Malcolm X, tout un symbole du combat contre l’oppression

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Malcolm X : symbole du combat intransigeant contre l’oppression à mener «par tous les moyens nécessaires».

«Le capitalisme se nourrit du sang d’autrui. Montrez-moi le capitalisme,
je vous montrerai le vampire».
 
Malcolm X

Né le 19 mai 1925 à Omaha, au Nebraska, dans une famille très engagée dans le mouvement de libération des Noirs, Malcom Little a eu une enfance traumatique: il avait vu sa maison brûler suite à une attaque punitive des hommes du Ku Klux Klan. En 1931, son père Earl Little, pasteur baptiste et disciple de l’influent leader nationaliste noir Marcus Garvey, qui militait pour le retour des Noirs d’Amérique en Afrique, était assassiné par des membres de la Black Legion affiliée au Ku Klux Klan. Le père Little mourut dans des conditions atroces: il fut poussé sous un tramway.

La mère de Malcolm, Louise Norton perdit son équilibre mental à la suite de la mort tragique et brutale de son mari, ce qui contribua à traumatiser davantage le jeune Malcom.  Elle dut être placée dans un asile psychiatrique, alors que ses enfants furent dispersés au hasard des placements sociaux. Recueilli par une famille de Blancs du Michigan, Malcom put s’inscrire à l’école.  Quoique brillant élève, il se désintéressa rapidement de ses études lorsqu’il se rendit compte qu’en tant que jeune Noir défavorisé, il avait en face de lui un avenir assez sombre.

La misère le force à rejoindre sa sœur Ella où il vit chez dans le Ghetto de Roxbury à Boston et bascule progressivement dans la délinquance. Son entrée en délinquance est significative : elle correspond d’une certaine manière au refus d’accepter la place sociale dominée qui lui est assignée par l’univers raciste de l’Amérique blanche.

C’est alors une période de délinquance dans la vie du jeune homme: il consomme de la drogue, en revend, se trouve mêlé à des activités de racket, de consommation et revente de drogue, de proxénétisme, et même de cambriolages). Il est arrêté en 1946 à Detroit pour cambriolage et condamné à dix ans de prison.  De façon paradoxale, la condition carcérale  va être comme un chemin de Damas pour Malcolm. C’est littéralement une plongée qu’il fait dans les livres de la bibliothèque de la prison, qui portaient autant sur l’histoire africaine-américaine que sur l’antiquité occidentale, la philosophie et la rhétorique. Il s’instruit, devient un véritable autodidacte.

« Tant que l’Oncle Sam est contre toi, tu sais que es tu un bon gars », ce fut un des commentaires que fit Malcolm X à Fidel Castro le 19 septembre 1960, quand ils se rencontrèrent à l’Hôtel Theresa de Harlem, pour cette seule et unique occasion.

De sa prison, en 1950, Malcolm écrira même au président Truman pour dénoncer la guerre de Corée. Entre les quatre murs de sa cellule  carcérale, Malcolm entend pour la première fois le nom d’Elijah Muhammad, le «Guide» de la Nation of Islam (Nation de l’Islam), pour qui Dieu est noir. Il découvre ses idées sur la séparation des races, un total rejet des Blancs considérés comme l’incarnation de Satan et l’affirmation d’un « pouvoir noir» fort. Il se convertit au mouvement qu’il rejoint à sa sortie en 1952.

Malcom se débarrasse de son patronyme “Little” hérité de l’époque de l’esclavage et le remplace  par la lettre X, symbole de l’inconnu en mathématiques. Dès lors, il est Malcolm X. Homme charismatique à la dialectique caustique, il devient rapidement le principal orateur de la Nation of Islam dont il fait une organisation de masse et dont le nombre d’adhérents sextupla en l’espace de dix ans, avec implantation dans de nombreuses villes. Il semble que  la popularité grandissante de Malcolm et son sens de la rhétorique et même de la provocation portèrent ombrage au “Guide” qui décida de l’écarter.

La rupture entre Elijah Muhammed et Malcolm est consommée en 1964, et elle est avant tout de nature politique. Malcolm fonde la Muslim Mosque Incorporated (MMI) miroir d’une sensibilité aigüe au mouvement des droits civiques, à caractère multiconfessionnelle et en développement depuis 1965. Sa maturité idéologique grandissante le conduit à former l’Organization of Afro-American Unity (OAAU), une branche américaine du mouvement panafricaniste. L’OAAU reflète le développement d’une pensée et d’un comportement politiques d’orientation nettement internationaliste. C’est dans cette perspective que Malcolm X effectua dans les années 1960 de nombreux voyages au Proche-Orient et en Afrique où il rencontra, Kwamé N’Krumah, haut sommet du panafricanisme.

