Jovenel Moïse et le syndrome du bouc émissaire

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L'opinion publique dénonce avec beaucoup de persistance de jour en jour la percée dictatoriale à tendance duvaliériste ou néo- duvaliériste de Jovenel Moïse.

Jovenel Moïse, dès le lendemain de son élection à la présidence, a marqué le ton avec son : « Le président a parlé, point barre». Cette apostrophe qui a étonné la nation a révélé la nature du pouvoir auquel le peuple devait s’attendre. Elle prédisait déjà ce que nous sommes en train de vivre sous ce régime PHTK: une prédisposition à une sorte de dictature atemporelle en ce premier quart du vingt-unième siècle. Même si la droite a connu une remontée en Amérique Latine après plus d’une décennie d’érosion de sa puissance par une certaine gauche de tendance plutôt social-démocrate que marxiste- Argentine, Brésil, Équateur, Uruguay, Paraguay, Bolivie; le Venezuela résiste fortement aux assauts de la droite locale et internationale-   les temps d’une dictature féroce et aveugle à la Duvalier, sont révolus pour de multiples raisons. François Duvalier n’était pas une exception dans ce marais de dictateurs qui assombrissaient l’Amérique Latine, l’Amérique Centrale et les Caraïbes durant les décennies précédant la fin de l’ère de l’Union Soviétique révisionniste. Le spectre du communisme, vocable emprunté à Marx et Engels dans le Manifeste du Parti  communiste, a changé de forme sans, il est vrai,  sa disparition.

Je ne veux pas montrer dans cette analyse une unité idéologique entre les deux chefs d’État, Jovenel Moïse et François Duvalier, car on ne peut réduire celui-ci seulement à un nom. Il était un représentant d’un système dans une époque où le socialisme et le capitalisme s’entrechoquaient sur tous les terrains: politique, économique, et très fortement idéologique.  Le monde était mû par une lutte des classes sans concession, parfois violente qu’un doux euphémisme   “guerre froide” accolé à cette époque ne saurait cacher. Mais, de toute façon, M. Moïse n’a pas l’étoffe de cet intellectuel fasciste, doté d’une longue expérience politique qui surfait sur le Noirisme, une doctrine erronée certes que ce Néron du siècle dernier n’a pas inventé.

Le Noirisme  a toujours été un outil aux mains d’une faction des classes dominantes et des strates politiciennes traditionnelles pour embourber les masses populaires urbaines et rurales, et il demeure encore vivant aujourd’hui surtout en période de joutes électorales.  Michel-Rolph Trouillot,  en peu de mots,  nous a donné une idée éclairée sur ce concept.  Il a écrit : «  Il n’est pas question de faire ici une étude poussée de l’indigénisme, encore moins d’un quelconque triptyque Négritude/ Indigénisme/ Noirisme. Cependant, pour les besoins de l’analyse, il est nécessaire d’isoler le Noirisme comme idéologie politique (le pouvoir aux représentants épidermiques du plus grand nombre) de l’Indigénisme (réévaluation de la culture nationale) et de la Négritude » (réévaluation de la Race et de toute culture Noires) (1).

L’aspect théorique du Noirisme avait son pendant pratique sur le terrain politique à travers ce que François Duvalier et son acolyte Lorimer Denis ont dénommé “la réconciliation des deux élites”. Ce mot d’ordre démagogique signifiait “mettre en relation étroite les factions mulâtres et noires riches ou aisées” pour mieux étrangler les classes travailleuses. Jetons un coup d’œil rapide sur l’un de leurs textes : “Le Problème des classes à travers l’Histoire d’Haïti” où ils ont développé sans ambages leur thèse raciste. Ils ont écrit: “Les élites des deux classes requièrent des traitements spéciaux. D’abord, du point de vue éducationnel, il faut changer leur mentalité historique. C’est moins l’enseignement, discipline de la pensée, disent Marcel et André Boll (l’élite de demain) que l’éducation, modelage de la conduite, qui est appelée à former la personnalité acquise susceptible de superposer dans le cas qui nous occupe, la mentalité historique”. .. ” À ces 2 élites, la Démocratie doit appliquer les principes d’une politique d’Équilibre déjà inaugurée sous Geffrard. Cet équilibre une fois réalisé entre les 2 élites, celles-ci en fonction de leur vocation et de leur rôle de Leadership dans notre Démocratie se chargeront d’ébranler dans leur statisme séculaire les masses alourdies d’impedimenta”. (2) Remarquons que, d’après ce courant idéologique, c’est la couleur de la peau et non les rapports sociaux de production qui détermine les classes sociales.

