Saura-t-on jamais où est passé Lovinsky Pierre Antoine ?

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Lovinsky faisait peur, politiquement, à bien des gens qui pouvaient avoir pris ombrage de sa verticalité, de «sa militance, son sérieux, son respect de la parole donnée, son esprit d’équipe, et surtout son amour pour Haïti».

Le 12 août 2007, Lovinsky Pierre-Antoine dirigeant de l’organisation Fondation 30 septembre, revenait d’un séjour en province. Il laissa précipitamment son domicile après avoir reçu un appel téléphonique lui fixant un rendez-vous. Depuis, il n’a plus été revu. La disparition a été rapportée à toutes les instances concernées du pays : des bureaux de la Présidence à la Police Nationale d’Haïti en passant par la Primature, le Parlement et le Ministère de la Justice. Les proches de Pierre-Antoine n’oublièrent pas de mettre au courant deux organisations supposées concernées par les droits humains, l’ONU et l’OEA. Un an plus tard, soit le 12 août 2008, il n’y a eu aucune enquête de faite, aucune tentative de mener une enquête, voire de disposer d’informations utiles, satisfaisantes à fournir à la famille de Lovinsky Pierre-Antoine.

Ce jeudi 12 août 2010, sauf miracle, Mme Michèle Pierre-Antoine, ses deux garçons et la famille du disparu resteront encore sans nouvelles de Lovinsky. Il y a eu pourtant des pistes et des indices qui auraient pu être exploités à des fins d’enquête, ainsi les empreintes digitales trouvées dans le véhicule utilisé par Pierre-Antoine. Mais à toute règle il y a exception. En effet dans le cas de Lovinsky Pierre-Antoine, la Police nationale n’a même pas pu se targuer de dire que «l’enquête se poursuit», n’ayant jamais pu dire qu’elle avait même commencé.

Le plus tragique, c’est le mutisme de la pierre, persistant, contre lequel se sont brisées la douleur et l’agonie mentale d’une épouse meurtrie et de deux adolescents psychologiquement broyés par la disparition sans explication de leur père. Il faut croire que Lovinsky faisait peur, politiquement, à bien des gens qui pouvaient avoir pris ombrage de sa verticalité, de «sa militance, son sérieux, son respect de la parole donnée, son esprit d’équipe, et surtout son amour pour Haïti», pour reprendre les mots justes de son épouse, sans oublier que dans un contexte électoral éventuel, il pouvait être un «rival dangereux».

Haïti Liberté n’a pas oublié cette disparition qui enlève encore le sommeil. Les membres du journal s’associent à la douleur encore vive des proches de ce patriote progressiste, authentique défenseur des droits humains et de la cause du peuple pour leur dire qu’eux non plus ils n’ont pas oublié leur cher Lovinsky. Les ravisseurs courent encore les rues, à Port-au-Prince ou à l’extérieur. C’est sûr. Saura-t-on jamais où est passé Lovinsky Pierre Antoine ?

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