Un pèlerinage à la Mecque va renforcer ses convictions internationalistes sinon universalistes, car le contact avec les milliers de pèlerins de partout dans le monde lui dessillent des yeux qui voyaient à travers le prisme racial d’un inaccessible séparatisme racial. L’ambiance de fraternité, de grande connivence humaine et l’esprit de fraternité que rencontre Malcolm X lors du pèlerinage ouvre la voie à une sorte de seconde conversion. Malcom X  sent, réalise que la haine et la bêtise cristallisées dans la violence  ne peuvent mener qu’à l’impasse. Seule l’ouverture d’esprit et de cœur peuvent permettre des solutions durables, pour le bien-vivre ensemble.

Malcolm X

À ce carrefour d’une vie en mutation, Malcolm change une nouvelle fois de nom et se fait appeler El-Hajj Malek El-Shabazz. Sa militance politique s’affine, s’articulant autour de thèmes qui séduisent les jeunes noirs : appel à l’organisation de l’auto-défense, à la dignité humaine, à la solidarité avec les luttes de libération nationale.

Dans son discours du 8 avril 1964 au Militant labor forum il déclare : «Nous ne devons jamais oublier que nous ne luttons pas plus pour l’intégration que pour la séparation. Nous luttons pour être reconnus en tant qu’êtres humains. Nous luttons pour avoir le droit de vivre en hommes libres dans cette société. En vérité nous luttons pour des droits plus importants encore que des droits civiques, nous luttons pour les droits de l’homme. »

Malcolm X entame au printemps 1964 une reformulation du projet du nationalisme noir en Amérique qui cherche à sortir de l’alternative entre intégrationnisme et séparatisme. Une reformulation qui débouche sur une opposition nouvelle, non plus entre intégrationnisme et séparatisme, mais entre une perspective révolutionnaire, de subversion radicale de la société américaine et une perspective qui ne remettrait pas en cause radicalement les fondements socio-politiques historiques de l’Amérique.

De façon significative, au plan de son parcours militant, cette évolution correspond à la fois à une intensification de ses relations internationales avec les dirigeants des mouvements anti-impérialistes, notamment arabo-africains, et à un rapprochement avec les socialistes révolutionnaires américains, militants anti-impérialistes aux Etats-Unis. Malheureusement cette reformulation restera inachevée,

Le 18 février 1965 dans une salle comble de l’université Columbia à New York, «Nous vivons une ère révolutionnaire, et la révolte des Noirs américains est partie intégrante de la rébellion contre l’oppression et le colonialisme qui caractérise cette ère. (…) Nous assistons aujourd’hui à la rébellion générale des opprimés contre leurs oppresseurs, des exploités contre les exploiteurs?» En prononçant ces paroles  le combattant antiraciste et des droits humains qu’il était devenu, Malcolm X, signait son arrêt de mort.

Entre-temps, les menaces de mort  et tentatives de passer à exécution ne faisaient qu’augmenter. Malcolm X en était bien conscient, au point que quelques jours avant son assassinat, il déclarait au « New York Times » qu’il vivait « comme un homme qui est déjà mort ».

Le 21 février 1965, à l’Audubon Ballroom dans le quartier de Harlem, à New York, Malcolm, prononce un discours, devant un auditoire nourri, dont son épouse et ses enfants.  A la tribune, Malcolm X a à peine prononcé quelques mots qu’éclate une altercation dans la salle suivie d’un brouhaha. Bien que le service d’ordre soit intervenu immédiatement, pourtant un premier homme s’est tourné  vers lui avec un fusil à canon scié et lui tiré dans la poitrine. Malcolm X s’est effondré Deux complices, au même moment, l’ont achevé presque à bout portant avec leurs armes de poing. Le combattant antiraciste et des droits humains était devenu trop dérangeant.                                                                                                                                     Trois membres de Nation of Islam seront reconnus coupables en 1966 mais les soupçons portent absolument sur le FBI qui avait de longue date infiltré l’organisation et qui a sans doute laissé faire le crime. La complicité de  Louis Farrakhan semble aussi assez claire, lui qui, deux mois avant l’assassinat,  avait écrit : «Un tel homme est digne de mourir»

Mais Malcolm mort, ses idées continuent de vivre. Il est devenu un symbole bien au-delà des États-Unis. Intellectuels, militants, artistes, jeunes révoltés contre l’apartheid, contre l’oppression ont trouvé dans ses discours une source d’inspiration. Anti-impérialiste conscient de la cruauté du capitalisme, Malcolm X est, comme Mandela, comme Sankara, un symbole du combat intransigeant contre l’oppression à mener «par tous les moyens nécessaires», de façon réfléchie, organisée, n’excluant pas la violence révolutionnaire à opposer à la violence capitaliste. Car, se fè k koupe fè.

