La solution doit venir du peuple haïtien, pas des Etats-Unis !

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L’impérialisme américain n’a jamais désarmé ni désespéré dans ses tentatives d’imposer, sinon, de renouveler sa domination néocoloniale sur Haïti. Toute l’histoire de nos rapports a été marquée par des situations douloureuses pour contrer notre indépendance et notre émancipation, allant même jusqu’à fouler aux pieds le droit le plus élémentaire du peuple à l’existence. Des coups d’État aux coups de force sanglants en passant par des coups tordus et violents pour liquider le droit du peuple haïtien à l’autodétermination et réprimer sa lutte de libération nationale, l’impérialiste américain a tout fait et tout tenté.

Il ne fait aucun doute que les maux de notre pays sont sérieux : pauvreté endémique, pillage de ressources et inégalité profonde entre un petit nombre de privilégiés vivant dans l’opulence grâce à la malversation et une majorité abandonnée, méprisée et humiliée. Tout cela ne saurait arriver sans cette attitude de nuisance et de malfaisance de l’Administration américaine à notre égard afin de retarder la libération de ce peuple opprimé et exploité tout en accordant à ses oppresseurs locaux un soutien inconditionnel !

Qui sont-ils ceux-là qui apportent aux régimes pourris et corrompus de Port-au-Prince le support politique pouvant leur permettre de consolider leur pouvoir mal acquis, si ce ne sont encore et toujours, les gouvernements américains ? La classe dominante haïtienne depuis toujours ne demeure au pouvoir que grâce à son empire colonial. En créant justement un climat d’insécurité qui ne peut être que préjudiciable au peuple, cela finit par empêcher les masses exploitées de prendre en main leur propre destinée.

Il est un fait, la domination impérialiste occidentale qui a succédé à la colonisation et à l’esclavagisme ne fait qu’accélérer et aggraver nos malheurs, aussi nos dirigeants à l’instar des maîtres colons s’en foutent pas mal du chaos qui règne dans le pays.

Le capitalisme dominant a façonné l’économie haïtienne en fonction de ses propres aspirations hégémoniques et ses besoins.

Le capitalisme dominant a façonné l’économie haïtienne en fonction de ses propres aspirations hégémoniques et ses besoins. La classe politique haïtienne, l’héritière authentique de cette mentalité n’est qu’un instrument renouvelable au service des puissances tutrices. Cette élite est inféodée à l’impérialisme destructeur, voilà pourquoi, elle est aujourd’hui, comme elle l’a été hier et sera toujours indéfiniment incapable d’apporter  la moindre amélioration aux conditions de vie des masses.

Rappelons que lorsque les Etats-Unis ont envahi Haïti en 1915, sous l’applaudissement de la bourgeoisie, la pauvreté et la misère s’abattaient sur les masses des villes et des campagnes qui vivaient déjà dans des conditions inhumaines. Le phénomène de désespoir collectif gagnait de plus en plus le monde paysan et s’était justement le but de cette occupation militaire définie ainsi par Roger L. Farnham, le vice-président de la National City Bank de New York, qui contrôlait la Banque nationale d’Haïti avec ce mot d’ordre « de contrôler l’ensemble de l’Administration haïtienne et ainsi de favoriser les intérêts économiques américains dans le pays. »

Pour couronner le tout, une nouvelle Constitution haïtienne fut même écrite par les Etats-Unis pour légitimer leur forfaiture. Sommes-nous prêts à revivre cette même imposture de la part des bourreaux de Charlemagne Péralte, Benoit Batraville et de nos valeureux combattants Cacos ?

Le 1er janvier 1984 les Etats-Unis avaient lancé le Caribbean Basin Initiative (C.B.I. Projet pour le bassin des Caraïbes), et présenté en Haïti comme un plan d’aide économique. En réalité, ce projet n’était autre qu’une stratégie de contrôle économique et politique pour introduire le plan néolibéral qui allait aggraver les problèmes du pays.

Depuis, la situation affligeante des masses défavorisées, déguenillées et affamées s’accélère et s’aggrave dans les humiliations et le mépris. Aux causes profondes des crises sociopolitiques incessantes du pays, à savoir l’insécurité provoquée et la pauvreté croissante des masses face aux immenses richesses de la minorité privilégiée, les barbares qui ont privé les masses défavorisées de la vie, en les maintenant dépendantes des moyens indispensables sont revenus à la charge. De leur laboratoire criminel, ils ressortent cette nouvelle formule : Le Global Fragility Act ou « La Stratégie des États-Unis pour la prévention des conflits et la promotion de la stabilité du plan stratégique décennal pour Haïti ». C’est un projet que le journal Haïti Liberté n’a jamais cessé d’attirer l’attention, car c’est un autre moyen plus sophistiqué de l’ingérence impérialiste dans les luttes du peuple haïtien, au service qu’elle est des multinationales américaines.

La domination américaine est la conséquence de l’effondrement de l’État haïtien. Aucune confiance ne peut être faite à ceux dont le programme se résume à améliorer ou remplacer leur « mauvais » système capitaliste pour mieux nous assujettir.

Nous ne pouvons pas laisser à ceux qui nous ont enfoncés dans l’abîme de venir à notre rescousse. Il faut que nous nous organisions afin de pouvoir combattre ce nouveau plan de guerre sans doute encore plus machiavélique de l’impérialisme américain si l’on veut perpétuer et défendre notre indépendance. C’est un piège qui nous est tendu. L’urgence est de combattre ce projet de mensonge qui n’est autre : qu’une nouvelle forme classique d’occupation militaire. Le peuple haïtien est le seul à pouvoir construire ou reconstruire sa Nation, pas aux barbares impérialistes et leurs institutions au service exclusif de l’exploitation capitaliste.

Les travailleurs et les pauvres d’Haïti doivent prendre conscience que pendant plus d’un siècle d’une chasse gardée, la domination de l’impérialisme nous a terriblement détruits. Notre rôle pour la survie de notre pays et de notre peuple est de bloquer cette machine à détruire. C’est le système capitaliste qui doit partir avec toutes ses institutions et tous ses corollaires de domination néocoloniale.

Le courage, aujourd’hui, est de rompre une fois pour toutes avec la soumission aux exigences de la classe capitaliste. C’est au service de cette cause, celle de combattre l’impérialisme destructeur que nous de Haïti Liberté sommes révolutionnairement engagés.

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