Ce n’est pas avec des petits arrangements contre quelques billets de gourdes qu’on rendra service à la justice. Et ce n’est certainement pas avec une poignée de main un peu forcée, arrangée et gênée devant la presse et sur les Réseaux sociaux que la justice trouvera ses lettres de noblesse dans un pays où la justice s’achète comme l’on achète un soda en pleine rue. Enfin, passer sous silence le scandale qui s’est déroulé au Parquet de Port-au-Prince la semaine dernière entre Berson Soljour, le Directeur Départemental de l’Ouest (DDO) de la police nationale et Wibert Rhau, le greffier en chef du Parquet de Port-au-Prince, c’est cautionner que la justice en Haïti doit être une affaire de gros sous et de rang social. La justice n’a jamais été une affaire de personne, c’est une question de principe ! Ceci pour dire que la tentative en haut lieu pour camoufler l’affaire ne doit pas passer. La justice, comme disent d’ailleurs certains avocats, doit avoir le dernier mot. La semaine dernière, il y a eu deux catastrophes en Haïti. La première, naturelle, le séisme ayant causé la mort de 17 personnes dans le grand Nord. La seconde, juridico-policière, dont le chef de la police du Département de l’Ouest Berson Soljour était l’épicentre au Palais de justice.
Pendant que le pays tout entier avait les yeux tournés vers les trois départements frappés de plein fouet par un tremblement de terre de magnitude 5,9 entre les 5, 6 et 7 octobre 2018, et principalement à Port-de-Paix où on a recensé plus de victimes et de dégâts matériels, dans la capitale, tout particulièrement au Parquet situé au Bicentenaire, une autre catastrophe se jouait le mardi 9 octobre entre le Commissaire de police Berson Soljour, les greffiers, les avocats et les employés du Parquet de Port-au-Prince où le greffier en chef Wilbert Rhau a été sauvagement agressé par ce haut responsable de la PNH. En ce mardi 9 octobre 2018, tout a commencé avec l’audition du militant politique du Parti Fanmi Lavalas, Dr Schiller Louidor, par le Commissaire du gouvernement (Procureur de la République) Me Ocname-Clamé Daméus. Cette audition avait été sollicitée par le chef du Parquet qui voulait en savoir plus sur les déclarations du Dr Schiller Louidor dans la presse relatives aux manifestations prévues pour le mercredi 17 octobre. Des déclarations selon lesquelles le militant politique aurait appelé la population à la violence contre le pouvoir en place selon le représentant du pouvoir exécutif au sein de l’appareil judiciaire.
On sait depuis quelques semaines que des groupes de tendances diverses ont appelé la population à manifester dans tout le pays en vue d’obtenir des réponses sur les dilapidations des fonds publics et principalement sur ceux du PetroCaribe. Plusieurs responsables politiques, associatifs et autres acteurs sociaux de divers milieux veulent faire de cette date symbolique du 17 octobre 2018 qui rappelle l’assassinat du Fondateur de la Patrie, l’Empereur Jean-Jacques Dessalines, une journée de réflexions et si possible de grands bouleversements sociopolitiques dans le pays. Sur les Réseaux sociaux et dans la presse en général, l’appel a été relayé d’un bout à l’autre de la planète demandant à tous les Haïtiens se sentant concernés de se mobiliser en vue de contraindre les autorités gouvernementales et judiciaires à lancer des poursuites contre ceux accusés de détournement de fonds publics. Dr Schiller Louidor qui n’est pas un inconnu de la scène politique nationale, n’est pas en reste. Etant un militant, voire un des responsables du Parti Fanmi Lavalas, Schiller Louidor s’est retrouvé dans le collimateur du Commissaire du gouvernement, Ocname Daméus, pour avoir lui aussi appelé la population à manifester ce jour-là. Sauf que ses propos sonnent mal aux oreilles du chef du Parquet de Port-au-Prince qui croit entendre des propos pouvant inciter les manifestants à attaquer d’autres citoyens. D’où la convocation à se présenter devant le Parquet le mardi 9 octobre. Répondant à l’invitation du Commissaire du gouvernement, Schiller Louidor s’était présenté à l’heure dite au Parquet. Sauf qu’il n’était pas seul.
