elle pue la merde, le sang, les corps humains qui pourrissent au grand air, la viande humaine qui grille dans les brasiers, tout ce qu’il peut y avoir de laid, d’affreux, d’horrible, d’atroce.
La guerre, c’est un monstre qui dévore les hommes (entendez “les humains”) a dit Mao Zedong.
Mais il a ajouté qu’il fallait la faire: « pour qu’il n’y ait plus de fusils, il faut prendre le fusil… »
Car le seul moyen d’empêcher l’ennemi de vous tuer, c’est d’avoir les moyens, et la volonté, de le tuer.
Lorsque la guerre paraît, refusez de la faire et vous êtes mort.
Alors, ramassez quelque chose qui tire, et allez faire ce que vous ne pouvez pas ne pas faire. Défendez celles et ceux que vous aimez, car ils (et elles) n’ont que vous.
Vous, votre arme, et votre résolution, êtes le seul rempart de vos êtres chers contre la bestialité des possédants.
Ils n’ont qu’un dieu, qu’un Christ: le Dollar Vert.
Ils n’ont aucune église, si ce n’est leur portefeuille. Car l’Eglise, c’est le Peuple, et le Peuple, c’est l’Eglise. Portez votre charge de misère, traînez votre croix de malheur, vous en sortirez.
Ce ne sera pas la première fois que dans l’Histoire, des bandes se changeront en soldats de la Liberté
Et n’oubliez jamais que « celui qui vous prendra ce fusil voudra vous rendre esclave… » (Commissaire de la République Léger-Félicité Sonthonax).
Ce ne sera pas la première fois que dans l’Histoire, des bandes se changeront en soldats de la Liberté. Ce ne sera pas la première fois que des opprimés commettront des atrocités: pendant l’Insurrection Générales consécutive à la Cérémonie du Bois-Caïman (que des ignorants, des nèg a blan et de ordures veulent extirper de notre Histoire) les bandes de Jeannot marchaient avec en tête un enfant blanc empalé sur une pique. Et alors? Etait-ce pire que ce que les colons “civilisés” avaient fait à Makandal, et à tant d’autres? Etait-ce pire que le fouet des commandeurs, que Maître Jean-Jacques, comme ça doit, n’oublia jamais, et qu’il fit payer aux colons en les jetant à la mer, puis en exterminant le reste?
En guerre, nul ne fait de cadeaux à personne. Tout le monde le sait. Mais lorsque le Noir, ou le Jaune, ou n’importe quel autre mal blanchi, tue le Blanc, c’est affreux, c’est horrible, abominable, la conscience universelle se révolte, des fleuves de grande prose coulent…
Mais comme par hasard, lorsque le Blanc extermine un Noir, ça fait juste un Sale Nègre de moins. Et lorsque des mal blanchis s’entretuent, parce que les uns, avec l’appui fort intéressé et les armes de l’Empire, affament les autres, cela n’en fait que quelques millions de moins à tuer…
Vous avez dit: Mémoire Sélective? J’aimerais mieux Hypocrisie, ou carrément Schweinerei. Et excusez-moi de causer Boche. Ça me prend de temps en temps…
Post-scriptum qui a tout à voir:
La raison du soutien indéfectible du gouvernement fédéral des Etats-Unis pour l’oligarchie criminelle qui opprime notre peuple est simple: ces gens-là, ces 5 familles dont parle Barbecue, sont de gros capitalistes américains, au sens qu’ils investissent énormément d’argent dans les corporations du Peyi Blan. Alors, de même que “ce qui est bon pour la General Motors est bon pour les Etats-Unis” (John Foster Dulles) ce qui est bon pour les Cinq Familles vampires d’Haïti est bon pour le gouvernement américain. Follow the money…