La justice utilisée pour étouffer les voix dissidentes et protéger les intérêts d’une élite corrompue
On m’accuse d’“incitation à la violence” et d’être “membre d’une association de malfaiteurs”. Ces accusations sont-elles basées sur des preuves tangibles et concrètes? Où sont les documents? Les faits? Quel tribunal indépendant pourrait valider de telles accusations?
En Haïti, la justice n’est pas un organe de régulation. C’est l’arme des puissants, un scalpel tranchant utilisé pour étouffer les voix dissidentes et protéger les intérêts d’une élite corrompue.
Quand un citoyen dénonce ou pointe du doigt les abus du système, la machine judiciaire se met soudain en branle. En moins de 24 heures, il est qualifié de “membre d’une association de malfaiteurs” ou d’“incitateur à la violence.”
N’est-ce pas une justice à deux vitesses ? La lenteur pour les vrais coupables, la rapidité pour les voix qui dérangent. Où est l’égalité devant la loi?
Le véritable crime ici n’est pas celui dont ils m’accusent. Le crime est leur capacité à mentir sur les autres, à révéler leur incompétence et à participer directement à l’effondrement de l’État.
Les médias sont l’équivalent d’un laboratoire de désinformation. Ce sont des marionnettes aux mains d’une élite corrompue. Ils contrôlent le récit, déforment les faits et utilisent leur plateforme pour diviser le peuple. Ils ne racontent pas des faits, mais des fables. Leur narratif est dicté par ceux qui les financent. Quand un massacre a lieu dans un quartier populaire, ils parlent d’un “affrontement entre gangs”. Mais quand des millions disparaissent des caisses de l’État, le silence est assourdissant. Dans leurs reportages, les quartiers marginalisés deviennent des foyers de « gangsters » et quiconque vit dans ces zones devient un suspect par défaut.
Ces populations marginalisées sont celles qui, si elles s’unissent et s’éveillent, peuvent faire tomber le système. Être né à Bel-Air, à Martissant ou à Cité Soleil suffit pour devenir coupable aux yeux de l’élite corrompue. Cette stigmatisation géographique est un outil de contrôle social. Une mère qui prépare un repas dans un quartier pauvre est, pour eux, une “complice de gangs”. Un adolescent qui joue au football sur un terrain poussiéreux devient une cible potentielle. Mais ces enfants, ces mères, ces ouvriers sont la colonne vertébrale de cette nation.
L’État répond aux revendications légitimes par la brutalité. Ce n’est pas une politique de sécurité, c’est une guerre sociale. Chaque balle tirée dans un quartier pauvre est une déclaration de guerre contre le peuple. La riposte des opprimés, souvent désespérée, est immédiatement criminalisée. Brûler un pneu pour protester est qualifié de “terrorisme”. Mais détourner des fonds publics, qu’est-ce alors ?
Cette manipulation s’inscrit dans un plan clair : justifier la violence répressive de l’État contre les pauvres.
* Terminologie ciblée : Le mot “gang” est utilisé comme une arme pour justifier des massacres, des descentes policières brutales, et des assassinats sans procès. Le mot “gang” est utilisé non pas pour désigner des organisations criminelles, mais pour diaboliser des populations entières. Une mère de famille à Cité Soleil, un étudiant à Martissant, ou un ouvrier à Bel-Air deviennent tous “gangs” par association géographique. Pourtant, les vrais criminels sont dans des bureaux climatisés — DCPJ, Primature, et Palais National, signant des contrats d’exploitation minière ou détournant des fonds publics.
* Effet voulu : Créer une peur collective qui empêche le peuple de s’unir contre leurs véritables oppresseurs : ceux qui détournent des millions, ceux qui signent des contrats destructeurs, et ceux qui accumulent des privilèges sur le dos des masses.
Quand on contrôle l’information, on contrôle les esprits. Mais le peuple doit comprendre que derrière chaque reportage biaisé se cache une volonté de les maintenir divisés et impuissants.
Ils m’accusent. Ils me pointent du doigt. Ils tentent de salir mon nom. Mais pourquoi?