27 février 2018

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2 COMMENTS

  1. Hillary Clinton Is Not permitted to Black Votes

    the usual understanding dictates that black voters love Hillary Clinton. But one recent poll has the Democratic presidential front runner and former secretary of statedown by 31 points among black Democrats since July.

    relationship, A frequent grievance of Clinton’s main rival, Vermont Sen. Bernie Sanders, Is that he doesn’t know how to communicate with black voters. according to political strategist Luther Smith, “Sanders’ attitude is ‘I am gadget the kind of things I think should be important to you, And if I am saying the particular things on those policy issues, Then you should naturally gravitate towards me’ that isn’t how most people operate, But that is definitely not how black people operate,

    While it is insulting to suggest that a candidate’s policy positions are irrelevant to black voters, it’s probably true that some portion of all voters prize style over substance.

    But the assumption that Sanders can’t earn black votes is among the the worst kind of smug, Lazy political thinking. Clinton began a long campaign season rich in polling numbers among black voters. But this has been driven at least in part by vastly higher name reputation than Sanders, Which will certainly not guarantee her the loyalty of black voters over time.

    Black voters want what all voters want access to exercising, nursing and decent jobs. also, The Black Lives Matter [url=https://twitter.com/asiamescam]asiame review[/url] movement has says certain issues, Such as making certain basic physical safety and reforming the criminal justice system, Are higher focal points for black voters than for other groups.

    Sanders works as a gruff, Didactic 74 year old white man who has lived in Vermont, A state which reaches just 1 percent black, more than 45 years. He’s never going to win on style. But the more people know more about him and his policy positions, The most popular he has and will become. Witness Sanders’ recent passionate endorsement from rapper Killer Mike looking at a raucous multiracial crowd in Atlanta, Which in the moment went viral. On the issues that matter most to black voters, Sanders has a stronger record than Clinton.

    Sanders, Who has publicly opposed the death penalty via his congressional tenure, Said a month ago, “It is time for the country to join almost every other Western industrialized country on Earth in saying no to the death penalty,

    electrical systems, Hillary Clinton said of the death fees, Which is disproportionately given to black people, “i cannot favor abolishing it. Because I do think there are actually certain egregious cases that still deserve the consideration of the death penalty, But I’d like to see those be not a lot of and rare, in lieu of what we’ve seen in most states, easily put, We know that thousands of black men who might not have committed any crime have been and will be executed, But we need to do it less often.

    On the absurd marijuana laws that create landed so many black men in jail and prison, Sanders acknowledged, “We need major modifications in our criminal justice system, Including changes in drug laws Too many Americans have seen their lives destroyed because they have criminal conviction records as a result of marijuana use. that’s wrong. That is required to change,

    on a single topic, Clinton considered, “I think that we get the chance through the states that are pursuing recreational marijuana to find out a lot more than we know today I do support the use of medical marijuana, And I think even there we should instead do a lot more research, While Sanders decries the text between bad marijuana laws and racial oppression, Clinton says we need to further consider something about which there is already a mountain of sound research.

    Sanders introduced legislation in July that would raise workers, but minimum wage to $15 an hour, proclaiming, “It is a national disgrace that millions of full time workers are living in poverty and millions more are forced to work two or three jobs just to pay their bills A job must lift workers out of poverty, Not place them in it, inquired on the minimum wage, Clinton informed that “ideal for do in LA or in New York may not work in other places, Sanders believes that all workers are entitled to a living wage; Clinton feels in waiting and seeing.

    On certification, Sanders referred to, “We need to make sure every young person in this country who wishes to go to college can get the education that he or she desires, Without going into debt and notwithstanding his or her family’s income, Clinton talked about, “I think it is important for everybody to have some part of getting this accomplished I would like students to work 10 hours a week, Sanders says college should be free espresso want to go; Clinton says tired poor, You should have to work for it.

    Sanders has a wide-ranging plan to abolish private prisons. Clinton decided in late October to stop accepting donations from federally created lobbyists or PACs for private prison companies.

    through the second Democratic debate, Sanders turned into Clinton and said, “inevitably, We must say as a nation, admin Clinton, ‘Is health-related a right of all people, Or isn’t it?’ I believe that it is a right, Clinton didn’t interact.

    which they breath an inconsistent record to defend often argue that the best leaders learn from their mistakes; They take in new strategies and information and change their positions accordingly. But the only new details Clinton has gathered that would explain why she has changed her mind on so many key issues, From incarceration with the Iraq War, Is polling data file. That’s using, far from being leading. Even the most charitable meaning of Clinton’s many reversals reveals, At most important, Troublingly poor common sense.

    Here’s the optimum dating advice I ever got: When a man informs you of who he is, you best believe him. That applies equally well to people in politics.

    On the problems black voters care about, Clinton has just overcautious rhetoric to offer. She is taking black voters as a given. Judging by the a reaction to Killer Mike’s rally in Atlanta, I doubt they are going to let her.

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