Tout récemment María Isabel Salvador Représentante spéciale du Secrétaire général et Chef du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) ainsi que Eric Willam Stromayor Chargé d’Affaires des Etats-Unis en Haïti, en guise de réponse aux manifestants qui exigeaient la démission du Premier ministre de facto Ariel Henry, avaient fait savoir avec une arrogance inouïe que le chef du gouvernement restera jusqu’à ce qu’il organise les élections puisque « une transition ne devrait pas remplacer une autre transition ».
Suite aux mobilisations de la population particulièrement les masses défavorisées, le Premier ministre par intérim depuis juillet 2021, a été forcé de démissionner de son poste le lundi 11 mars 2024.
Démission exigée depuis que les groupes armés l’ont empêché de rentrer au pays juste après sa visite au Kenya le 29 février dernier dans le but de raviver l’engagement de ce pays d’Afrique de l’Est à envoyer un millier de policiers pour diriger la mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) soutenue par les États-Unis et les Nations-unies.
Ce, à la suite d’une réunion urgente sur la « crise multidimensionnelle en Haïti » qui a été initialement convoquée par la CARICOM (Communauté des Caraïbes).
Et cette dernière pour ne pas mettre trop de poids sur son épaule passa la balle au véritable patron, en l’occurrence le triumvirat impérial Etats-Unis, Canada et France.
A cette réunion prenaient part, certes, les émissaires de la Caricom avec la participation des « partenaires internationaux de développement » composée de représentants du Brésil, du Canada, de la France et du Mexique, les Nations Unies et les États-Unis, représentés par le secrétaire d’État Antony Blinken.
A cette réunion a été décidée sans doute sur les diktats des puissances tutrices la création d’un Conseil présidentiel de transition et la nomination éventuelle d’un Premier ministre par intérim. Cela illustre que c’est en fait une autre transition qui va remplacer le Dr Ariel Henry bloqué à l’étranger et qui ne peut pas fouler pour l’instant le territoire haïtien.
Sauf sa poignée de partisans du Secteur Démocratique Populaire, de la Fusion des sociaux Démocrates et de l’Inité pour ne citer que celles-là vivant de ses subsides qui aimeraient sans doute le voir revenir au timon des affaires. Cependant la majorité de la population n’a rien à faire avec lui. Puisque sa démission est une revendication de longue date des masses populaires qui voulaient s’en débarrasser faute de son irresponsabilité et de son incapacité.
Dans son discours de démission, il a lui-même annoncé : « […] Le gouvernement que je dirige ne peut pas rester insensible face à cette situation. Il n’y a pas de sacrifice trop grand pour notre pays Haïti, le Gouvernement que je dirige, après le Conseil des ministres de ce soir a accepté de mettre en place un conseil présidentiel de transition, les membres de ce conseil vont être choisi après une entente entre les différents secteurs de la vie nationale. »
A ce compte, ces organisations et partis politiques dont Collectif 30 janvier, EDE, RED, LAVALAS, Montana, Pitit Desalin, Réveil National ont accepté de monter un collège présidentiel selon le vœu des grandes puissances et ces protagonistes ont 24 heures pour présenter formellement les 7 membres du Conseil Présidentiel et un nouveau Premier Ministre à la Nation.
Ce nouveau pouvoir de facto ou de transition fera le bonheur des Etats-Unis, car il cautionnera en bloc le projet d’intervention étrangère en cours.
Personne ne sait ce qui va arriver à Ariel Henry, qui présentement est sous le contrôle du FBI. Qui sait si les Etats ne vont pas profiter de cette situation pour l’impliquer dans l’assassinat du 7 juillet 2021, vu qu’il a communiqué en plusieurs occasions au moment du meurtre avec l’un des authentiques inculpés de ce crime, son ami Joseph Félix Badio.
[…] Le Premier ministre haïtien démissionne Haiti Liberte […]