Au même moment, un nombre conséquent de partisans, militants de Fanmi Lavalas, des sympathisants et autres amis du leader politique s’étaient donné aussi rendez-vous devant le Parquet de Port-au-Prince en signe de solidarité avec ce militant pur et dur de la mouvance lavalas des premières heures. L’audition s’est très bien passée entre les deux hommes en compagnie des avocats du militant où la courtoisie et le respect mutuel étaient de rigueur. On a noté qu’aucune charge non plus n’a été retenue contre lui, seulement qu’il doit rester à la disposition de la justice. Peut-être jusqu’après la date fatidique du 17 octobre au cas où il devrait se passer quelque chose. Sauf que devant le Palais de justice se jouait une autre scène. Tout d’abord, les soutiens du Dr Louidor mettaient la pression sur le Commissaire du gouvernement afin de ne pas mettre leur leader en garde à vue (inculpé).
Mais tout se fait dans l’ordre et le respect des lois sans aucune violence, ce d’autant plus que les forces de l’ordre étaient présentes en grand nombre pour encadrer la manifestation et pour parer à toute éventualité. Donc, il n’y avait aucune menace en vue contre le Commissaire du gouvernement ni contre le Palais de justice où siège le Parquet de Port-au-Prince au bord de la mer. Mais un incident grave va mettre en cause la sérénité du Palais de justice qui en a vu d’autres depuis son installation dans l’ancien local de l’USAID suite au séisme du 12 janvier 2010. Par le plus grand des hasards, les employés, les avocats et les greffiers du Parquet ont découvert la présence du chef de la police de l’Ouest dans les locaux du Palais de justice. Ils s’informent pour savoir qui a convoqué ou alerté ce haut gradé de l’institution policière dans le Temple de Thémis, puisque les policiers affectés au Palais de justice n’ont rien annoncé d’anormal. Sinon, une manifestation de soutien à un chef politique comme il en a presque tous les jours devant les barrières du Palais de justice. Ils n’ont trouvé aucune réponse concrète à leurs questions. Mais en Haïti, la présence d’une haute autorité attire toujours des curieux, surtout quand il s’agit du Directeur départemental de la police de l’Ouest déplaçant avec lui une batterie de policiers armés jusqu’aux dents pour sa protection, dit-on.
Berson Soljour devra aussi justifier son comportement brutal vis-à-vis d’un membre et fonctionnaire du Parquet.
Les couloirs du Parquet sont vite remplis de curieux de toute sorte et bien évidemment beaucoup de greffiers et d’avocats se trouvant sur le lieu de leur travail ou venus tout simplement défendre leurs clients. Se sentant inconfortable devant autant de regards indiscrets ou peut-être rempli de trop d’importance et de pouvoir, le Commissaire de police, Berson Soljour, s’est rappelé la belle époque où quand un « chef » était dans les parages, tout le monde prenait ses jambes à son cou pour prendre la fuite sur son passage. Or là, les employés et les greffiers, faisant les va-et-vient dans les bureaux des magistrats et des collègues greffiers, le regardent avec un air de « pour qui se prend-il ». Voulant peut-être tester son autorité, Berson Soljour demande alors à un greffier de faire évacuer la salle où il se trouvait. Puisqu’il ne connaissait personne du Parquet, le Commissaire de police ne savait pas qu’il s’adressait directement au maitre des lieux qui n’est autre que le chef des greffiers du parquet de Port-au-Prince. En un mot, le deuxième personnage du Parquet.
Celui-ci, avec un sourire narquois, a refusé catégoriquement d’exécuter les ordres d’un étranger dont il n’avait pas le souvenir d’avoir invité dans son bureau. Surtout qu’ici c’est lui le patron et qui donne des ordres. Choqué et estomaqué qu’on ne lui ait pas obéi, Berson Soljour rentre dans une colère folle et s’en prend à tous les fonctionnaires se trouvant dans le bureau du parquetier en chef, Wilbert Rhau et un avocat présent Me Dieps Augustin. Furieux et vexé, le policier n’arrive pas à comprendre que ses ordres ne soient pas exécutés en claquant les doigts. Là encore, se rappelant la période les plus sombres de l’histoire autoritaires en Haïti, l’époque où les militaires et les Tontons Macoutes faisaient la pluie et le beau temps sur le pouvoir judiciaire et que le pouvoir exécutif foula aux pieds les règles de la séparation des trois pouvoirs, le DDO de la police qui est un corps soumis au pouvoir judiciaire, pense pouvoir laver l’affront en tabassant tout le monde. Saisissant sa radio de communication qu’il tenait à la main, sans hésiter il la brisa sur la tête de Wilbert Rhau, ignorant toujours qu’il est dans le bureau de celui qu’il est en train de martyriser.
