Le seul chemin vers lequel avance le pays d’un pas assuré, depuis l’assassinat inattendu et crapuleux de l’ancien Président Jovenel Moise est celui d’une indicible détresse orchestrée et commanditée par les puissances capitalistes sous la direction du chef de file impérial : les Etats-Unis d’Amérique et ses corollaires la France et le Canada.
Ce sont toujours eux qui détiennent la corde des nombreux obstacles dressés contre le pays. Pour cela, n’est-il pas nécessaire de souligner certains faits qui font comprendre que cette nouvelle planification a été mise en place bien longtemps avant le crime du 7 juillet 2021, si l’on prend en compte les déclarations de l’ancienne ambassadrice des Etats-Unis en Haïti, Pamela White faites le 12 mars 2021 devant le Comité des affaires étrangères de la Chambre des représentants du Congrès américain? Justement, ce sont les partitions de ce complot de haute portée criminelle, baptisée « Transition » qu’ils sont en train d’exécuter aujourd’hui en accord avec les acteurs de la classe politique traditionnelle qui ne demandent pas mieux.
Certes, cette transition a plongé beaucoup plus le pays dans un abime d’instabilité chronique et que dire de la violence que certains critiquaient les mettant au compte du Président assassiné qui s’est multipliée davantage. Or, ce sont les catalyseurs de cette violence-là qui ont récupéré le pouvoir sous la protection de leurs tuteurs et alliés naturels, qui sont les puissances dominantes.
Le moins que l’on puisse dire, la transition n’a pas remis le pays sur de bons rails, loin de là. Au contraire, elle l’aide à dérailler de plus en plus que ce soit avec le régime d’Ariel Henry ou avec ses successeurs de la nouvelle coalition largement large du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), composé de 9 membres et d’un Premier ministre. Tous ont été imposés par les puissances impérialistes et aucun de ces individus formant le nouvel Exécutif n’est exempt de corruption.
Doit-on sauver le Conseil Présidentiel de Transition c’est-à-dire éviter son échec ? Si oui à qui profitera son sauvetage ? Avant de répondre à ces questions, il faut, évidemment, signaler que c’est aussi la préoccupation de la CARICOM et même de l’impérialisme américain, agissant tous les deux dans le souci de sauver leurs salauds de la classe politique discréditée. C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre la prochaine visite en Haïti du Secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken pour transmettre les ordres de l’empire aux protagonistes de la crise qui sévit au sein de l’appareil d’Etat corrompu, une façon d’éviter son explosion.
Doit-on sauver le Conseil Présidentiel de Transition ? Si oui, à qui profitera son sauvetage ? Il faut signaler que c’est aussi la préoccupation de la CARICOM et même de l’impérialisme américain…
En réalité, il n’y a aucune transition politique en Haïti. Tant cette conjoncture nourrit beaucoup plus de craintes que d’espoirs pour les masses défavorisées. Ce qu’on appelle transition a déjà fait fausse route, elle ne se dirige pas vers le renversement du système capitaliste pourri, corrompu, mais vers une succession continue d’imposture dans laquelle l’oligarchie dominante s’y retrouve tout en jouant un rôle-clé.
Elle repousse ainsi à un horizon encore plus loin l’espoir du peuple de pouvoir vivre dignement, de bénéficier de services de santé, d’éducation et d’une paix durable. Ce n’est pas un projet pour un changement des conditions de vie des masses qui est en cours mais une grande conspiration pouvant complètement les anéantir.
Ce peuple issu d’un passé historique, qui a déjà fait ses preuves en contribuant à ce que tout homme soit un homme quel que soit sa race ou son origine sociale, ne peut accepter cette condition de vie insupportable. Or, il ne peut rien attendre de ces faux projets de transition impérialiste ne visant à apporter aucune amélioration dans sa vie de tous les jours.
D’ailleurs, ce n’est nullement dans leur esprit et nous pouvons tous le constater, c’est une dégénération à outrance qui se produit et cela à tous les niveaux de la vie nationale.
L’impérialisme et ses laquais locaux ont habilement manœuvré pour conserver le statu quo. Ce n’est guère sans raison qu’aucune action d’envergure n’ait été réalisée durant les trois ans de l’ancien Premier ministre Ariel Henry et également les quatre mois du gouvernement dirigé par une alliance d’allégeance et de soumission de la classe politique à Washington de sorte qu’aucune amélioration significative ne soit effectuée.
Toutes les réformes de l’impérialisme vont dans un seul sens : celui de renforcer sa mainmise actuelle sur l’Etat haïtien. Une logique néocoloniale qui confine l’appareil d’Etat dans une logique telle qu’il est impossible d’assurer le bien-être de la population.
De la posture de dominée et la dépendance à outrance dans lesquelles cette transition est enfermée, rien ne sera favorable au peuple haïtien. Les transitions s’éternisent mais les masses opprimées ne tireront aucun bénéfice, tant que c’est l’impérialisme qui tire les ficelles et dicte les solutions.
Si vraiment il y avait une transition en Haïti, cela ferait longtemps que nous aurions vu ou ressenti ses effets dans le pays et sur la population. En définitive, rien n’est sûr pour les puissances capitalistes avec leur nouvelle stratégie de formule de présidence collégiale. Il suffit de voir l’engrenage dans lequel elles se trouvent juste pour former le Conseil Électoral Provisoire (CEP). Sa stratégie pour garder le contrôle du processus afin que le rapport de force ne penche jamais dans le camp du peuple pour éviter tout changement profond et considérable est depuis le début dans l’impasse.
Les chiens de garde du système se chamaillent entre eux afin d’attraper les meilleurs os. Tout cela est source d’inquiétudes, d’incertitudes au plus haut niveau à Washington, y compris dans les allées du pouvoir fantoche de Port-au-Prince. A qui profitera le sauvetage de la transition actuelle ? En tout cas pas au peuple haïtien, car toute sa lutte consiste à forger le tombeau de l’impérialisme en Haïti et ce, d’où qu’il vienne.