Donc pour ce faire, François Duvalier n’allait pas à l’aveuglette. Pour les besoins de sa cause, de celles des grands dons, de l’oligarchie en général, si mesquine soit-elle et d’une aile opportuniste et déformée de la petite- bourgeoisie, il s’était entouré d’une nuée de ses pairs qui conceptualisait cette doctrine ascientifique au sein du courant “l’Ecole des Griots”. M.R. Trouillot avait déjà constaté que: “Les cabinets de François Duvalier puisèrent généralement  au même fonds social que les gouvernements d’Estimé et de Magloire ( Duvigneau, Baguidy, Vaval, Boyer, Thébaud, Pierre-Paul, Désinor, Théard, Lespinasse) et d’aucuns ont récemment servi dans l’Exécutif  duvaliériste qui n’ont rien à envier à la majorité de leurs prédécesseurs si l’on mesure leur compétence dans les termes traditionnels (De Ronceray, Bazin, Estimé, Blanchet, Pierre-Louis, Francisque, Petit, Bauduy)… Le problème de l’État Duvaliérien n’est pas au niveau du fonds de compétence dans lequel il a puisé, même si la dictature réduisait ce puits. Le problème est dans l’organisation totalitaire du pouvoir qui niait, par principe, la division du travail sans laquelle la compétence est un emblème ridicule. M. Marc Bazin s’en est rendu compte à ses frais.”(3)

François Duvalier pour asseoir sa dictature usait de deux méthodes non antagoniques. Il  encourageait l’obscurantisme en assassinant, emprisonnant les intellectuels qui lui refusaient leur collaboration ou  en leur ouvrant les portes de l’exil. Et, il exerçait une répression terrible sur l’ensemble du pays dans la perspective de paralyser toutes formes de résistance et de revendications. Les miliciens et les macoutes n’étaient que le bras armé de Duvalier et du duvaliérisme pour perpétuer son forfait.

Pourquoi ce rappel au duvaliérisme? Est-il nécessaire de le faire ici pour comprendre le confus président Moïse?

L’opinion publique dénonce avec beaucoup de persistance de jour en jour la percée dictatoriale à tendance duvaliériste ou néo- duvaliériste de Jovenel Moïse.  Pourtant, ce n’est pas seulement le temps et la géographie politique qui séparent les deux acteurs. La distance entre eux s’avère plus grande.

Qu’en est- il en réalité? Jovenel Moïse peut- il s’aligner sur les pas des Duvalier?

  Le candidat à la présidence Jovenel Moïse a pu tromper une infime partie de la population, soit environ cinq cent-mille voix sur plus de six millions de personnes en âge de voter, avec un slogan creux: une symbiose de la terre, du soleil et de l’eau pour remplir nos poches et nos assiettes. Il a gravi le plus haut échelon administratif du pays, malgré toute absence de programme socio-politique et économique, grâce à une attitude répulsive des masses à l’égard de ses prédécesseurs et l’ensemble des politiciennes et politiciens traditionnels. Si la complicité mafieuse de ladite communauté internationale avait pu faciliter la tâche du nouvel élu, elle ne l’aurait pas réussie (cette tâche) sans le dégout de la grande majorité, exprimé lors des deux dernières élections. Toute démocratie est biaisée sans la confiance aux principaux cadres dirigeants. Donc, on ne finit pas se rendre compte que ce slogan ne se voulait pas seulement une tactique pour mobiliser le peuple.  M. Moïse n’avait rien d’autre à nous offrir davantage. En fait, la démocratie ne saurait se simplifier à des élections ni au seul respect des lois.

Cet inconnu du grand public sans un passé de militance politique, n’appartient à aucun courant politique et idéologique digne de ce nom, car le PHTK, en dehors du fait de son attachement aux grands principes, aux grandes idées de l’extrême-droite, n’a aucun projet à moyen-terme et à long-terme pour conduire le pays même sur le chemin de la croissance qui est un devoir républicain. C’est cette déficience qui, pour pallier son rejet par la majorité de la population, le jette plus aveuglément que tous les autres régimes antérieurs aux bras de l’impérialisme. Le gouvernement américain, depuis son apparent départ en 1934, n’a jamais été aussi arrogant et agressif dans les affaires internes du pays que durant l’époque de PHTK, notamment celle de Jovenel Moïse. Comme il navigue à vue, il n’a de recours qu’à de fausses promesses et au soutien de l’impérialiste Donald Trump sans égard à l’État-Nation et à souveraineté. Il ne s’intéresse qu’au maintien de son règne et de sa propre personne en faisant fi de ce conseil de Louis Joseph Janvier: “Quand la nation est insultée, l’insulte rejaillit sur chaque citoyen.”(4)