Me Dieps Augustin, quant à lui, a reçu une gifle. Entretemps, le bruit de la bagarre attire d’autres greffiers et avocats qui se précipitent dans le bureau du chef des greffiers et tentent de calmer ce Commissaire de police totalement hors de lui par le fait que les greffiers et les avocats refusent de lui obtempérer. Mais Gerson Soljour a vite compris qu’il n’est pas sur son champ de bataille. Il a profité de la confusion générale pour prendre la fuite et s’est réfugié dans un premier temps dans le bureau du Commissaire Gabriel Ducamel ensuite au bureau du Commissaire du gouvernement Ocname Daméus qui lui, ignore qu’une vraie scène de violence est en train de se jouer à deux pas de son bureau. Sachant que le fugitif s’est enfermé dans le bureau du Commissaire du gouvernement, tous les avocats, les greffiers et les autres employés du Palais de justice se sont mis d’accord pour que Berson Soljour ne sorte pas libre de ses mouvants du Parquet de Port-au-Prince. Un front de solidarité est donc constitué pour que justice soit faite pour le chef des parquetiers victime dans son bureau de la brutalité policière. Tous réclament l’arrestation immédiate du Directeur départemental de la police de l’Ouest puisqu’il y a flagrance. Non seulement ce chef de la police outrepasse son rôle, mais il a commis à l’intérieur même du Temple de Thémis un acte de voie de fait sur des citoyens dans l’exercice de leur fonction.
Le flagrant délit étant donc justifié, Berson Soljour devait être arrêté et jugé pour ces faits graves commis sur des agents judiciaires sans aucune raison. Non seulement le Commissaire de police n’était pas dans une mission spécifique entrainant sa présence sur le lieu, mais il avait outrepassé ses pouvoirs en frappant des agents judiciaires sans raison et sans motif. D’ailleurs, aucune loi n’autorise justement, sauf dans le cas de flagrance, un agent de police, quel que soit son grade et son rang, à passer à tabac ou de frapper un citoyen. Encore moins si ce citoyen n’a rien fait de mal. D’où d’ailleurs, la levée de bouclier du Conseil de l’Ordre des avocats contre le Commissaire du gouvernement, chef des poursuites, qui n’a pas immédiatement remis le fugitif à la justice une fois qu’il s’était réfugié dans son bureau. Le Commissaire de police a volontairement frappé Me Dieps Augustin et Wilbert Rhau sans que ces derniers l’aient menacé ou attaqué. En pleine réunion de conciliabule entre les membres de l’Ordre des avocats et le Commissaire Ocname Daméus dans un bureau annexe où le cas du chef de la police de l’Ouest était en débat, celui-ci a profité de ce moment d’apaisement pour prendre la poudre d’escampette en prenant ses jambes à son cou en passant par une petite porte de service à l’arrière du Parquet pour s’enfuir en compagnie des ses gardes du corps qui, il est vrai, n’avaient rien à voir avec la bagarre.