Parce que je représente une menace. Pas pour le peuple, mais pour leur système. Le simple fait qu’ils utilisent la justice comme un instrument de répression montre qu’ils n’ont plus d’arguments pour défendre leur corruption. Pourquoi une accusation sans preuves?
Parce que des preuves n’existent pas. Ce qu’ils me reprochent, c’est ma voix, ma capacité à dénoncer. Ils savent que la vérité que je porte est contagieuse, qu’elle peut ouvrir les yeux des masses.
Pourquoi cibler les dénonciateurs? Parce que chaque dénonciation est une brèche dans leur façade. Leurs tentatives de répression sont un signal de panique. Un système qui accuse sans preuves est un système en faillite morale. Et un système en faillite morale est condamné.
Je refuse de me taire. Je refuse de détourner le regard pendant que mes compatriotes meurent sous les balles d’un système oppresseur. Je continuerai à dévoiler cette vérité dérangeante : en Haïti, ce ne sont pas les “gangs” qui contrôlent le pays, mais bien une poignée de corrompus au sommet.
En m’accusant faussement, ils cherchent à détourner l’attention des vraies questions :
* Pourquoi les accusations contre les élites ne mènent-elles jamais à des procès?
* Pourquoi les quartiers pauvres sont-ils ciblés, et non les salons dorés où se prennent les décisions criminelles?
* Pourquoi les habitants de Cité Soleil, de Martissant ou de Bel-Air sont-ils automatiquement étiquetés comme des “bandits”?
Parce qu’ils vivent dans des zones que l’État a abandonnées depuis des décennies. Les écoles y sont des ruines. Les hôpitaux sont inexistants. Les rues sont des labyrinthes de désespoir. Pourtant, ces mêmes zones deviennent soudainement visibles pour l’État, mais seulement lorsqu’il s’agit d’y envoyer des chars et des fusils.
Nous ne sommes plus dans un simple diagnostic. Ce pays est un patient en phase terminale, rongé par une pathologie systémique où la corruption, l’impunité et la violence institutionnelle agissent comme un cancer généralisé. Ce cancer a des métastases bien visibles : une justice sélective, des élites arrogantes et “quasiment intouchables”, et un peuple manipulé jusqu’à la moelle. Aujourd’hui, je suis devenu un symptôme gênant pour le système, un miroir brutal qui reflète sa déchéance. Alors, ils m’attaquent. Mais leur attaque est leur confession.
Imaginez une fresque. Une immense fresque peinte avec le sang, la sueur et les larmes des Haïtiens marginalisés, dont les vies sont constamment écrasées sous le poids d’une violence à trois visages. Ces visages—institutionnelle, révolutionnaire, et répressive—sont les piliers d’une machine oppressante, huilée par la corruption, l’injustice, et la manipulation des masses. Et aujourd’hui, cette machine tente de me broyer, de salir mon nom et de museler ma voix, tout comme elle le fait avec des milliers d’autres.
La violence institutionnelle est un venin lent qui s’infiltre dans chaque aspect de notre société. Elle est là, invisible mais omniprésente, dans les politiques qui marginalisent les quartiers pauvres, dans l’absence d’opportunités économiques, dans les systèmes de justice qui servent les élites et condamnent les masses. Elle se manifeste quand le gouvernement et les institutions ferment les yeux sur les inégalités criantes, laissant les bidonvilles suffoquer sans éducation, sans emplois, sans infrastructures. L’éducation inaccessible, les soins de santé inexistants, la pauvreté imposée. Un enfant qui ne peut aller à l’école devient un adulte sans opportunités, coincé dans un système qui le condamne avant même qu’il ne commence à vivre. C’est cette violence institutionnelle qui crée les conditions propices (la pauvreté et la misère) à la révolution.
Lorsque la violence institutionnelle atteint son paroxysme, elle engendre une réponse. Les révolutions ne naissent pas de l’air, elles sont le cri d’un peuple qui n’a plus rien à perdre. Pourtant, ce cri est systématiquement étouffé, qualifié de “violence”, tandis que les véritables oppresseurs continuent de prospérer. Et moi, parce que je dénonce cette réalité — La réponse du peuple à cette misère, qualifiée à tort de “violence”, on cherche à me faire taire, à me transformer en bouc émissaire.
