Sandino, toujours un soleil levant

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127 ans après sa naissance, les critères qu'Augusto César Sandino, au cours de sa vie, a appliqués aux vendeurs de patrie sont valables, aujourd'hui plus que jamais.

Il y a 127 ans, le 18 mai 1895, la plus grande référence de notre nationalisme, Augusto Nicolás Calderón Sandino, est né dans l’humble ville de Niquinohomo durant l’une de ces naissances s marquées pour la postérité du temps parce que nous parlons d’une fierté née pour notre terre bénie mais aussi pour un insigne de l’Amérique, pour un impact mondial et bien sûr pour une cause légitime et patriotique qui a combattu et vaincu l’intervention et l’invasion yankee au Nicaragua, raisons pour lesquelles la planète entière a compris pourquoi les peuples de notre continent sont anti- impérialistes.

Ce 127ème anniversaire de la naissance de celui nommé Général des Hommes Libres par ses hommes revêt une importance substantielle dans la situation actuelle du pays et donc la date, également iconique par son nombre, est pour le militant du FSLN et pour ceux dont nous sommes sortis, une date jubilatoire de fierté accrue.

Augusto C. Sandino brille toujours comme un soleil levant dans ce pays de luttes et d’honneur et je ne dis pas tel un cliché de propagande, ni comme un slogan, mais comme une attitude, comme un comportement inhérent et intrinsèque qui prêche vigoureusement une résistance, une dignité née au Nicaragua comme exemple au monde de ce qu’un petit David peut faire contre le géant Goliath.

Le Nicaragua est une terre de géants, mais dans ce sol fertile, il y a deux références héroïques et patriotiques qui se démarquent des autres, Sandino en politique, révolutionnaire, mystiquement à côté des délaissés d’une part, et le grand Darío en littérature, prose et vers. Grâce à eux, le nom du Nicaragua trouve un écho dans le concert des nations et tous deux ont un lien qui les unit : leur nationalisme, leur patriotisme, la vision de l’avenir qu’ils avaient, la construction de la dignité qu’ils ont bâtie dans l’intimité de la pensée de la majorité des Nicaraguayens qui ont aujourd’hui une conscience dynamique, critique et inspirante pour les autres peuples et qui, dans leur situation actuelle, continue d’être une réaction d’honneur devant ceux qui nous attaquent.

Augusto C. Sandino est une empreinte gravée pour la postérité dans l’esprit de ceux qui, par amour de la liberté, luttent contre tout symbole extérieur qui tente de nous assujettir par des pratiques interventionnistes dans les questions qui, parce qu’elles ne relèvent pas de leur compétence et de leur juridiction, tentent d’imposer des systèmes fondés sur l’arrogance impériale qui a déjà été vaincue du Nicaragua et également vaincue par l’armée folle de ce général des hommes libres qui a fait mordre la poussière de nos montagnes sauvages aux gringos et à l’envahisseur yankee.

Sandino est né dans le berceau de l’humilité. Il faisait partie des exploités, il était un fils de la campagne. Il faisait partie des êtres illégitimes, car les convenances sociales de l’époque imposaient de ne reconnaître que ceux qui étaient nés dans le mariage, marginalisant ceux qui ne l’étaient pas, comme des bâtards ; telle était toujours la mentalité archaïque des conservateurs. Enfant, il était cueilleur de café et pour avoir été au contact de la charrue, la houe, le pic, la bêche, la pelle et le pied-de-biche dans les champs, il a pu comprendre et faire directement l’expérience des inégalités dont souffrent les opprimés, ceux qui ont toujours vu leur dos entaillé par les absurdités féodales de cette époque.

Une statue d’Augusto Nicolás Calderón Sandino à Managua

Sandino mûrit socialement dès l’enfance. C’est vrai, il a passé peu de temps à étudier car il faut se rappeler que Sandino était un fils né hors du mariage, de Don Gregorio Sandino et d’une dame qui était son employée, Margarita Calderón, et il n’a été reconnu que lorsqu’il a atteint ses 12 ans, c’est ainsi que sont les choses. Notre héros vit la misère vécue par les humbles, le paysan, l’ouvrier, l’indien rural à une époque bien plus difficile que celle d’aujourd’hui.

À cette époque, les travailleurs devaient signer un contrat avec leurs employeurs et s’ils voulaient aller ailleurs, ils devaient obtenir l’autorisation de leur employeur, sinon ils éaient jetés en prison et c’est arrivé à la mère de Sandino pour qui il a beaucoup souffert dans son enfance et qui a pesé sur la transformation de sa personnalité et sur la conception de la patrie qu’il voulait pour les Nicaraguayens.

À l’âge de 17 ans, en regardant le cadavre du général Benjamín Zeledón*, ce fut une explosion dans la conscience Augusto Nicolás qui le transforma et devint une scène dantesque indélébile dans sa mémoire.

Lorsque Don Gregorio accepte enfin son fils nouvellement reconnu dans sa maison, le jeune Sandino a de gros problèmes avec la belle-mère qui l’a marginalisé parce que Sócrates, son demi-frère était l’enfant de la maison, le fils du couple et il a dû se placer dans le contexte de l’histoire de notre pays où les conditions et les valeurs ne sont pas celles d’aujourd’hui, même si sans nous traiter de fous il y a toujours des belles-mères qui, aujourd’hui, agissent de même, comme si les enfants du péché étaient coupables de l’irresponsabilité des adultes.

