Démolition de maisons à Pèlerin 5 !

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Mardi 3 juillet 2018, sur ordre du commissaire du gouvernement près du tribunal civil de Port-au-Prince, Me Clamé-Ocnam Daméus, le directeur départemental de l’Ouest, de la Police nationale, Berson Soljour a entamé le déguerpissement ou plutôt le procédé à la démolition de certaines maisons, soit une demi-douzaine située à Pèlerin 5, un quartier de la commune de Pétion-ville.

La résidence du Président Jovenel Moise à Pétionville, Pèlerin 5

Les raisons avancées par le commissaire du gouvernement dans sa correspondance au responsable de la Police nationale dans le département de l’Ouest  (DDOPNH) sont que «des constructions, érigées depuis quelques années à Pèlerin, menacent la vie et la sécurité de la famille présidentielle, établie, il y a moins de deux ans dans la zone ».

Une maison qu’on avait commencé à démolir

Sommes-nous en Haïti ou dans une sorte de Palestine occupée par des colons Israéliens qui à chaque instant  démolissent les maisons des vrais propriétaires palestiniens ? Soulignons que dans sa lettre le commissaire Clamé-Ocnam Daméus a insisté que la PNH doit déloger ces occupants « illégaux » afin que la « sécurité des honnêtes gens » de la zone soit convenablement assurée. Selon lui, il s’agissait de constructions anarchiques dans les hauteurs de la résidence privée du président de la République. Quelle affaire !

Mobilisation à Pèlerin 5 des victimes de Jovenel Moise

Les victimes de cette localité n’avaient d’autres choix que de manifester leur colère en érigeant le lendemain 4 juillet  des barricades de pneus enflammés et en lançant des jets de pierres sur les policiers affectés à la sécurité de la résidence du couple présidentiel. Et par la suite un véhicule de la police nationale et une motocyclette ont été incendiés.

Signalons que Jovenel Moise n’est pas le propriétaire de la maison, où il habite à Pèlerin 5 ; il n’est que le locataire d’un individu nommé Yves Léonard qu’on identifie en tant que mari de la mairesse de Tabarre, Nice Simon.

Maison identifiée à démolir par la DGI

Pour l’édification de nos lecteurs. Voici un extrait de la correspondance du commissaire Daméus au chef de la DDOPNH : « Vu la requête adressée au Commissaire du gouvernement par le directeur général de la direction générale des Impôts (DGI) en date du 2 juillet 2018 dénonçant des individus qui occupent de manière illégale des espaces faisant partie intégrante des domaines privés de l’État ;

Vu que l’espace occupé illégalement est à proximité de la résidence officielle de la famille présidentielle ;

Vu que l’occupation illégale de cette portion de terre, domaine privé de l’État, menace la vie et la sécurité de la famille présidentielle; le commissaire du gouvernement près le TPI/PAP vous requiert de prendre toutes les mesures jugées utiles et nécessaires pour que ces occupants illégaux du domaine privé de l’État soient immédiatement délogés afin que la sécurité des honnêtes gens de la zone soit convenablement assurée. »

La mairesse de Tabarre Nice Simon et son époux Yves Léonard

Des organisations de droits humains ont dénoncé l’acte criminel de démolition sans aucune considération qui s’est effectuée sans même avertir les propriétaires, et sans aucune explication. Ces victimes accusent le Maire de Pétion-ville Dominique Saint-Roc, et  le Parquet de Port-au-Prince  comme les deux  complices  de la famille de la présidence. Le vrai objectif du déguerpissement est de favoriser l’élargissement de la route menant  à la résidence du Chef d’État inculpé dans le blanchiment d’argent.

Le directeur départemental de l’Ouest, de la Police nationale, Berson Soljour

« A démolir » est l’affiche que la Direction générale des impôts (DGI) a déposé sur ces maisons pour les identifier afin de les démolir. Avant de démolir une maison pour quelque raison que ce soit, un Etat responsable devrait s’assurer que les occupants de cette maison trouvent un autre toit, si l’Etat ne peut pas les garantir ce droit à leur propre logis. C’est une chose grave de les jeter dans la rue, comme une bande de cabris sans abri.

Haïti Liberté se solidarise avec ces propriétaires victimes de cet acte malhonnête illustrant une certaine discrimination de classe pour ne pas dire une discrimination certaine.

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