Enfin, vient la violence répressive : l’arme des oppresseurs pour maintenir leur pouvoir. La force brutale utilisée par l’État pour écraser le peuple opprimé. Lorsque vous élevez la voix contre l’injustice, ils vous étiquettent, vous réduisent, vous diabolisent. Pour eux, dénoncer les inégalités, c’est devenir un “criminel”. Mais cette répression ne fait que confirmer la profondeur de leur peur et de leur culpabilité. Plus ils vous calomnient, plus ils prouvent la justesse de votre combat.
Ces trois violences sont les faces d’une même médaille : celle d’un pouvoir corrompu qui survit en opposant le peuple à lui-même.
Haïti est un tableau déchirant où l’injustice est peinte en traits gras. Mais ce tableau peut changer. Il suffit que nous, le peuple, arrêtions de croire aveuglément les récits imposés par les puissants. Que nous demandions des comptes. Que nous dénoncions les incohérences. Que nous voyions au-delà des mots comme “bandits” ou “violence”. Car ces mots sont des masques, destinés à dissimuler les véritables visages de l’oppression.
Quand ils m’accusent, ils ne me détruisent pas ; ils renforcent mon point. Ils prouvent que le système est tout ce que je dis qu’il est : corrompu, manipulateur, et oppresseur. Haïti n’a pas besoin d’un autre bouc émissaire ; elle a besoin de vérité. Et si je dois être une cicatrice sur le visage de ce système, alors que cette cicatrice devienne un rappel permanent de sa déchéance.
Leur arme la plus efficace n’est ni la loi, ni les institutions qu’ils manipulent, mais la peur qu’ils distillent. Ils veulent nous faire croire que parler, dénoncer, s’indigner, c’est dangereux. Ils veulent transformer chaque citoyen en spectateur passif, paralysé par la crainte d’être la prochaine cible.
Mais cette peur est un mirage. Elle ne résiste pas à la lumière de la vérité. Chaque accusation portée contre moi est un cri de panique. Ces accusations révèlent leur incapacité à contrôler une voix qui refuse de se taire. Si l’on m’accuse, où sont les preuves? Et si eux sont accusés, pourquoi leur impunité?
Le paradoxe de leur répression : Plus ils m’accusent, plus ils attirent l’attention sur les injustices que je dénonce. Leur stratégie, censée me réduire au silence, amplifie ma voix. Leur arme la plus puissante est notre silence. Chaque fois que nous parlons, nous brisons leur contrôle.
La fabrication de “criminels” : Lorsqu’un système corrompu manque d’ennemis réels, il en crée. Ils réécrivent les faits, tordent les mots, manipulent les récits pour transformer les défenseurs du peuple en menaces pour l’État. La force du peuple réside dans son unité. Ils veulent nous diviser ; nous devons nous rassembler. Déconstruire les mensonges médiatiques et exposer les vérités qu’ils cachent.
Solutions pratiques
- Éduquer le peuple : Toute accusation sans fondement est une violation flagrante des droits humains. Créer des plateformes pour démystifier et déconstruire les fausses informations propagées par les médias corrompus qui divisent et éduquer les masses sur la véritable source de leurs souffrances.
- Documenter les injustices : Collecter des preuves tangibles, des témoignages, et des abus du système pour les confronter publiquement.
- Exiger la transparence : Pointer du doigt chaque cas où les élites échappent à la loi. Les élites ne doivent plus être à l’abri de la loi. Les accusations doivent être fondées sur des faits vérifiables.
Haïti, il est temps de réveiller ta conscience. Leurs attaques contre moi ne sont qu’une partie d’un plan plus vaste : maintenir les masses dans un état de soumission. Ces quartiers marginalisés, qualifiés de “fiefs des gangs”, ne sont pas des zones criminelles ; ce sont des communautés asphyxiées par des décennies de négligence et d’exploitation. L’injustice que je subis n’est qu’une goutte dans l’océan de misère qui engloutit ce pays. Mais ensemble, nous pouvons transformer cet océan en un raz-de-marée de changement.
Je ne suis pas un criminel. Je suis un miroir. Et ce qu’ils voient dans ce miroir les terrifie : la vérité.