Romny pour sa part s’est introduit dans la musique comme on rentre en religion. Son oncle Emile Jean Baptiste, un musicien et multi-instrumentiste du sérail lui ayant inculqué le sacerdoce musical à la chorale paroissiale. Déjà adolescent, il était en mesure de s’extérioriser à la basse, la batterie et les claviers. Puis, s’ensuivent les explorations impromptues qui l’habilitent à tâter la guitare qu’il a fini par adopter. Entre temps, il trouve nécessaire sous la suggestion d’un intime, d’aller se majorer à l’institution musicale de Sainte Trinité. Qui n’est qu’une escale épisodique dans sa quête de données pédagogiques. A cette intersection, les sollicitations fortuites sont de mise. Dans des randonnées assez convaincantes qui ont mis sa sonorité exclusive en évidence.
Un toucher clairsemé et décontracté apte à propulser des vibrations plurielles, gorgées d’ornementations. Des marques qui le projettent sous les feux de la rampe. Et conséquemment, une rentrée au sein du fameux « Ensemble Select » du roi Jean Gesner ‘’Coupé Cloué’’ Henry ; représentant le baptême de feu de Louixène dans l’arène du show-biz local. Une expérience à la fois enrichissante et draconienne pour le jeune guitariste, avec les grosses pointures à remplir. Que celles des pionniers tels que : Bellerive Dorcélien, alors maladif, de Rigal Jean Baptiste et de Moise Jean, encore au poste. Avec lesquels, il doit compter afin de mieux appréhender les paramètres du rythme koupe. Apprenant ses sujets dans l’ombre des élaborateurs de ce schéma inusité, de flaveur bucolique et de tournure allégorique.
Tout en s’inspirant des diverses résonances urbaines et globales. Dont celle de son modèle Dadou Pasquet duquel il a hérité de cette vélocité à couper le souffle. Au gré d’autres implications qui ont doté Florestal d’un impedimenta cumulatif. Lequel attire d’aplomb l’attention du milieu qui le convient dans d’autres associations. Incluant le « Omni Band » d’Almando Keslin avec lequel il a collaboré le temps d’un album. Dans l’intervalle, c’est le remue-ménage à l’intérieur de l’ « Ensemble Select » qui a fait peau neuve avec des jeunots comme le chanteur, Yves’’Tiguy’’ Paul, le bassiste Onel Henry, Gesner Henry fils, et Louixène entre autres, toujours solidifiés par la présence du roi, du percussionniste novateur René Pétion et du guitariste rompu Rigal. Pour tenir au chaud ce legs national, sans équivoque.
Apprenant ses sujets dans l’ombre des élaborateurs de ce schéma inusité, de flaveur bucolique et de tournure allégorique.
Et c’est à ce que s’est attelé Romny, dans la consolidation des vibrations koupe, qu’il a su maintenir de son phrasé inaltérable. Contribuant même quelques compositions comme :’’bébé bèl pawòl ‘’ ; qui a orné l’ultime œuvre ’’Titèt la’’ qui a marqué la fin de cycle de ce groupe immortel. Et, suite à d’autres excursions passagères, il s’est retrouvé à NY pour rejoindre sa famille. Où l’anonymat ne l’a pas aidé à faire son ‘’prime-time’’ ; à part quelques ‘’stints’’ sporadiques dans les bistrots avec le « Gagòt », petit groupe de Brooklyn. En plus, l’artiste s’empresse vite de muter vers d’autres domaines. En étudiant le parajuriste ou assistant juridique, pour assurer ses arrières. Mais coup de théâtre ! Des contacts de Miami devenue entretemps la Mecque du konpa, lui signalent que son expertise est impérieuse. Il y atterrit séance tenante au sein du « Zenglen » qui avait grandement besoin de cordes expressives.
Et c’est ce qui a transmué à partir de l’œuvre : ‘’…Do it right’’, dans lequel son impact rejaillit profusément, à dessein d’une sonorité concise et riche, concoctée à partir de ses multiples randonnées. Qu’il emballe à la manière d’un peintre distillant des couleurs à la fois éclatantes et sobres. Propulsant une synthèse de gammes diatoniques ; que ce soit en accords ou en ‘’single notes’’. A cette intersection, a ‘’star is born’’ ! Une ascendance qui a inspiré l’ancien saltimbanque et ‘’maitre-chanteur’’ de Miami. Devenu l’indécent sénateur ’’ tèt kale’’, Gracia Delva, faisant alors partie du groupe, de le coller le surnom de ‘’El Pozo’’. A cause de sa posture plastique et posée à délivrer l’essentiel. Et, successivement Romny a récidivé dans les œuvres : ‘’5 Etoiles’’, ‘’5e Vitesse’’. Ainsi bien que l’album solo :’’ Le konpa/Happy 50’’ de Richie ; qu’il a agrémenté de sa marque contagieuse.
Evidemment, c’est le temps de la célébrité pour ‘’El Pozo’’ qui s’est imposé comme le guitariste référentiel du konpa moderne. Pas étonnant que le maestro Richie l’ait inclus dans ses plans, lorsqu’il a décidé de se séparer du groupe « Zenglen », pour aller former le « Klass ». Une offre qu’il ne pouvait refuser et qui l’affuble de simple exécutant à co-fondateur, en compagnie de Pipo, Nuxon et du boss Jean Richard Hérard. Et avec lequel Romny Louixène Florestal a tenu le cap, tout en ajoutant d’autres sobriétés à la clef. Produisant trois albums à succès avec « Klass » dont :’’Fè l ak tout kè w’’, ‘’Fè l yon lòt jan’’, et ‘’Ret nan liy ou’’, un peu essoufflé, pour ne pas dire recyclé. Comme quoi, le groupe a voulu trop rester dans sa ligne. Trop accoutumé à ses zones de confort. Ce pour quoi on ne doit pas leur tenir rigueur ; étant demeuré l’affiche numéro un du music-hall antillais. Avant que le covid-19 ne soit venu tout gâcher.
‘’El Pozo’’ a gommé autant de chrestomathies ainsi que l’influence de Dadou Pasquet dont il vante la justesse et la science d’exécution.
A vrai dire, les ressources sont disponibles pour un rebondissement post-corona. De plus, ‘’El Pozo’’ a gommé autant de chrestomathies ainsi que l’influence de Dadou Pasquet dont il vante la justesse et la science d’exécution. Et duquel il s’inspire, pour une évolution optimale de sa trajectoire de musicien. Et d’être en mesure de prédire le ‘’mood’’ et le ‘’vibe’’ qui vont prévaloir, pour se maintenir au top. Avec le support de Pipo et la dominance de Richie, ça ne devra être qu’une convenance.