Le jeu du chat et de la souris auquel le gouvernement en place et son opposition se livrent pour masquer la vraie réalité du pays a atteint son point culminant de destruction sociale, d’élimination d’un peuple apparentée à un génocide. Ce jeu doit être dénoncé avec pleine mesure et avec la plus grande rigueur.
Tous les deux sont dans le même sac des corrupteurs et corrompus. Du coup, la corruption tend à être attaquée vice-versa par ces mêmes corrupteurs et corrompus, laissant l’opinion publique dans la confusion partisane entre deux pourritures, deux figures emblématiques d’une classe d’hommes et de femmes inféodée à un système violent, le capitalisme.
Dans ce jeu, il faut s’en convaincre que cette classe politique liant leur sort à l’Occident capitaliste ne peut pas changer de cap, ni rompre avec cette politique qui tend à faire de la corruption une pratique normale. Voilà pourquoi, elle pratique une politique mystificatrice, désacralisant en parole et en action la cause haïtienne.
Ce n’est pas dû au hasard, si les droits les plus élémentaires à la santé, à la nourriture, aux services publics n’existent guère, illustrant l’accumulation de la politique néolibérale des gouvernements successifs.
En ce qui concerne les problèmes auxquels nous faisons face, la lucidité politique n’a jamais été le point fort de ces protagonistes, surtout en ce qui a trait au souci des masses populaires dont la misère devient de plus en plus affreuse. Tous les événements ont un lien entre eux et ont une explication, c’est la société qui se décompose. Les quartiers populaires et les zones rurales sont à l’abandon avec des familles sans logement ou mal logées. Ce n’est pas dû au hasard, si les droits les plus élémentaires à la santé, à la nourriture, aux services publics n’existent guère, illustrant l’accumulation de la politique néolibérale des gouvernements successifs.
C’est, en fait, tout le système qui tourne autour de cet axe: pouvoir régnant contre opposition qui est en jeu et vice versa faisant des accusations réciproques entrainant par là que le problème de fond est escamoté. Ce qui nous parait plus douloureux, c’est cette espèce de connivence des puissances dominantes qui a l’allure d’une guerre généralisée et intensive n’est que la concrétisation d’un plan longtemps peaufiné qui n’attendait qu’un quelconque prétexte pour être mis en marche.
Parmi les éléments significatifs et brûlants de ce système, rappelons les réformes économiques néolibérales imposées par la Banque mondiale et le FMI. Ce sacrifice par les politiques macro-économiques de rigueur a totalement ruiné la population par l’absence totale de protection sociale sans oublier l’inexistante politique d’emploi, facteur d’insertion sociale. Cela permet à des profiteurs qui de façon irresponsable en tout temps proposent de répondre aux demandes sociales avec des solutions électoralistes opportunistes à court terme qui n’ont rien de concret que du bluff, et qui à long terme ne font qu’accroitre la confusion et le désarroi général.
L’anomalie est que ces vrais tenants du système capitaliste ne veulent aucun règlement de compte populaire de façon à interroger l’exclusion sociale des masses sur la scène politique du pays, qui n’est autre qu’un obstacle à leur vie. Vue la grande tension qui en est résultée, il était devenu impératif de trouver un moyen qui détournerait les masses misérables des problèmes réels, surtout politiques.
Cependant d’autres motivations peuvent faire courir les petits candidats : l’appât du gain, par exemple.
Tant qu’on ne sera pas conscient de ces facteurs anormaux, toute forme de moyens utilisés sera vouée irrémédiablement à l’échec. Ce n’est pas le verbiage de rapports de l’OEA et des missions des Nations-Unies et les déclarations futiles des diplomates américains qui feront bouger quelque chose. Leurs propos basés sur de fausses valeurs témoignent grandement de leur hypocrisie à l’endroit de certains pays qu’ils dominent et appauvrissent.
Il nous faut chasser cette politique et bloquer cette machine à tout détruire qui ruine le pays. Les forces opprimées et exploitées, les jeunes vivant dans des conditions déplorables, dans un état de révolte intérieur, qui n’ont rien à perdre mais tout à gagner doivent exprimer leur rage puisqu’ils sont déjà rejetés par la société. Toutes les couches sociales, y compris des travailleurs, des chômeurs, qui n’ont aucune confiance dans cette classe politique, c’est à eux que revient la tâche d’offrir coûte que coûte une perspective de résistance révolutionnaire à cette anomalie que représentent les laquais locaux de ce système.
Soulevez les masses ! C’est la seule réponse qui puisse sauver le pays des périls. Il faut choisir entre la continuation catastrophique de la politique capitaliste de dépendance à laquelle la plupart des secteurs n’ont aucun problème à digérer et la ligne pour un changement des conditions des masses défavorisées, abandonnées à elles-mêmes.
Que les forces révolutionnaires ne s’étonnent pas, si cette lutte est menacée en permanence par les agents des classes dirigeantes au service des puissances impérialistes. Il s’agit de deux mondes qui se trouvent face à face et la confrontation est inévitable pour mettre fin à l’anomalie capitaliste qui ne doit plus durer.