7 février : rupture ou bamboche ?

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La situation dans le pays reste, en ce début d’année, des plus préoccupantes, le pouvoir en place continue à se singulariser dans une instabilité congénitale. Ses adversaires politiques se mobilisent pour autant parce qu’à défaut de pouvoir freiner cette politique d’incurie, d’incapacité et de corruption du régime en place, ils cherchent à se débarrasser de lui, en forçant Jovenel Moise à respecter le terme de son mandat constitutionnel. 

Une scène politique confuse et méconnaissable avec des luttes qui n’ont rien à voir à un quelconque débat démocratique pour le changement. Y aura-t-il un enjeu réel dans ce projet annoncé aux résultats incertains, mais qui dépendront des rapports de force ? Les jours sont-ils désormais ou vraiment comptés pour les imposteurs au Palais National?

Sept février ! Personne ne sait ce qui va arriver malgré les positions des uns à sauvegarder le pouvoir et des autres à le récupérer sous la forme d’une transition. Une chose est certaine, le régime en place dispose d’atouts favorables. Et qu’il a pris de surcroit la précaution de s’entourer de garde-fous astucieux afin de parer à toute éventualité. 

la situation dégradante et dégradée du pays qui a provoqué l’exode des jeunes cadres de la population vers d’autres cieux.

En dépit des déclarations des responsables de ladite opposition selon lesquelles à la table du dialogue inclusif tout le monde sera présent et personne ne sera exclu. Dans ces conditions, nous ne devons nous faire aucune illusion, il s’agit tout simplement d’alibis destinés à améliorer l’image de marque des forces réactionnaires  et de plus à rassurer les classes dominantes que le bal va continuer. 

Ce que l’on sait bien, ce ne sera guère une rupture de classe avec les protagonistes des deux classes dirigeantes qui ont systématiquement conduit le pays et la population à la faillite totale. Ce ne sera pas une rupture avec le pillage et le gaspillage des richesses du pays, forçant des paysans dépouillés de leur lopin de terre, à fuir sans aucune ressource les campagnes en hordes faméliques.

Ce ne sera non plus une rupture pour que les patrons cessent de faire la sourde oreille aux revendications des forces ouvrières ni pour transformer la faiblesse des forces organisées au sein des masses laborieuses en catalyseur d’un vrai changement.

Malheureusement, ce ne sera pas une rupture pour dénoncer l’exploitation et la répression de sorte que les masses brisent le mur du silence complice soigneusement entretenu sur la situation dégradante et dégradée du pays qui a provoqué l’exode des jeunes cadres de la population vers d’autres cieux.

Quelles qu’en soient les résultats des rapports de force, ce jour-là ne saurait être l’annonciateur d’une rupture pour mettre un terme aux routes délabrées, aux écoles insuffisantes,  aux hôpitaux privés de matériels fût-ce même de base, aux milliers de travailleurs et d’ouvriers exploités sans aucun recours et assurances sociales. 

Il faut le dire net, avec ces protagonistes aux commandes, Haïti restera un pays sans avenir.  Un pays où tout est marchandise : justice, dignité, conviction, amour de la patrie. De nos jours, seuls l’injustice, la corruption, la fraude, l’indignité, la platitude, le kidnapping, le pillage, le vol, les détournements de fonds et les malversations ont les coudées franches et solides. Car ils ont pris d’importantes proportions en touchant même un grand nombre au sein de la population.

C’est le règne de l’arbitraire capitaliste qui enserre le peuple dans ses serres de peur et de détresse sans qu’on voie apparaitre nulle part d’alternatives viables qui puissent aider à changer  ce paysage désolant.  C’est toute la classe politique sans exception qui se révèle incapable d’apporter quelque remède que ce soit aux maux du pays voire s’assurer la moindre confiance et la paix au sein de la population. 

Ce ne sera pas la rupture avec les puissances tutrices dominantes vers lesquelles nos gouvernements tendent toujours leurs mains et attendent leur quête de charité internationale pour notre budget national. 

L’opposition certes, avance vers une certaine unité de façon à donner à l’impérialisme ce qu’il recherche, sans hésiter, pour sauvegarder ses objectifs et ses intérêts. A ce carrefour, les masses populaires rêvant d’un pays nouveau à construire doivent savoir que la lutte pour le changement sera longue, mais rien ne pourra briser un peuple quand il prend conscience de sa force.

Cette transition de rupture qui n’a pas dit son nom, pourra-t-elle mettre fin au cauchemar que vit le peuple haïtien ?

Cette transition de rupture annoncée pourrait bien être une autre bamboche démocratique pour que les classes dominantes continuent à pavoiser sur le dos du peuple. Cette transition de rupture qui n’a pas dit son nom, rupture avec qui et pour qui, pourra-t-elle mettre fin au cauchemar que vit le peuple haïtien ? 

Quelles que soient les décisions, il est évident toutefois que la véritable bataille pour la véritable rupture pour la transformation de la société haïtienne se livrera un jour entre les forces anti-impérialistes et celles locales de l’anti-changement flanquées de leurs alliés internationaux.

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