Même si les membres de l’Ordre des avocats accusent Me Daméus de complicité dans la fuite, humainement on peut néanmoins comprendre la fuite de Berson Soljour qui avait en tête le souvenir de la bastonnade en règle de l’ancien ministre de la Culture et de la Communication, Guyler C. Delva, au bureau de l’immigration de Lalue, il y a quelques semaines, par une meute d’employés en colère. D’ailleurs, depuis la fuite du bureau de Wilbert Rhau, une idée travaillait Soljour. Comment quitter sain et sauf le Palais de justice sans se faire rouer de coups par les employés de cette institution tous solidaires de leur collègue violemment frappé à la tête alors qu’il n’a pas mérité cela ? En effet, certains employés du Parquet ont le plus grand regret de ne pas avoir fait passer un sale quart d’heure au Directeur de la police de l’Ouest pendant qu’il agressait le greffier en chef dans son propre bureau. Jamais, selon eux, ils n’auraient dû laisser partir indemne ce personnage qui oublie que les anciennes Forces Armées D’Haïti (FADH) ne sont plus à la mode, même si depuis quelques mois le Président Jovenel Moïse tente difficilement de remettre sur pied cette force dont l’utilité reste à démontrer à plus d’un. Les employés du Parquet remémorent la scène où le journaliste et ancien ministre de la Communication de Jovenel Moïse, Guyler C. Delva, tentait de s’échapper des mains des employés du Bureau de l’Immigration de Lalue après avoir été insulté et pris en photo par une employée de cette institution qui n’avait pas pu lui donner sur place le passeport d’une de ses amies ou de sa sœur, selon les versions.
En effet, tout le monde peut voir encore sur les Réseaux sociaux les images passées en boucle de la tribulation de Guy C. Delva tentant de se sauver lorsque plusieurs fonctionnaires le malmenaient à coups de poings, coups de pieds, des gifles et bousculade pour avoir agressé verbalement une employée au sein même de son lieu de travail. La fuite en catimini du bureau du Commissaire du gouvernement de Berson Soljour peut sans aucun doute s’expliquer par ces images d’une violence inouïe opérée sur l’ancien ministre. Naturellement, on peut comprendre la colère des membres du Conseil de l’Ordre des avocats qui rendent Me Ocname Daméus responsable de la fuite du Commissaire de police. Puisque, selon certains d’entre eux, si le fuyard s’est rendu au bureau du chef de la poursuite, c’est parce qu’il considère son geste répréhensible et en se refugiant auprès de Me Daméus, c’est comme s’il s’était rendu dans le Poste de police le plus proche pour se constituer prisonnier. Jamais, Berson Soljour n’aurait dû sortir libre du Parquet de Port-au-Prince, selon certains avocats. Puisqu’il était déjà entre les mains de la justice.
D’où leur action symbolique le mardi 9 octobre une fois qu’ils ont appris que Berson Soljour s’était « évadé » du bureau du Commissaire du gouvernement, selon l’expression d’un avocat. Il y a coups, agressions physiques et voie de fait en présence des témoins, donc il y a bien flagrance. Le jour même, le Directeur départemental de la police de l’Ouest devait être sous les verrous. Ainsi, toute la corporation a mené une action symbolique dans la cour du Palais de justice le mardi 9 octobre lorsque le Commissaire du gouvernement, Me Ocname Daméus, voulait quitter le Parquet. Son cortège ayant été momentanément bloqué par des membres de l’Ordre des avocats, des huissiers, des greffiers et même le petit personnel du Palais de justice qui se couchaient à même le sol devant le cortège du chef du parquet pour marquer leur mécontentement. Ils réclament depuis, la démission ou la révocation du Commissaire du gouvernement. Finalement, habitué à ce genre de manifestation, le chef du Parquet a dû quitter le Palais à pied, protégé par ses gardes du corps. Après l’incident, le Commissaire du gouvernement a annoncé une enquête avant de décider de quoi que ce soit.
le chef du Parquet a dû quitter le Palais à pied, protégé par ses gardes du corps.
Il souhaite une enquête impartiale. Puisque, selon lui, vu que l’incident avait eu lieu au sein du même Parquet, il faut que ce soit un organisme indépendant qui mène cette enquête. Dans un premier temps, Me Daméus avait dit que cette affaire serait réglée en interne. Mais l’Association Nationale des Greffiers (ANG) ne l’entend pas de cette oreille. Selon Jean Thomas Lens, le Président de cette association, il est hors de question que l’affaire reste là. « Berson Soljour n’est pas affecté au Parquet de Port-au-Prince. Un incident d’une telle envergure ne peut être traité à l’interne » confie-t-il. D’après Jean Thomas Lens, « après avoir commis ce forfait, le responsable de la DDO s’est réfugié au bureau du Commissaire Gabriel Ducamel pour ensuite se rendre au bureau du Commissaire Daméus » et de rajouter « Le Commissaire est chargé de prendre des mesures en cas de flagrance, pourtant, c’est lui qui a pris toutes les dispositions pour que Berson Soljour sorte du tribunal en catimini ». Depuis cette énième affaire entre la police et la corporation judiciaire, des voix s’élèvent pour que le gouvernement assume ses responsabilités.