Sans vouloir sous-estimer la capacité de nuisance de l’impérialisme, les forces internes demeurent toujours déterminantes toutes les fois qu’elles en manifestent la volonté et prennent les moyens nécessaires pour s’imposer. Me Samuel Madistin a rapporté que, dans sa dernière conversation avec Me Monferrier Dorval qui a été lâchement assassiné le 28 août dernier, celui-ci  lui a dit que le Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti lui a demandé de présider le comité de réforme de la Constitution, demande qu’il a refusée. L’ingérence de cette dite communauté internationale dans la vie politique en Haïti est débridée. Fort heureusement,  ce personnage a eu assez de courage et de lucidité  pour faire prévaloir le droit souverain du pays contrairement à cette flopée politicienne opportuniste qui se voue aux mêmes dictats étrangers que l’actuelle équipe dirigeante. Les yeux  de la plupart d’entre elle sont rivés sur les prochaines élections américaines et comptent beaucoup plus sur ces élections que sur les  mobilisations de masse.  Une attitude qui complique davantage le travail révolutionnaire du camp progressiste et alternatif.

Toujours en mode de campagne, il a inauguré son quinquennat qui s’achèvera d’après le prescrit de la Loi-Mère le 7 février 2021 prochain avec ladite caravane qui n’a pas même accouché d’une souris. Maintenant, ces promesses qui sont tournées en dérision partout où il les délivre, n’ébranlent plus personne.  Ainsi, depuis quelque temps, est-il tombé dans des conjectures pour cacher son échec. Il farfouille partout jusqu’à patauger dans le syndrome du bouc émissaire. Il n’est plus responsable de rien. Quand ce n’est pas la Constitution, ce sont les compagnies privées d’électricité ou bien ses anciens bienfaiteurs du secteur privé qui l’empêchent de concrétiser ses rêves. Maintenant, il revient à la Cour supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif d’être prise dans son filet. Malheureusement pour lui, il a trouvé cette fois la monnaie de sa pièce avec la réponse bien cohérente du président de cette institution. Celui-ci a mis à nu le tissu mensonger du régime. Le président de la République pensait avoir déjà réduit à néant toutes les institutions du pays et soumis à son seul service toutes les personnalités travaillant au sein de l’État. Il est pris au piège de son arrogance qui est la forme qui occulte le fond de son incompétence. Son dernier arrêté relatif à la formation d’un nouveau Conseil Électoral Provisoire (CEP) dans la perspective de réaliser un référendum au mépris de la Constitution et des élections à tous les niveaux démontre davantage plus que toute autre chose sa vassalité à l’ambassade américaine sans sourciller des conséquences néfastes pour la société haïtienne. La fédération des barreaux et la Cour Cassation lui ont envoyé un signal contraire dans leur prise de position concernant la nomination illégale d’un prétendu Comité Provisoire Électoral (CEP).

En voulant inféoder toute l’administration publique à sa guise, il se croit capable d’établir une dictature en vue de paralyser toute volonté populaire contre sa gestion catastrophique des choses de l’État. Il ne peut cependant nullement rénover le duvaliérisme pour les raisons que nous avons évoquées précédemment. De plus, il est incapable d’imiter inconsidérément la ligne de son gourou d’extrême-droite, Donald Trump malgré toutes les possibilités qu’il lui a offertes parce que les conditions entre les deux pays sont trop disproportionnées. M. Jovenel s’est appuyé sans retenue sur le plan réactionnaire du milliardaire-président qui rêve de réorienter le monde dénoncé par Noam Chomsky: “Dans les affaires internationales, l’intention décrite ouvertement par Steve Bannon (l’un des principaux stratèges de Trump pendant les premières années) a été de créer  une internationale réactionnaire ; une internationale des États les plus à droite au monde dirigée par la Maison Blanche’. (5)

Le président Jovenel, sous la férule ultraréactionnaire américaine, croit pouvoir construire un totalitarisme qui lui soit propre, un totalitarisme  sui generis qui combinerait le duvaliérisme et les soubresauts instinctifs de Trump. Cela ne signifie nullement qu’il s’agit d’une génération spontanée et qu’il va tout inventer. Comme les Duvalier, il a institutionnalisé la corruption.  Il a repris certaines des mesures de François Duvalier, cet expert en duperie pour répéter Bernard Diederich, comme la répression aveugle des tontons-macoutes. Nous voulons quand même différencier la répression des macoutes qui appartenaient à un corps hiérarchisé même si le dernier mot était au grand chef sanguinaire du banditisme des gangs armés sans direction officielle et reconnue. Il tend  surtout à marcher  sur les traces de Trump dans un pays où la démocratie bourgeoise est -dit-on- la mieux ancrée au monde. Là où le président étasunien, pour contourner le pouvoir législatif, nomme ses protégés à des postes temporaires, Jovenel utilise la même méthode par ad intérim dit  a.i.  Lisons encore Chomsky dans la même entrevue pour saisir le phénomène Trump: “Le pouvoir Exécutif s’est débarrassé de toute voix critique, y compris indépendante. Ceux qui sont restés sont seulement les flatteurs comme Mike Pompeo ou Mike Pence. Constitutionnellement, les nominations réalisées par le président, doivent être ratifiées par le Congrès, par le Sénat. Cela ne s’est pas passé ainsi. Il ne les y envoie même pas pour leur confirmation. Simplement, il les nomme à un poste temporaire. Trump a créé à Washington un marais de corruption. Il est comme une espèce de dictateur de pacotille.” (6) Le président Jovenel désapprend pendant que le peuple apprend.

