Human Rights Watch contribue-t-il à la stratégie du chaos pour implémenter le Global Fragility Act ?

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José Miguel Vivanco, directeur de Human Rights Watch Amériques, tient un rapport devant les médias à Bogota (crédit photo : REUTERS)

Ne dit-on pas que « la fin justifie les moyens » ? (Machiavel, Le Prince). Autrement dit, « tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins ».

 

En effet, dans le contexte de la crise politique haïtienne, on justifie tous les moyens pour atteindre le but visé de la classe politique traditionnelle, à savoir une nouvelle occupation militaire étrangère d’Haïti. Il est évident que certaines exactions des groupes armés en Haïti, notamment les récentes violences du dimanche dernier, 15 décembre 2024 dans le quartier populaire de Poste Marchand et celles du 7 décembre au Wharf Jérémie en sont la preuve.  Selon le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), une organisation dénuée de crédibilité opérant sous le contrôle de la National Endowment for Democracy (NED), 184 personnes ont été massacrées par le chef bandit Micanord. Un fait rapporté jusqu’ici sans la moindre illustration, condamné à juste titre par l’ambassade américaine et propagé par les Nations Unies.

Cette nouvelle tombe à point nommé et semble servir de prétexte à certains secteurs très déterminés pour réclamer à la vitesse de l’éclair et sans aucune enquête sérieuse une nouvelle occupation du pays. Le suspect n’a pas été arrêté jusqu’à présent et aucune plainte n’a été déposée contre lui. Ne soyons pas surpris si les réactionnaires internes ou externes n’ont pas contribué à préparer ce carnage néfaste au point de l’utiliser pour leur cause. !

En ce sens, tout progressiste, de surcroît honnête conséquent, a le devoir non seulement de remettre en cause toutes les démarches qui n’ont pas été clairement prouvées et dont les forces réactionnaires se servent pour propager leurs intérêts mais aussi de les dénoncer sans relâche jusqu’à preuve du contraire. A cet égard, l’ingérence de l’organisation Human Rights Watch (HRW), qui recommande à l’ONU le déploiement urgent d’une mission des Nations Unies en Haïti dans une note publiée le lundi 9 décembre 2024, n’est pas entièrement innocente. Selon HRW : « Pour éviter que la situation ne se détériore davantage et pour donner au peuple haïtien une réelle opportunité de reconstruire sa vie avec espoir et dignité, le Conseil de sécurité de l’ONU devrait autoriser d’urgence une mission onusienne à part entière… » La note conclut en affirmant que « les Haïtiens ne peuvent pas attendre : des millions de vies dépendent d’une action internationale urgente et décisive ».

Le Global Fragility Act : un nouvel outil militaire de Washington pour contrôler un pays indomptable

Quel mensonge mêlé d’hypocrisie ! Car Human Rights Watch n’a pas dénoncé les déportations de 70 personnes par le Département de la Sécurité intérieure la semaine dernière. Ce n’est pas à Human Rights Watch de sensibiliser l’opinion publique sur Haïti au Conseil de sécurité de l’ONU. Les Haïtiens l’ont proclamé haut et fort, nous n’avons pas besoin d’une nouvelle force d’occupation, Haïti a besoin d’une coopération technique, commerciale, financière et militaire d’égal à égal avec tous les peuples qui luttent pour leur libération du joug de l’impérialisme néocolonialiste occidental. Leur doctrine diplomatique envers Haïti n’a pas changé depuis 1804 : « semer la division dans nos rangs pour mieux nous dominer et nous exploiter en nous maintenir dans une pauvreté abjecte pour ne pas servir de modèle aux autres colonies européennes » dans les Caraïbes et en Amérique latine ou pour les Afro-Américains d’Amérique du Nord ». Human Rights Watch ferait mieux d’exiger des réparations pour les plus de 10 000 victimes du choléra de la dernière mission militaire des Nations Unies à Haïti MINUSTAH de 2004 à 2017. Dans la même veine, pourquoi Human Rights Watch accusant Israël de « crimes contre l’humanité » et de « nettoyage ethnique » n’a-t-il jamais demandé aux Nations Unies d’envahir Israël, alors que depuis le 7 octobre 2023, quelque 1,9 million de personnes ont été déplacées à Gaza et plus de 41 870 personnes sont mortes dans le territoire palestinien sous les bombes sionistes?

Dans le cas d’Haïti, la mise en scène serait bientôt complétée par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme : « Au moins 184 personnes sont mortes à Port-au-Prince ce week-end dans des violences orchestrées par un chef de gang, a indiqué lundi l’ONU, portant le bilan des morts à 5 000 personnes » cette année en Haïti. « Rien que le week-end dernier, au moins 184 personnes ont été tuées dans des violences orchestrées par le chef d’un puissant gang dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, dans le quartier de Cité Soleil », a déclaré Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, lors d’une conférence de presse à Genève (Suisse), sans aucun rapport d’un juge de paix ni rapport d’enquête de la police judiciaire. Nous sommes suffisamment expérimentés pour comprendre la rapidité avec laquelle la situation en Haïti a suscité plus d’intérêt aux Nations unies que la démission du président Bachar Al-Assad à la suite de négociations avec un certain nombre de participants au conflit armé sur le territoire de la Syrie ordonnant un transfert pacifique du pouvoir et l’avancée des forces militaires israéliennes dans le Golan démilitarisé depuis 1973.

Nous condamnons de toutes nos forces ces meurtres aveugles et suspects pour servir de prétexte à la demande d’une mission des Nations Unies dans le cadre du Global Fragility Act de 2019. Rappelons-nous les armes de destruction massive de l’Irak comme prétexte à l’invasion de l’Irak en 2003.

Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme

Le Fonds Monétaire International ajoute à ces pressions et prétextes : « Les directeurs du Fonds Monétaire International ont exhorté les autorités haïtiennes « à terminer et publier l’audit 2023 de la Banque centrale afin de démontrer leur engagement envers la transparence et de limiter les interventions sur les marchés des changes pour lisser la volatilité excessive du taux de change », lit-on dans la Communication des Résultats des Consultations de l’Article IV du Conseil Exécutif du Fonds Monétaire International (FMI) avec Haïti, le 10 décembre 2024. Et la Federal Aviation Administration américaine FAA a renouvelé l’interdiction faite aux avions commerciaux immatriculés aux États-Unis de voyager en Haïti jusqu’au 12 mars 2025 : « La FAA renouvellera l’Avis des Missions Aériennes (NOTAM) interdisant les opérations en dessous de 10 000 pieds dans des zones spécifiées d’Haïti jusqu’au 12 mars 2025. » Tout ce chaos, toutes ces tergiversations, toutes ces intrigues, toutes ces demandes de réouverture de l’aéroport de Maïs gâté, ne sont que des manœuvres pour la prétention de convertir la force kenyane en force des Nations Unies en vertu du Global Fragility Act de 2019.

Nous avons besoin d’une conspiration de vrais progressistes pour une lutte de libération nationale. Nous exigeons une enquête sérieuse sur les tueries du Wharf de Jérémie et l’arrestation du coupable. Sur ce, nous disons : Non à toute ingérence étrangère en Haïti !

Progressistes de tous les pays, unissons-nous pour une lutte de libération nationale d’Haïti.

Liberté ou la mort ! La patrie ou la mort !

 

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