Une grève générale de l’ensemble des greffiers et avocats des 18 juridictions haïtiennes a été organisée durant toute la semaine suite à l’agression dont ont été victimes le chef des greffiers et un avocat. Un mouvement de contestation qui a paralysé le fonctionnement de l’ensemble des tribunaux du pays. Depuis le début du mois, plusieurs altercations entre policiers et hommes de loi ont été observées dans le pays. Entre autres, celle opposant les avocats Réginald Févry et Jerry Pétiote et les policiers Wagner Thomas et Paulo Yvenel du Commissariat de Delmas 22 le 4 octobre dernier. Sans oublier l’incident mettant en cause le policier Matador Jimmy, un membre de la Compagnie d’Intervention et de Maintien de l’Ordre (CIMO), et les avocats Mauril Cirismond, Junior Chérette et Sylvie Jean Marie le 2 octobre. Le comportement du DDO de la PNH est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
D’où une résolution en quatre points dans laquelle le Conseil de l’Ordre des avocats signifie son inquiétude et demande à la Direction générale de la police nationale de prendre des mesures disciplinaires contre le Directeur départemental de l’Ouest pour l’agression physique commise sur un des leurs en attendant l’action en justice. En tout cas, si pour le moment aucune sanction n’a été prise à l’encontre de Berson Soljour, la Direction générale de la PNH n’avait pas tardé à réagir. Le jour même, c’est-à-dire le mardi 9 octobre, dès qu’elle a eu connaissance de l’incident, selon Michel-Ange Gédéon le DG de la PNH, par voie de presse, elle a immédiatement saisi l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN), la police des polices, pour enquêter sur l’affaire. En attendant le résultat de l’enquête devant déterminer les responsabilités de chacun des protagonistes, le DGPN a émis un communiqué dans lequel elle se veut neutre. Elle déclare être prête à défendre les droits de tous ses membres mais elle n’entend non plus protéger ou tolérer des comportements ou des « brebis galeuses » dans son sein susceptibles de ternir l’image de l’institution policière.
Pour le Directeur général de la PNH, Michel-Ange Gédéon, c’est à la justice de trancher dans de pareilles circonstances. D’ailleurs, pour bien montrer qu’il ne soutient point l’attitude de son Commissaire de police, le vendredi 12 octobre dans la matinée, le Commandant en chef de la PNH s’est rendu au siège du Conseil de l’Ordre des avocats (barreau) de Port-au-Prince, afin d’en savoir plus sur cet incident gravissime opposant un haut gradé de la police et un haut responsable du Parquet dans son bureau. Après cette visite, même si le Conseil de l’Ordre des avocats a lancé un appel au calme, les avocats du Barreau ne souhaitent pas pour autant lâcher l’affaire. Ils veulent toujours la tête du Commissaire du gouvernement Ocname Daméus et une sanction exemplaire contre le Directeur général de la police de l’Ouest (DDO), Berson Soljour. Comme on peut le constater, celui-ci n’est pas sorti du pétrin dans lequel il s’est fourré même avec des petits arrangements moyennant finance. Non seulement il doit dire ce qu’il était venu faire au Parquet ce mardi 9 octobre 2018 au moment de l’audition de l’un des responsables du Parti Fanmi Lavalas, mais il devra aussi justifier son comportement brutal vis-à-vis d’un membre et fonctionnaire du Parquet. Alors qu’en tant que haut responsable de la PNH, il devrait donner le bon exemple aux policiers sur le terrain qui doivent en toute circonstance garder leur sang froid et avoir un comportement irréprochable pour ne pas ternir l’image de l’institution qu’ils représentent. Apparemment, le Commissaire Berson Soljour se trompe d’institution et d’époque !
C.C