 Le président Jovenel désapprend pendant que le peuple apprend.

Si François Duvalier et Jovenel Moïse se ressemblent, ils ne s’assemblent pas pour autant contrairement au dicton populaire. Il est vrai qu’ils poursuivent les mêmes objectifs: détruire la Nation par tous les moyens les plus rebutants pour leur propre bénéfice, pour le bénéfice des classes exploiteuses locales et s’incliner devant les puissances impérialistes avec préséance pour le grand voisin du Nord. Cependant, de grands points de dissemblance, comme nous en avons cité quelques-uns, les séparent. Il est nécessaire de tenir compte de ces différences pour mieux ajuster nos analyses et lutter avec efficacité contre ce dictateur de pacotille pour reprendre l’expression de Noam Chomsky cité plus haut. Le président Jovenel désapprend pendant que le peuple apprend. La tendance populaire généralement rejette le duvaliérisme et ses succédanés, et conséquemment tout projet politique du clan Jovenel.

Le chef de l’État haïtien espère que le retour de la droite et de l’extrême-droite en Amérique Latine et aux États-Unis d’Amérique est prêt à lui servir de garantie pour garder à contre-courant le pouvoir.  Peut-être, sous-estime-t-il l’ampleur de son impopularité à travers le pays et dans la diaspora et le degré d’avancement politique de la population, ceci de plus en plus en de larges proportions. La réponse revient à cette dernière en générale et aux masses populaires en particulier qui n’ont aucun intérêt à subir une telle pression dictatoriale. Elles seront le dindon de la farce et le bénéfice, en dernière instance, ira à l’oligarchie en lâchant quelques miettes à des fractions opportunistes de la petite -bourgeoisie. Car, les contradictions qui opposent certaines fractions des classes dominantes avec cette aile de PHTK ne sont pas antagoniques et l’existence des terrains d’entente ne s’est pas effacée, puisque: “La classe dirigeante traditionnelle, qui a un personnel nombreux et entraîné, change d’hommes et de programmes et récupère le contrôle qui était en train de lui échapper avec beaucoup plus de célérité que ne peuvent le faire les classes subalternes; elle fera s’il le faut des sacrifices, elle s’exposera à un avenir obscur chargé de promesses démagogiques, mais elle maintient le pouvoir, le renforce pour écraser l’adversaire et disperser sa direction qui ne peut être ni très nombreuse ni très experte”.(7)

Notes

[1] Michel – Rolph  Trouillot: “Les racines historiques de ‘État Duvaliérien’ Éditions Deschamps, Port-au-Prince Haïti 1986.P.142

2Lorimer Denis et Dr. François Duvalier: “Le problème des classes à travers l’histoire d’ Haïti. Œuvres Essentielles Tome 1 Éléments d’une doctrine Troisième édition. P 363.

3 Michel – Rolph  Trouillot: ibid .P.188

4 Louis Joseph Janvier: Les antinationaux (Actes et principes)  suivi de Le Vieux Piquet. Les Éditons Fardin. P 16.

5 En asuntos internacionales la intención descrita abiertamente por Steve Bannon (uno de los principales estrategas de Trump en los primeros años) ha sido crear una internacional reaccionaria; una internacional de los Estados más derechistas del mundo, dirigida por la Casa Blanc       Noam Chomsky: “La supervivencia de la democracia está en juego”

Entrevista Dr. Chomsky, gracias una vez más por todo.

Bernarda Llorente. Presidenta de Télam.
11 de Septiembre de 2020.

6 Chomsky: ibid. El Poder Ejecutivo ha sido casi totalmente depurado de cualquier voz crítica o incluso independiente. Quienes quedan son sólo aduladores, como Mike Pompeo o Mike Pence. Constitucionalmente, los nombramientos realizados por el presidente deben ser ratificados por el Congreso, por el Senado. No está sucediendo. Ni siquiera los envía para su confirmación. Simplemente los nombra en un puesto temporal. Trump ha creado en Washington un pantano de corrupción. Es como una especie de dictador de pacotilla.

7 Gramsci dans le texte. ES.P 505-506

Marc-Arthur Fils-Aimé

26 septembre 2020

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