La prise de position cavalière de l’Occident impérialiste contre la volonté du peuple catalan de s’affranchir de la tutelle espagnole ne nous a pas surpris. Effectivement, dans une très large mesure, il s’agit d’une vaste offensive internationale de propagandes féroces contre la voie d’émancipation indépendantiste qu’a choisie le peuple catalan, avide de se réorienter.
Face à cette crise de décolonisation, deux courants se sont jusqu’ici dessinés. Celui des dirigeants inféodés à l’Occident, des classes dominantes internationales qui visent à empêcher la libération totale, véritable et définitive des peuples ; alors que l’autre est l’unité des forces révolutionnaires, démocratiques, et patriotiques contre toutes les pratiques de l’impérialisme partout où elles se manifestent.
Les Occidentaux, dans leur immense majorité pour ne pas dire tous, ont toujours soutenu activement l’agresseur contre la victime, le fort contre le faible. Nombreux sont les gouvernements réactionnaires, rétrogrades qui n’ont pas trouvé de meilleures positions à prendre dans cette crise que d’apporter leur soutien à l’Espagne de façon à combattre la tranchante et historique décision de la Catalogne qui, à jamais, servira d’exemple au reste des pays encore sous l’oppression coloniale.
L’Europe en revanche, particulièrement le gouvernement allemand « ne reconnaît pas une telle déclaration d’indépendance » ; alors que la ligne impérialiste du capitalisme français dans une déclaration peu digne de Jean-Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères, « ne reconnaît pas la déclaration d’indépendance que le parlement catalan vient d’adopter ». Le chef de file des puissances impérialistes, les Etats-Unis par le truchement de la porte-parole du Département d’Etat, Heather Nauert a martelé que « La Catalogne fait partie intégrante de l’Espagne, et les Etats-Unis soutiennent les mesures constitutionnelles du gouvernement espagnol visant à maintenir l’Espagne forte et unie ». Le Canada, lui non plus, n’hésite pas à fermer la porte à toute reconnaissance d’une Catalogne indépendante comme l’a précisé le secrétaire parlementaire de la ministre des Affaires étrangères, Andrew Leslie «Nous reconnaissons une Espagne unie, point final. C’est simple, c’est clair, c’est une phrase très explicite».
Marchant sur les traces néocoloniales des ennemis de la libération, le gouvernement haïtien de Moise/Lafontant ne fait que répéter les propos de ces patrons impérialistes. En effet, un communiqué du gouvernement daté du 29 octobre 2017 est ainsi libellé : « Le Ministère des Affaires étrangères de la République d’Haïti déplore le vote de la déclaration d’indépendance unilatérale de la Catalogne par le parlement de cette région ». Le président de la République Jovenel Moise pour enfoncer le clou et montrer à ses employeurs sa pleine et entière soumission à leurs idées même les plus réactionnaires a déclaré « Nous appuyons une Espagne forte, stable et solidaire ». A ce message de platitude , l’ambassade d’Espagne en Haïti lui a vite répondu : « Merci président Jovenel Moise pour votre appui ».
Tout cela nous prouve que ce gouvernement qui ouvrait le pays aux intérêts des monopoles étrangers n’a rien de commun avec les aspirations des masses populaires haïtiennes. Ces positions au service de l’impérialisme international illustrent les raisons pour lesquelles il a été imposé dans des élections frauduleuses et truquées.
Le peuple haïtien ne pourra jamais admettre que son pays soit devenu le pays des mercenaires, agents ou partenaires des forces impériales contre des peuples frères. Il y a vraiment de quoi continuer à sonner le tocsin du départ de Jovenel Moise et de sa bande de trafiquants.
Le peuple haïtien dans sa majorité soutient tous les peuples exploités et brimés, particulièrement les masses populaires catalanes engagées dans un combat sans merci pour s’affranchir de la domination coloniale et de toutes les formes d’oppression.
De par notre propre histoire, nous ne pouvons que soutenir toutes les luttes de libération ou d’indépendance nationales et le droit à l’autodétermination. Nous avons pris notre indépendance par la lutte armée et c’eût été totalement nier notre passé historique que de ne pas recommander au peuple Catalan de poursuivre sa lutte héroïque pour le respect de sa souveraineté jusqu’à la victoire finale. Sachez que l’indépendance, la vraie, ne se donne pas, elle se prend.
Que le peuple catalan prenne en main ses destinées pour occuper la place qui lui revient sur la scène internationale!