La conscience révolutionnaire de Sandino s’est endurcie dans les travaux d’exploitation les plus durs où les contremaîtres fouettaient le péon, ce qui l’amenait nécessairement à développer des critères sociaux fondamentalement justes. C’est pourquoi nous devons voir et projeter Sandino en tant que savant, nationaliste, libéral, interculturel, latino-américaniste, humaniste, bolivarien, anti-impérialiste. Sandino le militaire, le guérillero, le coopérativiste, le spiritualiste, l’écologiste, le stratège ; le fraternel, héroïque et patriotique Sandino, le Sandino dans tous les sens du terme, et Sandino dans tous les sens et dans toutes les actions de sa vie.

Sandino est né tout à fait doué dans le domaine militaire et stratégique. De plus, c’est un homme qui, pendant la guerre de 6 ans contre les américains, fut un leader qui n’était pas désincarné des réalités de ses soldats, c’est un homme qui était imprégné des besoins de son peuple et qui demeurait proche d’eux, ce qui fit de lui un véritable leader.

Lorsque Sandino décide de retourner au Nicaragua en 1926 pour la guerre constitutionnelle, il s’implique et dépense tout son argent… Avec le peu d’’argent qu’il avait, il achète des fusils, rassemble des troupes et il part attaquer El Jícaro. C’était les débuts de Sandino en tant que soldat. Il a été vaincu, mais il a ensuite regroupé ses troupes et les a emmenées dans

les montagnes, sur la colline d’El Chipote, et s’est dirigé vers la côte atlantique où se trouvaient le gros des troupes libérales, à Pipante sur le Rio Coco. Là furent entamées des relations qui furent décisives pour la guerre de libération ; et pour Sandino ses liens avec les populations de la Côte Atlantique furent déterminants pour le reste de la guerre, en termes de logistique, acquisition d’armes, de munitions, de nourriture et de communication.

Sandino a mené à mort entre 1926 et 1933 une guerre contre les troupes des États-Unis qui sont restées au Nicaragua depuis 1912, pillant et aspirant nos richesses avec le consentement des laquais nationaux et des vendeurs de pays de ces temps et qui ne sont en rien différents de ceux d’aujourd’hui parce que la principale caractéristique de ceux-ci sera toujours de donner, pas même de vendre, le Nicaragua en échange du pouvoir, mais de s’enrichir.

Pour le général Sandino, est un traître au pays : « Tout Nicaraguayen qui, à des fins politiques, trafique l’honneur de la nation, sollicitant le soutien officiel des envahisseurs du pays, ainsi que le gouvernement de la Maison Blanche. Ce sont des traîtres : ceux qui prêtent leur concours aux envahisseurs et aux traîtres, pour assassiner les patriotes nicaraguayens qui défendent la souveraineté nationale. »

127 ans après sa naissance, les critères qu’Augusto César Sandino, au cours de sa vie, a appliqués aux vendeurs de patrie sont valables aujourd’hui plus que jamais. Pour ces mêmes raisons, sa pensée est non seulement accueillie massivement par les Nicaraguayens, mais aussi internationalisée au-delà du pays car il est une bannière de la résistance mondiale contre l’empire.

Le général des hommes libres apparaît sur la scène politique et militaire au Nicaragua, fort d’un leadership solide et énigmatique qui a éclipsé le zoo politique et si profond est son héritage que c’est toujours une gifle pour les traîtres du Nicaragua d’aujourd’hui.

Sandino est l’axe d’une machine de guerre qui, depuis la guérilla, a mis à genoux la domination que l’impérialisme yankee exerçait sur notre pays depuis plus de 20 ans, et pour la vérité historique il faut reconnaître que la lutte de Sandino et la sienne martyre n’ont jamais été vaines car là commençait le sauvetage de la dignité et de la souveraineté de la nation contre les traités néfastes de l’empire.

Aujourd’hui, la pensée de Sandino parcourt la planète aux côtés de Rubén, Bolívar, Martí, Juárez, Mandela, Gandhi, Luther King et d’autres géants qui représentent une galerie de valeurs humaines vraiment immortelles et qui inspirent aujourd’hui et inspireront pour toujours.

L’idéologie de Sandino a été recueillie par un grand nombre de mots témoignées à travers ses lettres, ses manifestes et ses déclarations. Personnellement, je les prends tous pour stimuler ma gratitude envers le Créateur de m’avoir fait naître ici car, comme disait notre général des hommes libres : « Je suis nicaraguayen et je suis fier que dans mes veines circule, plus que tout autre, le sang amérindien qui par atavisme renferme le mystère d’être un patriote loyal et sincère ». Que Dieu bénisse le Nicaragua !

 Ndlr.

*Benjamin Zeledón fut le chef de cette rébellion révolutionnaire armée contre le zélé président pro-américain Adolfo Díaz Recinos qui sollicita l’aide militaire des États-Unis. Un contingent de marines débarqua au Nicaragua en août 1912. Le 4 octobre, lors d’affrontements sanglants et inégaux en armes et en troupes, Zeledón fut abattu alors qu’il retraitait dans une tentative pour réorganiser ses soldats. Son inhumation eut lieu après que son corps fut placé sur un chariot tiré par un attelage de bœufs et promené à travers la ville de Niquinohomo.

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