Le jeudi 23 janvier 2025, à la surprise générale, l’actuel président du Conseil présidentiel de transition, Leslie Voltaire, quittait le pays pour se rendre en Europe. Deux jours plus tard, le samedi 25 janvier, il était reçu au Vatican pour rencontrer le pape François.
La rencontre entre Voltaire et le Pape n’a duré pas plus que 20 minutes. Selon une note publiée par le secrétariat de la présidence, « cette audience importante aurait pour but de renforcer les liens entre Haïti et le Saint-Siège ».
Bien avant son départ, il avait plus ou moins donné les grandes lignes de sa visite au Vatican dans une interview au quotidien Le Nouvelliste, indiquant que « En Haïti comme en Amérique latine, l’Eglise catholique est très influente. Elle s’occupe d’éducation, de santé, d’aide humanitaire à travers ses organisations caritatives. Étant donné que nous sommes confrontés à une crise en Haïti, je demanderai au pape François une augmentation des investissements de l’Eglise dans ces domaines et particulièrement dans l’aide humanitaire. Nous avons plus de 6 millions d’Haïtiens en insécurité alimentaire. Nous verrons comment Caritas peut aider ».
Mais il semble que Voltaire ait été plus motivé par le désir d’aller tendre les mains pour demander l’aumône. En un sens, il a utilisé l’Église pour lui faciliter la tâche, puisque selon lui « L’Eglise a beaucoup d’influence auprès de nombreuses organisations non gouvernementales. Elle peut aussi convaincre les églises latino-américaines de venir en aide à Haïti ».
Ce n’est pas quelqu’un qui a le sens du travail pour obtenir son pain à la sueur de son front. Non, ce n’est pas sans raison que les collègues conseillers de Voltaire ainsi que lui-même ont pillé le fond devant servir au renseignement. Ce ne sont que des parasites qui vivent qu’aux dépens d’autres. Ils sont prêts à tout, même à braquer la banque de leur pays.
Lors de sa visite, Voltaire a rencontré le secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin et également le secrétaire aux relations avec les États, Mgr Paul Richard Gallagher. Ce qui devrait être clair, le conseiller haïtien n’a pas été invité par le Saint-Siège, c’est lui-même qui a sollicité la rencontre, comme il ne faisait rien à la Villa d’Accueil, pensant qu’il pouvait essayer de convaincre le Pape sur le sort d’Haïti, et ce dernier pourrait sans doute intervenir pour lui ouvrir quelques pistes financières. Il est allé avec ses rosaires implorant le Pape François pensant qu’il pourrait faire un quelconque miracle pour Haïti.
Ce ne sont pas des miracles, des prières qui ont permis à certains pays de sortir de leur marasme de sous-développement. Il s’agit simplement de mettre le peuple au travail, de combattre la corruption qui ronge le pays et d’ailleurs même le Conseil présidentiel n’est pas épargné par ce fléau destructeur.
Le pape ne pourrait rien faire dans cette circonstance, s’il y a quelque chose à faire, que Voltaire le commence lui-même au sein du conseil présidentiel. Il s’agit d’arrêter et de destituer tous les voleurs siégeant au conseil. Mettre fin à l’utilisation des indemnités journalières de per diem, des voyages inutiles à l’étranger et de surcroît première classe uniquement pour piller au trésor public des sommes faramineuses per diem en dollar américain sans aucune retombée financière positive pour la république. Ce sont toutes ces approches malsaines qui empêchent le pays de gouverner son destin.
Parmi les autres sujets qui ont été abordés, notamment la situation politique, les déportations en Haïti, les défis économiques et climatiques, Voltaire n’a pas profité de l’occasion pour signaler au pape François que depuis le tremblement de terre de 2010, la cathédrale de Port-au-Prince a été dévastée, elle n’existe plus. En tant que chef de l’Église catholique, serait-il préférable qu’il fasse un don important aux fervents catholiques haïtiens dans l’esprit de reconstruire cette Église ?
Par contre, Voltaire a proposé au pape d’organiser au Vatican une conférence internationale de solidarité avec Haïti, afin de mobiliser la communauté internationale pour soutenir le pays face à ses crises. Une telle proposition indique que cette classe politique, que Voltaire représente, ne serait jamais consciente que s’il y a quelque chose de positif à faire dans l’intérêt du pays, c’est au peuple de décider, pas à une soi-disant communauté internationale ou à d’autres.
C’est dans la même veine, que le conseiller est arrivé le 28 janvier à Paris pour rencontrer le président français Emmanuel Macron. Pas pour lui parler du dédommagement de la dette de l’indépendance, mais pour lui supplier comme l’avait précisé un communiqué du gouvernement « L’objectif de cette tournée stratégique est de renforcer la coopération internationale et de mobiliser l’appui nécessaire pour le redressement d’Haïti face aux défis majeurs auxquels le pays est confronté ».
Tandis que certains pays africains se réveillent en optant pour une rupture à la domination impérialiste de la France dans le cadre d’un monde multipolaire et une coopération sud-sud, les dirigeants haïtiens eux-mêmes ont choisi la tutelle occidentale et la soumission aux dictats des dirigeants des puissances impérialistes.
Les masses populaires haïtiennes ne doivent rien attendre de ces neuf fossoyeurs au pouvoir en Haïti, elles ne doivent compter que sur leurs propres forces politiques organisées pour une véritable lutte de libération nationale de façon à remettre le pays sur ses rails.