La situation demeure particulièrement trouble et scandaleuse dans un pays qui sombre davantage encore dans les abysses d’un sous-développement dévastateur. Cette politique qui ne dit pas son nom a pour effet d’accentuer les difficultés économiques et sociales, projet très avancé d’exploitation du peuple haïtien. C’est dans ce panorama d’un quotidien des plus difficiles fait essentiellement d’une pénurie totale, chronique et généralisée que le 20 septembre prochain trouvera sans doute le pays, en ce 261ème anniversaire de naissance du père fondateur de la Nation et de l’Etat haïtiens.
Jean-Jacques Dessalines, ce nom ne plait pas à tout le monde particulièrement à ceux qui dans une certaine mesure ne s’identifient guère à la hauteur de ses actions, de son rêve, de son idéal, de sa vision de lutte héroïque dans l’intérêt des opprimés. Jusqu’à nos jours beaucoup de personnalités de la classe dirigeante le boycottent en refusant même de citer son nom ou de l’identifier à la cause du pays qu’il a enfanté.
L’idéal dessalinien est caractérisé par la conviction révolutionnaire sincère et profonde qui animait notre demi-dieu. Sa vocation révolutionnaire était de combattre et dénoncer l’exploitation et la répression partout où elles existent. Sa volonté de mobiliser son peuple pour le libérer de toutes les contraintes, des oppressions de toutes sortes, n’a d’égal que l’acharnement qu’il a mis à développer la lutte contre l’ennemi principal.
Dessalines avant-gardiste de la révolution haïtienne, dirigeant au franc parler, au courage physique et moral impressionnant, est de ceux qui ont été profondément convaincus que la révolution est nécessaire et qui se sont décidés à se consacrer entièrement à sa construction. Il a pris ses responsabilités historiques et assumé les taches de libération nationale à la tête de la révolution jusqu’à la victoire finale et cela grâce au concours de la grande masse des esclaves contre le colonialisme odieux qui les opprimait, pillait leurs richesses, exploitait leur force de travail. Transformer les difficultés en succès, c’est une leçon que tous les peuples qui luttent pour leur libération nationale se doivent de méditer et de ne jamais oublier.
Il devient alors nécessaire de dire qu’aujourd’hui, nombreux sont ceux qui se réclament du libérateur, uniquement pour créer la confusion puisqu’ils sont pour la plupart des corrompus, des réformistes, des collabos, des vassaux au service de l’ennemi de classe. Ils ne sont que des animaux dressés pour servir le camp impérialiste adversaire du peuple et du pays de façon à faciliter les riches à devenir plus riches et faire en sorte que les pauvres deviennent plus pauvres.
Si le peuple haïtien ne s’identifie avec les différentes branches de l’opposition au régime de mercenaires et de trafiquants en place, c’est du fait qu’il est clair cette opposition est hostile aux principes révolutionnaires, aux enseignements que Dessalines avait légués tels que : l’organisation, la paix, la justice sociale, la dignité, le progrès en consacrant tous nos efforts, toute notre énergie contre la misère et l’exploitation de l’homme par l’homme. En s’assurant qu’une poignée ne jouisse d’une richesse insultante alors que la majorité du peuple vit dans des ghettos.
Malheureusement, cette opposition ne tient pas compte des préjugés de classe, elle préfère tout bonnement s’attarder à combattre les symptômes au lieu, de préférence, des causes profondes, des périls qui menacent la patrie. Ce n’est pas sans raison qu’elle ne fait aucune confiance à la force irrésistible des masses exploitées luttant pour la transformation radicale de la société. Et cela signifie une chose essentielle : liquider la résistance populaire haïtienne de sorte que son combat se transforme en reddition.
Tout Dessalinien digne de ce nom, ayant le sang rouge de Dessalines dans ses veines, ne doit pas se laisser influencer par les sirènes de ces laquais, employés des classes dominantes, ces démagogues du système capitaliste ci-devant esclavagisme qui l’incitent à la subordination et à la démobilisation face aux nouveaux colons. Aucun haïtien conséquent, vrai fils et fille dignes de l’Empereur Jacques 1er ne doit prendre la responsabilité malhonnête de cautionner la politique des puissances impérialistes, puisque les solutions qu’ils tendent à nous imposer ne sont autres que des moyens pour nous faire sombrer dans le chaos et de plus légaliser librement le racisme, le pillage et l’oppression pour engraisser davantage des multinationales.
Être Dessalinien, en dépit des trahisons des uns et des complicités, manœuvres et machinations des autres, souvent apeurés, anxieux de ne pas perdre leurs privilèges, c’est lutter pour sauver la résistance et la solidarité populaires, de façon à mettre en échec tous les projets confectionnés soit à Washington, Paris ou Ottawa destinés à promouvoir la capitulation des masses prolétariennes.
L’esprit Dessalinien est un symbole de résistance et d’effort dans la lutte et la continuité dans l’effort, car la résistance est un impératif vital. C’est par la lutte de classe seule que nous pouvons retracer l’histoire enthousiasmante de la révolution haïtienne, une épopée que la classe ennemie veut effacer de notre mémoire de sorte que la classe ouvrière et les masses paysannes haïtiennes conscientes et organisées ne s’identifient avec leurs ancêtres, symbole et modèle d’hommes et de femmes rebelles engagés fidèlement à la cause des opprimés de l’humanité.
La sève révolutionnaire de Dessalines est vivante, puissante et stimulante. Elle irrigue encore nos veines de lutte et de résistance. Longue vie et Bon Anniversaire à notre Empereur, Jean-Jacques Dessalines ! Que vive la mémoire de ce grand et immortel révolutionnaire !